Les tableaux sont moins relevés que d'habitude, surtout chez les hommes, et les Bleu(e)s espèrent ramener plusieurs médailles dans leurs valises.

Article de Jérôme Elhaïk 

On le rappelle lors de chaque édition, c’est aux championnats du monde universitaires que le squash français a obtenu ses premiers titres internationaux.

En 1998, Thierry Lincou avait battu son compatriote Jean-Michel Arcucci en finale chez les hommes, et les deux joueurs avaient également décroché l'or dans la compétition par équipe aux côtés de Laurent Elriani, Christine Boglio et Sandrine Jacquinot. Le Réunionnais et les Tricolores avaient réalisé un nouveau doublé en 2000, et en 2002 c'est au tour d'Isabelle Stoehr d'être sacrée. Il aura fallu attendre vingt ans pour voir un nouveau titre : il y a deux ans au Caire, la France avait été battue par l’Égypte en finale, avant de récupérer la première place quelques mois plus tard suite à la disqualification du pays hôte (l’un de ses joueurs, Moustafa El Sirty, ayant fait l’objet d’un contrôle antidopage positif). Cette année, les 6 tricolores sélectionnés (voir ci-dessous) seront encadrés par Yann Perrin, qui a lui-même disputé l’épreuve en tant que joueur. C’était en 2006, et il faisait partie du groupe qui avait décroché la médaille d’argent.

Yann Perrin sera l'entraîneur des tricolores en Afrique du Sud (Crédit Photo : Federatia Romana de Squash) 

Si la France ambitionne de monter à nouveau sur le podium dans l’épreuve par équipe, elle peut surtout mettre fin à 22 ans de disette en individuels, en particulier chez les hommes. En effet, alors que le palmarès regorge de noms prestigieux (Lincou, mais aussi les Égyptiens Karim Darwish, Ramy Ashour, Mazen Hesham et Mostafa Asal), aucun joueur du top 100 mondial n’est présent cette année et Macéo Lévy (n°138) est même tête de série n°1. « La raison principale, c’est le calendrier surchargé en ce début de saison, » explique Yann Perrin. « Par exemple, chez nous Toufik Mekhalfi et Edwin Clain faisaient partie de la sélection initiale, mais ils ont privilégié les qualifications du CIB Egyptian Open surtout qu’ils avaient déjà fait les mondiaux universitaires. » Outre ce tournoi, dont les tableaux principaux durent du 30 août au 6 septembre, il y aussi la Coupe d’Europe des Clubs Champions (4-7 septembre), et le Paris Squash 2024 (15-21 septembre). « N'oublions pas la distance, le coût, et peut-être aussi le fait que Johannesburg soit en altitude (NDLR : 1753 mètres), » ajoute l’entraîneur fédéral, qui sera accompagné en Afrique du Sud de deux représentants de la Fédération Française du Sport Universitaire, dont Olivier Fronton, et d’un kiné. « Mais j’ai envie de dire que peu importe le niveau, il y a des médailles à aller chercher. »

LE SAVIEZ-VOUS ? Pour la compétition par équipe, les rencontres comprendront deux matches masculins et deux matches féminins (contre 2+1 auparavant), et surtout un nouveau format sera testé : les matches se joueront au meilleur des 5 jeux, mais de 7 points. « Peut-être que les instances souhaitent essayer des choses en vue des Jeux Olympiques, mais je pense aussi qu’il y a la volonté de raccourcir les matches car la semaine est très dense, » confie Yann Perrin. La France tentera de conserver son titre, alors que Hong Kong fait figure de favori et que la République Tchèque est également à prendre au sérieux.

À la lecture de la liste des inscrits, Macéo Lévy (n°138 mondial) fait partie des prétendants au titre.

« On a intégré cet objectif dans sa préparation estivale, » témoigne Yann Perrin qui fait partie de ses entraîneurs au pôle France d’Aix-en-Provence. « Il faudra se méfier des joueurs de Hong-Kong, Yat Long Chung (n°160) et Harley Lam (n°176), on les connaît et Macéo avait d’ailleurs battu ce dernier lors d’un tournoi à Bordeaux en 2023. Marek Panacek (n°286) est également un joueur à prendre au sérieux, son classement ne reflète pas son niveau. » Manuel Paquemar (n°228) connaît bien le Tchèque, pour l’avoir très souvent affronté en jeunes. Lui, comme Baptiste Bouin (n°198), peuvent viser une place sur le podium, d’autant que deux médailles de bronze sont décernées..

MACÉO LÉVY (21 ANS, N°11 FRANÇAIS, N°138 MONDIAL) - TÊTE DE SÉRIE 1 

UNIVERSITÉ CÔTE D'AZUR

BAPTISTE BOUIN (21 ANS, N°13 FRANÇAIS, N°198 MONDIAL) - TÊTE DE SÉRIE 5/8

LIFSU SITE CRÉTEIL

MANUEL PAQUEMAR (23 ANS, N°16 FRANÇAIS, N°228 MONDIAL) - TÊTE DE SÉRIE 9/16

SCIENCES PO PARIS

VAINQUEUR DE LA COUPE DE FRANCE UNIVERSITAIRE 2023-2024 

« Le tableau féminin est plus relevé, notamment avec la présence de Marta Dominguez, » indique Yann Perrin.

Numéro 60 mondiale, l’Espagnole avait décroché le bronze en 2022, et ses principales challengers sont asiatiques : les Hong-Kongaises Cheng Nga Ching (n°63), Ching Hei Fung (n°95) et Toby Tse (n°108), et la Singapourienne Wai Yhann Au Yeong (n°87). Quant aux Françaises, Ana Munos (n°124), Léa Barbeau (n°126, qui était déjà présente en 2022) et Kara Lincou (n°144), elles essaieront de créer la surprise et de se glisser sur le podium. Le weekend dernier, Kara a fait forte impression au PSA Satellite d'Antibes, poussant Camille Serme dans ses retranchements en demi-finale. « La bonne nouvelle, c’est qu’elles sont toutes les trois têtes de série 5/8 et qu’elles ne peuvent pas rencontrer les joueuses mentionnées plus haut avant les quarts. »

ANA MUNOS (20 ANS, N°7 FRANÇAISE, N°124 MONDIALE) - TÊTE DE SÉRIE 5/8

LIFSU SITE CRÉTEIL

VAINQUEURE DE LA COUPE DE FRANCE UNIVERSITAIRE 2023-2024  

LÉA BARBEAU (23 ANS, N°6 FRANÇAISE, N°126 MONDIALE) - TÊTE DE SÉRIE 5/8

LIFSU SITE CRÉTEIL

KARA LINCOU (21 ANS, N°9 FRANÇAISE, N°144 MONDIALE) - TÊTE DE SÉRIE 5/8 

TRINITY COLLEGE