La délégation tricolore se rend en terre Ibérique avec l'ambition de faire aussi bien que l'année dernière, elle qui avait décroché 4 médailles dont une en or pour Victor Crouin.

Article de Jérôme Elhaïk 

Responsable de l'équipe de France féminine, Yann Menegaux sera accompagné de Malcolm Tullis en Espagne pour épauler les 6 Bleu(e)s présents. Entretien.

Le point de départ d’un début de saison très chargé

« La préparation a duré 7 semaines, avec un gros travail physique et technique. Pour les filles, on l’a achevé avec un regroupement en altitude à Super Devoluy, qui s'est très bien passé. C’est clair que la saison commence très fort, Marie et Énora commencent les qualifs du CIB Egyptian Open dès lundi, soit deux jours après le championnat d’Europe. Je trouve que ce nouveau format est intéressant, à la fois pour les joueuses car elles peuvent enchaîner les matches, et pour moi car il y aura 5 françaises sur place (NDLR : Lauren Baltayan et Élise Romba participent également aux qualifications, Mélissa Aves est dans le tableau principal). »

Le championnat d’Europe, une compétition importante pour la Fédération

« C’est une compétition de référence, ramener des médailles est important vis-à-vis du ministère des sports. J’aime bien cette compétition car elle permet de bien lancer la saison. L’avantage, c’est que par rapport à un tournoi PSA les joueurs et joueuses auront un ou deux tours pour se mettre en jambes. Cette année, il y a un nombre de participants inhabituellement élevé (NDLR : 50 hommes et 41 femmes, record absolu aussi loin que remontent les archives). Hormis les Britanniques, qui ne viennent quasiment jamais sur cette compétition, les Fédérations ont joué le jeu cette année en envoyant leurs meilleurs éléments, et ça donne une très belle densité chez les hommes. En ce qui concerne les français, ils y vont avec l’envie d’aller le plus loin possible et on veut ramener le maximum de médailles. »

Yann Menegaux, ici en compagnie d'Énora Villard, sera aux côtés des Français en Espagne (Crédit Photo : SquashSite)

2024-2025, saison du changement pour le squash français

« Marie Stéphan et Mélissa Alves s’entraînent désormais au pôle France à Aix-en-Provence, alors qu’Énora Villard a émis le souhait de rester en région parisienne. On a voulu donner au pôle davantage de mixité, et on a aussi des joueurs et joueuses de toutes les générations. Mathieu Castagnet prendra ses fonctions de responsable du groupe senior masculin à la rentrée, au total nous serons 4 entraîneurs pour 14 joueurs. C’est une nouvelle dynamique qui se met en place, on a hâte que ça commence. »

Le squash en mode olympique

« Ça y est, on est parti pour 4 ans ! Quand on voit l’engouement généré par les Jeux de Paris, évidemment que c’est dommage de ne pas y avoir participé, mais on est maintenant projeté sur Los Angeles et on attend les directives ministérielles. Avec les excellents résultats des athlètes français, on peut raisonnablement espérer que le sport va être une priorité au cours des années à venir. En ce qui concerne le format, on est également dans l’attente mais on voit que la tendance penche vers des choses plus dynamiques, par exemple avec le rugby à 7 et le basket 3x3. On peut donc imaginer des matches en 2 jeux gagnants pour le squash aux Jeux Olympiques. »

À part les Britanniques, qui ne participent plus aux championnats d’Europe individuels depuis de nombreuses années, tous les meilleurs sont présents. Ça donne un tableau masculin très dense, avec 7 joueurs classés entre la 11ème et la 30ème place mondiale.

Après une saison qui ne l’a pas satisfait, cette compétition est l’opportunité pour le tenant du titre Victor Crouin de lancer sa campagne 2024-2025 mais la concurrence est forte : tout d’abord avec ses compatriotes Baptiste Masotti et Sébastien Bonmalais, mais aussi les expérimentés Raphael Kandra et Nicolas Mueller, lauréats en 2021 et 2022, un autre Suisse, Dimitri Steinmann, qui a fini fort en 2023-2024, sans oublier le solide Espagnol Iker Pajares, qui aura à cœur de briller sur ses terres. Attention également à Farkas Balasz et Bernat Jaume, qui ont eu d’excellents résultats ces derniers mois.

VICTOR CROUIN (25 ANS, N°11 MONDIAL) 

Comme à son habitude, Victor Crouin avait livré une longue analyse à l’issue de la saison 2023-2024, dans laquelle il estimait que « (ses) résultats n’avaient pas été assez réguliers. » Désormais n°11 mondial, il souhaite revenir au plus vite dans le top 8 afin d’être protégé dans les gros tournois. Le championnat d’Europe est pour lui le point de départ d’une période très chargée, avec dans la foulée le CIB Egyptian Open 2024 et le Paris Squash 2024. À Cuenca, le tenant du titre a de la marge jusqu’à un quart de finale théorique face au Hongrois Farkas Balasz (n°37), alors que les autres têtes de série en haut du tableau sont Sébastien Bonmalais (n°28) et Nicolas Mueller (n°24).

Brillant vainqueur l'an dernier en Pologne, Victor Crouin va tenter de conserver son titre (Crédit Photo : Hasta la Vista)

Mercredi 21 août, 1/16è de finale

🕛 19h20 : [1] Victor Crouin 🇫🇷 🆚 [17/32] Denis Gilevskiy 🇮🇪 ou Benedek Takacs 🇭🇺 / court vitré

BAPTISTE MASOTTI (29 ANS, N°19 MONDIAL) 

Pour Baptiste Masotti, il s’agit seulement de sa deuxième participation, après un quart de finale en 2018. À l’instar de Victor Crouin, le Niortais n’était pas satisfait de ses résultats la saison dernière et ce championnat d’Europe peut lui servir de rampe de lancement (à signaler que Masotti a fait l’impasse sur le CIB Egyptian Open et qu’on le reverra ensuite à Paris). Même s’il sera tête de série n°2 à Cuenca, son parcours est semé d’embuches avec normalement un quart face au solide Espagnol Iker Pajares (n°25), qui a remporté leur unique confrontation mais elle remonte à 2021. L’autre demi-finaliste théorique en bas de tableau est Dimitri Steinmann (n°23), mais celui-ci aura fort à faire avec Raphael Kandra (n°30) et Bernat Jaume (n°46).

Baptiste Masotti va disputer son premier championnat d'Europe individuel depuis six ans (Crédit Photo : SquashSite)

Mercredi 21 août, 1/16è de finale

🕛 17h20 : [2] Baptiste Masotti 🇫🇷 🆚 [17/32] Marcus Jepsen 🇩🇰 ou Leon Krysiak 🇵🇱 / court n°2

SÉBASTIEN BONMALAIS (26 ANS, N°28 MONDIAL)

Malgré quelques soucis physiques, Sébastien Bonmalais a réalisé une saison 2023-2024 positive, en atteignant son meilleur classement (n°24 mondial) ainsi qu’un quart de finale dans un tournoi Gold en Floride. Pendant tout l’été, le Réunionnais nous a fait vivre sur les réseaux sociaux sa préparation à Prague, qui a été intense. Si la hiérarchie est respectée, il retrouvera Nicolas Mueller en quart de finale : il y a deux ans, il s’était procuré une occasion de mener 2-0 en demi, avant de s’incliner en 4 jeux face au Suisse.

Après une grosse préparation, Sébastien Bonmalais espère lancer sa saison par un podium européen (Crédit Photo : SquashSite)

Mercredi 21 août, 1/16è de finale

🕛 18h40 : [5/8] Sébastien Bonmalais 🇫🇷 🆚 [17/32] Jakub Pytlowany 🇵🇱 ou Dmytro Scherbakov 🇺🇦 / court n°2

En l’absence de Nele Gilis, lauréate en 2019 et 2023, la hiérarchie est claire dans le tableau féminin : il y a une favorite, Tinne Gilis, qui s’était déjà imposée en 2022, et une challenger, Mélissa Alves.

Derrière elles, plusieurs joueuses peuvent viser le podium, à commencer par deux autres Bleues, Marie Stéphan et Énora Villard, mais aussi la locale Marta Dominguez et la Suissesse Cindy Merlo.

MÉLISSA ALVES (30 ANS, N°25 MONDIALE) 

Après deux médailles de bronze en 2019 et 2022, Mélissa Alves vise plus haut cette année. La Guyanaise a mieux fini la saison 2023-2024 qu’elle ne l’avait commencé, avec un 1/8ème de finale en Platinum à Chicago et une finale sur un 30 000 $ en Floride. Avant de lancer sa campagne PSA en Égypte, sa saison va donc débuter à Cuenca et on devrait normalement la retrouver en finale : ses adversaires théoriques, Anna Serme en quart et sa compatriote Énora Villard en demi, ne l’ont jamais battues. Quant à la finale attendue contre Tinne Gilis (n°7), elle serait un remake de la demi-finale 2022, remportée en 4 jeux très accrochés par une joueuse Belge qui sort d'une magnifique saison.

Mélissa Alves a les yeux braqués sur l'objectif, une première finale individuelle au championnat d'Europe (Crédit Photo : World Squash Federation)

Mercredi 21 août, 1/16è de finale

🕛 16h40 : [2] Mélissa Alves 🇫🇷 🆚 [17/32] Franka Vidovic 🇭🇷 ou Tereza Siroka 🇨🇿 / court n°4

MARIE STÉPHAN (28 ANS, N°47 MONDIALE) 

Après un début de tournoi chaotique, et deux victoires en 5 jeux contre des joueuses nettement moins bien classées qu'elle, Marie Stéphan avait offert une belle résistance en demi-finale à la future lauréate Nele Gilis l'année dernière. Même si ça ne s’est pas complètement traduit au classement, la Guyanaise estime qu’elle ne s’est « jamais sentie aussi bien depuis longtemps, sur le court et en dehors. » Un bon mindset alors qu’elle aborde une saison charnière, à 28 ans. Pour tenir son rang et se donner le droit de défier Tinne Gilis en demi, elle devra sans doute battre Cindy Merlo (n°52) au tour précédent.

Derrière les deux favorites Tinne Gilis et Mélissa Alves, Marie Stéphan fait partie des prétendantes au podium (Crédit Photo : SquashSite)

Mercredi 21 août, 1/16è de finale

🕛 16h : [3/4] Marie Stéphan 🇫🇷 🆚 [17/32] Chloe Kalvø 🇳🇴 ou Theodora Papadopoulou 🇬🇷 / court n°5

ÉNORA VILLARD (30 ANS, N°50 MONDIALE) 

Énora Villard est la vice-championne en titre : avant de s’incliner logiquement contre Nele Gilis, elle avait bien géré une demi-finale piégeuse contre Emilia Soini et son jeu atypique, s’imposant en 5 jeux après avoir été mené deux fois au score. Si le seeding est respecté, elle retrouvera la Finlandaise en quart de finale dans quelques jours. En ligne de mire, il y a une demi-finale contre Mélissa Alves, qui serait évidemment compliquée, mais pour la Française une nouvelle présence sur le podium serait un bon résultat.

Énora Villard avait atteint la finale il y a un an en Pologne (Crédit Photo : Hasta la Vista)

Mercredi 21 août, 1/16è de finale

🕛 16h40 : [3/4] Énora Villard 🇫🇷 🆚 [17/32] Tola Otrząsek 🇵🇱 ou Noa Romero 🇪🇸 / court n°5