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QUATRE BILLETS POUR LES FRANCE (PARTIE 2)
Événements 13/01/2017Le Ty Squash de Vannes accueille ce week-end les qualifications au championnat de France Élite.
Une compétition particulière puisqu’elle attribue huit tickets pour cette compétition (quatre chez les hommes et autant chez les femmes), qui aura lieu du 10 au 12 février prochains à Vendargues. Mais aussi parce qu’elle est l’un des tournois les plus relevés de la saison : on retrouvera ce week-end quinze joueurs et dix joueuses classés première série. Deuxième partie de notre présentation aujourd'hui avec le tableau féminin, qui débute samedi.
Article de Jérôme Elhaïk
UN TABLEAU TRÈS OUVERT
Petit changement de dernière minute : il n'y aura pas quatre mais seulement trois tickets qualificatifs chez les femmes. Suite à sa blessure à sa cheville, Cyrielle Peltier avait demandé un gel de son classement. Comme le règlement l'y autorise, elle a demandé à être réintégrée à son rang (n°3 française) et est donc automatiquement qualifiée pour le championnat de France. Cela change considérablement la donne par rapport à l'an dernier, puisqu'en raison des forfaits de Laura Gamblin et Ludivine De Lavison, les six premières étaient qualifiées pour le championnat de France.
La moyenne d'âge était déjà relativement basse à Tarnos, même si en fin de compte les « anciennes » avaient mené la vie dure aux jeunes. Cette tendance est encore plus marquée cette année, puisque 8 des 14 participantes ont moins de 19 ans. Il y en aurait même eu une de plus sans le forfait de Fanny Segers. La vice-championne de France junior – qui aurait été tête de série numéro 1 à Vannes - n'a pas récupéré d'une blessure au genou contractée en Suisse début décembre. Mais à 17 ans, ce n'est sans doute que partie remise pour elle. Lauriane Maingot quant à elle, est en course pour une troisième participation consécutive, à seulement 18 ans. « Depuis la rentrée de septembre, elle est étudiante en médecine à Bordeaux, indique Franck Dugas, son entraîneur à Royan, donc elle a évidemment moins le temps de s'entraîner qu'auparavant. Mais on lui a trouvé des partenaires là-bas, et j'ai pu faire quelques séances avec elle pendant les vacances. Lauriane est de toute façon une battante, et elle n'a pas peur de ses adversaires, qu'elle a déjà battues pour la plupart. » Son statut de tête de série 1 lui permet de plus de commencer en quarts de finale, où elle retrouvera la gagnante du duel entre Marine Mery (Squash 95) et Johanna Pigeat, l'une des trois Royannaises présentes en Bretagne avec Lauriane et Léa Barbeau. « Johanna et Léa viennent de passer premières séries, continue Dugas, et elles seront têtes de série 1 au 2 au championnat de France -17 ans au printemps. Pourquoi ne pas viser la qualification ce weekend ? Quand on regarde le tableau, on s'aperçoit que ce sera extrêmement ouvert, pour plusieurs raisons. Déjà, il y a pas mal de joueuses qui n'ont pas disputé beaucoup de tournois dernièrement, il est donc difficile de connaître leur état de forme et leur motivation actuelles. Ensuite, la gestion des émotions joue toujours un rôle important chez les filles. Surtout dans un tableau aussi homogène, où il y aura de gros matches dès le premier tour, avec des oppositions de styles et des chocs de génération. »
Léa Barbeau, Lauriane Maingot et Johanna Pigeat évoluent depuis cette année en Nationale 1 avec Royan (Crédit photo : Nicolas Barbeau)
Par exemple celui entre Léa Barbeau et Océane Michelot (l'une des quatre représentantes du Squash 95), séparées par quatre places au classement national. « Pouvoir nous encourager et nous coacher mutuellement est évidemment un gros avantage, indique Michelot, qui avait battu Barbeau à l'open des Déesses fin mars. On passe également de bons moments entre nos matches ! Personnellement, mon objectif est avant tout de me faire plaisir. Pourquoi pas se qualifier ? Tout peut arriver, mais je n'ai que 17 ans et j'aurai de toute façon beaucoup d'autres occasions. » En cas de victoire, elle retrouvera sa coéquipière Soraya Renai, de loin la joueuse la plus aguerrie du plateau. L’ex-joueuse de l’équipe de France, qui a longtemps été dans le top 5 national, est même une spécialiste des qualifications, une épreuve qu’elle a remportée en 2010 et 2011. Son expérience non seulement des championnats de France (meilleur résultat 5ème en 2007) mais aussi des tournois internationaux devrait lui servir, et on serait étonné de ne pas la retrouver dans le top 3. Autre prétendante parmi les joueuses du club Val-d'Oisien, Maëlle Fuhrer. Elle avait créé une petite surprise l'an dernier, en sortant Fanny Segers et en se qualifiant pour son premier championnat de France, à 16 ans. Maëlle a acquis depuis beaucoup d'expérience, par exemple dernièrement au British Junior Open. « C'est la première fois que j'ai été confrontée à un niveau aussi élevé, raconte-t-elle. Même si j'estime que j'aurais pu mieux faire sur certains matches (elle a terminé 27ème), c'était une superbe expérience – notamment grâce aux moments passés avec les autres joueurs et joueuses - qui permet de se rendre compte de qu'est vraiment le squash de haut niveau. » Le haut niveau, elle l'avait déjà découvert en faisant ses débuts sur le circuit professionnel à l'automne. Après une première expérience douloureuse à Nantes, elle a réalisé une superbe performance à Créteil, en se qualifiant pour le tableau principal. Mais Maëlle estime qu'il lui reste beaucoup de choses à travailler, « dont l'agressivité, qui reste mon point faible. J'ai évidemment envie de gagner mes matches, mais je dois encore travailler mentalement pour être plus rageuse (sic) sur le court, même si je pense que j'ai déjà progressé sur ce point. Je dois également travailler physiquement. Contre les joueuses étrangères, je me rends compte que l'intensité des frappes, ainsi que les capacités physiques, sont des facteurs essentiels, surtout chez les filles. »
Le Squash 95 se déplace en force à Vannes : Maëlle Fuhrer, Soraya Renai, Marine Mery et Océane Michelot tenteront de rejoindre Julie Rossignol, qualifiée directement pour le championnat de France (Crédit photo : Squash 95)
Certaines joueuses moins jeunes espèrent également tirer leur épingle du jeu ce weekend dans le Morbihan. À commencer par la pensionnaire du Stade Français, Caroline Grangeon. Seizième au classement de janvier, elle se rapproche de sa meilleure place, atteinte en … 2005. « À l'époque, j'avais participé au championnat de France grâce à cette douzième place obtenue sur un malentendu (rires), indique la médaillée de bronze au championnat de France +35 ans. Mais je n'ai jamais participé aux qualifications depuis, sans doute parce que je pensais ne pas avoir le niveau. Je suis ravie de faire le déplacement, d'autant que je ne connais ni le club ni la région. C'est un tournoi très dense. Je vais donc avoir de très bons matches. Comme je reviens de blessure, ça va me permettre de retrouver du rythme et d'affronter les petites jeunes … Mais bon je crois que je ne serai pas la plus vieille du tableau ! » Elle fait sans doute référence à Jennifer Corigliano, championne de France +45 ans en mai dernier. « La joueuse de Vincennes est réputée pour sa combativité à toute épreuve, indique Dugas, et elle peut poser des problèmes aux jeunes dans ce domaine. » Comme par exemple à la Rochelaise Océane Cebollada (n°22 française), qu'elle affronte au premier tour.
Caroline Grangeon (Crédit photo : Paul Orlovic)
Le club hôte n'est certes pas représenté dans le tableau masculin, mais deux joueuses de l'équipe de Nationale 2 – qui a accompli une première partie de saison parfaite – porteront les espoirs Vannetais. La jeune Axelle Legrand, dont les progrès récents sont matérialisés par son classement de janvier (54ème française), mais surtout la capitaine Florence Touboulic. Retombée à la 45ème place, elle a longtemps été première série avec même une pointe au 14ème rang en 2012. Son match contre Maëlle Fuhrer sera certainement le choc du premier tour. Si elle parvenait à s'imposer, la vice-championne -17 ans pourrait retrouver ensuite une autre Florence, Fournier (opposée à Marion Romba en ouverture). La joueuse du PUC – originaire de Nîmes – navigue entre la 15ème et la 50ème place depuis plusieurs années et est une valeur sûre du circuit, comme en témoigne la belle résistance qu'elle a opposée la semaine dernière à Charlotte Delsinne à l'open national du Gard.
Le club hôte sera représenté par la jeune Axelle Legrand (deuxième en partant de la gauche) et Florence Touboulic (à droite) (Crédit photo : Ouest France)
Vous pourrez suivre les résultats des qualifications au championnat de France Elite en direct sur www.squashnet.fr (le tableau hommes démarre vendredi après-midi).
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