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L’OPEN DE NANTES À L’HEURE ANGLAISE

Événements 05/09/2016

Entre la France et l’Angleterre, c’est une vieille histoire dans de nombreux sports - on pense notamment au rugby et son fameux Crunch - et c'est le cas aussi au squash.

Cet article existe aussi en version anglaise (partielle)
La première édition de l’Open international de squash de Nantes était déjà particulièrement relevée. En faisant passer le prize money de 10 000 à 25 000 $, et en capitalisant sur la réussite de 2015, les organisateurs sont parvenus à constituer un plateau de qualité exceptionnelle, avec dix joueurs du top 50 mondial. Le tournoi sera à l’heure anglaise cette année, avec la présence de trois champions d’Europe par équipes en titre : Daryl Selby bien sûr, tête de série 1 et ancien joueur du top 10, mais aussi Chris Simpson et Tom Richards. Sans oublier des jeunes aux dents longues, comme Declan James, valeur montante sur le circuit PSA. Le public espère également voir briller les français, à commencer par Marche, vainqueur l’an dernier. Début du show mercredi ! 
Crédits photo : EuroSquash2016

UN TOURNOI À L’ACCENT VERY BRITISH

Entre la France et l’Angleterre, c’est une vieille histoire dans de nombreux sports - on pense notamment au rugby et son fameux Crunch - et c'est le cas au squash. Les deux nations se sont affrontées seize fois en finale des Championnats d'Europe par équipes depuis l'an 2000, et après avoir perdu pour la première fois leur couronne au profit des Bleus en 2015, les Anglais ont remis les pendules à l'heure au mois de mai en Pologne. Trois membres de la sélection (Daryl Selby, Tom Richards et Chris Simpson) seront présents à Nantes, sans oublier le jeune Declan James qui était réserviste. Avec la ferme intention de conquérir le titre sur les terres de leurs rivaux …

Il sera l'attraction de cet Open International de Nantes. Même s’il a débuté tardivement au très haut niveau – à 22 ans, après l’université - Daryl Selby est une figure emblématique du circuit PSA depuis de nombreuses années : il fait partie du top 20 mondial quasiment sans interruption depuis sept ans. Sans oublier ses 39 matches sous le maillot de la sélection nationale, qui en font un témoin privilégié des batailles entre l'Angleterre et la France. Interrogé sur son souvenir le plus marquant quand on évoque la France, il répond du tac au tac : « Sans hésiter, les Championnats du Monde par équipes à Mulhouse (en 2013). En tant qu’équipe, nous avions passé une semaine incroyable (évidemment la victoire y avait grandement contribué), et l’accueil réservé par les français avait été incroyable. Après notre victoire contre l’équipe de France en demi-finales, on est allé dîner au restaurant du club vers 2 heures du matin (NDLR : la rencontre avait été interminable), et on avait reçu une standing ovation de la part des supporters français. Ça montre à quel point les fans de squash sont respectueux, et ça nous avait vraiment touchés. » Le lendemain, il joua l’un des meilleurs matches de sa carrière en finale, dominant l’égyptien Tarek Momen 3 jeux à 0 et contribuant au titre de champions du monde des sujets de Sa Majesté. Rien d’étonnant pour cet adepte des sports collectifs, notamment du cricket et du football (il est un grand fan de Liverpool), qui a remporté toutes les compétitions par équipes existantes sur la planète squash : « Je ne suis pas forcément sûr de mieux jouer en compétition par équipes, indique-t-il. Disons que quand d'autres personnes comptent sur votre performance, vous avez tendance à trouver des ressources insoupçonnées. Et personnellement je prends plus de plaisir à partager une victoire en équipe que sur un tournoi individuel. »

"Aux Championnats du Monde à Mulhouse, l’accueil du public français avait été incroyable."

À 33 ans, Selby, membre d’une famille très impliquée dans le squash (son père Paul est l’un de ses entraîneurs, sa sœur Lauren a été n°34 mondiale et son frère Elliot dispute également quelques tournois sur le circuit pro, même s’il est surtout adepte du racketball), n’a jamais disputé de tournois PSA en France. Cet Open de Nantes sera même son premier 25 000 $ hors du Royaume-Uni depuis plusieurs années. « Ma dernière victoire en tournoi date de 2012 à la Grasshopper Cup à Zurich, qui est également mon dernier 25 000 $ à l’étranger. J'ai choisi Nantes parce que j'ai entendu plein de bonnes choses sur cet évènement. J’ai vraiment envie de remporter un tournoi à nouveau, ça fait bien trop longtemps ! » Pour cela, il devra à la fois faire respecter son rang de tête de série n°1, mais aussi probablement vaincre des compatriotes (même si la plupart d’entre eux se trouvent dans la partie opposée du tableau). « En effet il y a beaucoup de joueurs anglais. Être tête de série n°1, c’est sûr que c’est particulier. Mais j’aime bien cette pression, et ça ne m'empêchera pas d'évoluer à mon meilleur niveau. » Une victoire à Nantes poserait incontestablement de bonnes bases pour la saison à venir, après un exercice 2015-2016 qu’il juge « un peu irrégulier. J'ai disputé de très bons premiers tours dans les gros tournois, mais je n’ai pas réussi enchaîner lors du match suivant. Je n’ai pas disputé l’Open de Hong Kong car j’ai été occupé par mon déménagement. Le classement est toujours très important pour moi, j’aimerais revenir aux portes du top 10 d’ici la fin de la saison. » 

Pour la France du squash, le nom de Chris Simpson est associé à un évènement historique : en lui prenant un jeu lors du match décisif de la finale des Championnats d’Europe par équipes en 2015, Lucas Serme avait apporté le premier sacre continental à son pays, après d’innombrables défaites contre leurs rivaux historiques. D’autant plus dur à digérer pour le natif de Guernsey qu’il s’agissait de sa première sélection, et qu’il n’avait perdu aucun match dans ce tournoi. Mais Simpson n’est pas du genre à se laisser abattre : il a pris une nette revanche sur Serme lors de l'édition 2016, contribuant ainsi au retour des Anglais sur le toit de l'Europe. La patience est l'une de ses forces, autant sur le court que dans sa carrière, avec une progression régulière au classement depuis ses débuts professionnels en 2005. Sauf peut-être lors de la saison dernière, car « rentrer dans le top 16 était l’un de mes objectifs, et il n’a pas été atteint (il a fini la saison au 22ème rang). Je ne suis pas satisfait de mon classement et ce sera une priorité en 2016-2017. Pour cela, il faudra atteindre les quarts de finale des World Series, ce qui ne m'est pas encore arrivé. Néanmoins, je suis content de mon niveau de jeu, je pense même que c'était ma meilleure saison en termes de résultats. Le problème, c’est que j’ai réalisé mes meilleures performances sur des premiers tours, et que ça ne s'est pas forcément traduit en termes de classement. » 

 

“Le tableau est très relevé, quasiment tous les joueurs peuvent prétendre à la victoire.”

Pour réaliser ses ambitions, Simpson, travailleur infatigable, cherche en permanence à étoffer sa palette. « Mon objectif, c’est de continuer à progresser et d’avoir plus d’armes dans mon jeu. J’ai beaucoup bossé là dessus cet été. » Ces nouvelles armes, on a pu les entrevoir lors de sa défaite au premier tour de l’Open de Hong Kong contre le numéro 1 mondial Mohamed El Shorbagy. « J’étais plutôt content de mon match, notamment de mon amorti de revers qui est l'une des choses que j'essaie de mettre en place. » Nantes sera donc son deuxième tournoi de la saison, qu’il a choisi pour plusieurs raisons. « En début de saison, c’est parfois difficile de retrouver le rythme des matches après une longue préparation estivale. En général, j'aime bien commencer par un tournoi où je peux viser la victoire, afin de disputer quelques matches et d’acquérir de la confiance. Le tableau est vraiment relevé à Nantes, quasiment tous les joueurs peuvent prétendre gagner. Ce sera l’occasion de savoir où j'en suis. »

 

Le dernier tournoi PSA qu’il a disputé en France n’est probablement pas un très bon souvenir pour Tom Richards. Tête de série n°2 des Internationaux de France en 2010 à Bordeaux, il avait été éliminé au premier tour par un qualifié du nom de Borja Golan (classé au-delà du top 100 mais qui était n°10 avant une grave blessure quelques mois plus tôt).

Crédits photo : www.squashmad.com

 

« C'est dommage qu'il n'y ait pas plus de tournois en France, nous a-t-il confié, surtout qu'il y a beaucoup de français au plus haut niveau depuis des années, dont Gaultier bien sûr. En général, je dispute un ou deux 25 000 $ par saison, j’aime bien jouer différents types de tournois. Apparemment, Nantes a été un évènement incroyable l'an dernier donc la décision de venir ici a été facile à prendre, d’autant que ce n’est pas très loin de l’Angleterre ! Peut-être que ce tournoi sera un point de départ pour la France. »

Il devrait également apprécier la mise en scène à la Cité des Congrès, lui qui se dit « grand fan de musique, je passe beaucoup de temps à en écouter, de tous les styles, et je vais très souvent à des concerts. Je suis également le football, plus particulièrement Arsenal. Mais le sport que j’adore vraiment c'est le cricket, je peux sans aucun problème regarder un test match pendant cinq jours. Je sais que c’est difficile à comprendre pour vous les français … » Richards ne sera pas dépaysé cette semaine, puisqu’il se retrouve dans la partie très anglophone du tableau. « J'aime bien savoir contre qui je vais jouer et quels sont les joueurs dans le tableau, et j’ai remarqué qu'il y aurait quelques anglais à Nantes (rires). Mais pas seulement, il y a beaucoup d'autres joueurs qui peuvent prétendre à la victoire. Le niveau est très relevé et gagner ce tournoi serait vraiment une grosse satisfaction. » Surtout que Richards n’en a pas remporté depuis 2013 (et son succès en finale sur Thierry Lincou en finale à Montréal, l'une des performances majeures de sa carrière). 

“Apparemment Nantes a été un tournoi incroyable l'an dernier, la décision de venir a été facile à prendre.”

La faute en partie à plusieurs saisons gâchées par des blessures, même s'il fût épargné en 2015-2016. « Je suis assez content de mes performances, indique-t-il. J’ai joué à un bon niveau tout au long de la saison. J’ai su saisir ma chance lorsque je me suis retrouvé face à des gars du top 20 (notamment en battant Nicolas Mueller à l'US Open et Ryan Cuskelly en Colombie), sachant que j’ai eu quelques tirages au sort très difficiles. Le plus important c'était de ne pas me blesser, contrairement aux saisons précédentes. » Il espère maintenant franchir un cap supplémentaire cette saison, après avoir été plusieurs fois proche de se qualifier pour les quarts de finale en World Series. À 30 ans, le meilleur est-il à venir pour Richards ? « J'ai bossé très dur cet été, aussi bien physiquement que sur mon jeu, et j’espère que ça va se traduire dans mes résultats. Établir des objectifs en termes de classement, c’est difficile car ça dépend de beaucoup de facteurs. Ce que je souhaite, c'est gagner des matches , notamment contre des joueurs du top 10 ! Les tableaux des World Series sont très ouverts en ce moment, donc si je joue à mon niveau je suis sûr qu’aller plus loin dans ces tournois est possible. » Un objectif qu’il n’est pas parvenu à atteindre à Hong Kong (battu par James Willstrop au premier tour). Le premier tournoi majeur de la saison a été le théâtre de l’énième résurrection de Ramy Ashour, que Richards a côtoyé en jeunes (l’Égyptien l’avait battu en finale du British Junior Open en U13 et U15). « Ramy a toujours été extrêmement doué, témoigne-t-il, son style de jeu n’a pas beaucoup changé depuis. Même si le truc qui me revient quand je repense à cette époque, ce sont ses lobs ! C'est sans hésiter le joueur le plus talentueux que j'ai affronté, il fait des choses avec sa raquette que les autres joueurs n‘envisageraient même pas d’essayer. J’espère vraiment qu'il ne va plus se blesser, c'est un personnage et un ambassadeur fantastique pour le squash. »

Il fût la révélation de l'Open de Paris en mai dernier. Même si son nom était déjà connu par les spécialistes (il a été champion d’Europe junior et a déjà remporté huit tournois sur le circuit PSA, à 23 ans), Declan James était le premier à admettre que sa semaine au Squash du Jeu de Paume « constituait une étape importante dans ma carrière, avec deux victoires référence contre Adrian Waller et Nicolas Mueller. » S’il s’inclina logiquement en finale contre son pote Chris Simpson,Jamesavait marqué les esprits grâce à son jeu spectaculaire, sa mobilité surprenante compte tenu de sa taille (1 mètre 91), mais aussi son attitude sur et hors du court, savant mélange de confiance en soi et d'humilité. (« J’ai toujours été comme ça, nous disait-il. De toute façon, être calme sur le court, c'est bénéfique pour mon jeu. »).

 

“Le plus important, c'est de prendre du plaisir sur le court.”

Après avoir volontairement zappé l’Open de Hong Kong (« J'ai estimé que ce tournoi arrivait un peu tôt dans la saison pour moi, et que c’était mieux de prolonger ma préparation estivale afin de renforcer mon physique et de travailler sur mon jeu. »), James fera donc sa rentrée à Nantes. Il y a un an, il avait commencé sa saison par trois tournois remportés consécutivement ! « J'avais immédiatement ressenti les effets positifs de la préparation, ce serait super de démarrer aussi fort. On m'a dit beaucoup de bien de l'Open de Nantes de l'année dernière, et comme c’est un 25 000 $ avec un tableau très relevé, c’est vraiment un tournoi idéal pour débuter ma saison. » Ce sera pour lui le point de départ d’un automne très chargé. « Après Nantes, je rentrerai chez moi pendant dix jours avant de décoller pour l’Amérique du Nord, où je disputerai la Nash Cup au Canada puis l’US Open. Ensuite, il y aura le Championnat du Monde au Caire. » En point de mire, « le top 30, que j’aimerais atteindre cette saison (il est actuellement 39ème), mais au-delà du classement je souhaite continuer à acquérir de l’expérience au plus haut niveau et à améliorer mon jeu. Le plus important, c'est de prendre du plaisir sur le court. » Tout ira encore mieux en cas de première sélection en équipe d’Angleterre. « C'était un honneur d’être retenu pour les Championnats d'Europe par équipes en fin de saison dernière, même si j'étais seulement réserviste. Représenter mon pays serait un privilège, et si je suis sélectionné, je me donnerai à 100 %. En attendant, j'ai hâte d'en découdre avec mes compatriotes, ainsi que tous les autres joueurs, à Nantes ! » Il ne croit pas si bien dire, puisque sa partie de tableau a des accents très British : on y retrouve Tom Richards, Ben Coleman mais surtout Chris Simpson (qu'il pourrait retrouver au deuxième tour).

UN TABLEAU TRÈS COSMOPOLITE

Crédits Photo : Open de Paris IG, lagosstatesquash.com, NASH Cup, squashmad.com, US Open squash, yle.fi

Le principal rival du contingent britannique (forts de cinq joueurs avec Ben Coleman, nouveau membre du top 50 mondial) aurait dû être Nicolas Mueller, mais le Suisse a déclaré forfait à la dernière minute en raison d’une blessure aux ischio-jambiers. C’est du coup le tenant du titre Grégoire Marche qui hérite de ce rôle. Le Français pourrait retrouver en demi-finale Daryl Selby, qu’il n’a jamais battu même si certaines de leurs confrontations ont été très disputées. Outre les Anglais, le tableau principal sera très international avec l’Égyptien Karim Ali Fathi, l’Américain Todd Harrity, l’inusable Finlandais Olli Tuominen, l’Allemand Jens Schoor (qui profite du forfait de Mueller) et le jeune Indien Mahesh Mangaonkar

MARCHE TENTE LE DOUBLÉ

L’Open International de Nantes évoque de très bons souvenirs pour le numéro 3 français. Il y a un an, Grégoire Marche y avait remporté le plus gros tournoi de sa carrière. À tel point qu’il n’a pas hésité au moment de choisir entre ce tournoi et les championnats d'Europe Individuels. Entretien.

Jérôme Elhaïk : Bonjour Grégoire. Avec quelques semaines de recul, quel regard poses-tu sur ta saison 2015-2016 ? Comment s'est passée ta préparation, et quels sont tes objectifs ‎pour 2016-2017 ? 

Grégoire Marche : J’ai un sentiment mitigé par rapport à la saison dernière. J'ai eu quelques soucis aux mollets qui m’ont perturbé pendant plus de trois mois. Le début et la fin de saison étaient corrects mais entre les deux j'ai eu une période un peu difficile. Mais maintenant tout va bien, j'ai fait une très bonne préparation physique, qui je l’espère va me permettre de rentrer dans le top 20 mondial.

"J’espère que cet Open de Nantes va donner des idées à d’autres clubs et à la Fédération.”

J.E. : Quelles sont les raisons qui t'ont poussé à choisir Nantes plutôt que les Championnats d'Europe ? J'imagine que tu gardes un bon souvenir de ta victoire l'an dernier et que tu es ravi que le tournoi monte en gamme. 

G.M. : Je garde bien sûr un super souvenir de l’Open de Nantes. Le public était incroyable et j'ai hâte de pouvoir rejouer dans de telles conditions, surtout en France où on n’a pas la chance d’avoir beaucoup de tournois de ce genre ! C’est pour toutes ces raisons que j’ai privilégié Nantes aux Championnats d'Europe Individuels, qui n'apportent pas de points pour le classement mondial. De nombreux joueurs ont décidé de faire l'impasse sur cette épreuve, qui malheureusement a de moins en moins de valeur alors que le titre de Champion d'Europe devrait être une priorité pour tout le monde. C'est dommage. 

Crédits photo : www.squashmad.com

J.E. : De manière générale, j'imagine que les joueurs français sont ravis de l’arrivée de quelques tournois 25 000 $ en France ? Penses-tu que ça peut déboucher sur un évènement de très grande envergure à court ou moyen terme ? 

 G.M. : C’est déjà bien d'avoir ce type de tournois, mais j'espère vraiment que ça va donner des idées à d’autres clubs et à la Fédération, afin qu’on puisse se donner les moyens d'organiser un tournoi à la hauteur des ambitions de la France dans le squash mondial. 

J.E. : Je ne sais pas si tu regardes généralement ton tableau avant les tournois, mais à Nantes il pourrait y avoir un petit Mueller-Marche en quart de finale... Tu ne l'as pas souvent battu mais les trois derniers affrontements ont été particulièrement accrochés, peux-tu me dire quelques mots sur ta relation avec Nikki ? (NDLR : cet entretien a été réalisé avant le forfait du Suisse

G.M. : Je ne vais pas trop m'avancer concernant le tableau, on est à une période où le niveau est vraiment très homogène. Je prendrai donc les matches les uns après les autres, et si je joue mon pote Nicolas Mueller, je donnerai tout pour m'imposer à la maison. Dans tous les cas, ça se passera bien car Nico est un très bon copain depuis les juniors. Je ne l’ai pas souvent battu c’est vrai mais j’ai toujours envie de prendre ma revanche (rires). 

Les autres bleus

Le deuxième français dans le tableau principal est Geoffrey Demont, qui bénéficie d’une wild card. « C’est un plus non négligeable et je tenais donc à remercier les organisateurs et la Fédération Française de Squash, nous a-t-il confié. Mes ambitions sont simples : aller le plus loin possible. Je n’ai pas envie de me fixer de limites, c'est grâce cet état d'esprit que j'ai beaucoup progressé la saison passée. Bien sûr Chris Simpson (son adversaire au premier tour) est un très bon joueur, il a montré à Hong Kong qu’il pouvait poser des problèmes au numéro 1 mondial. Mais j’ai envie de croire en mes chances de victoire et je vais tout donner pour m’imposer. »

Pour cela, celui pour qui beaucoup de choses vont changer cette année (il va entamer une formation en kinésithérapie à Paris et jouera en Interclubs avec le 5R Squash dans le nouveau club de Montpellier) s’est astreint à une préparation estivale intensive. « Après une coupure bienvenue de dix jours, j’ai repris à la mi-juillet aux côtés de Grégory Gaultier et Grégoire Marche, nous partageons le même préparateur physique (Thomas Adriaens). Je me suis également entraîné avec mes partenaires d’entraînement au Pôle France d’Aix qui étaient là cet été. J’ai donc bénéficié de huit semaines complètes de préparation afin d’arriver au top de ma forme début septembre. Ce travail était très important, il va me servir tout au long de l’année. Avec l’enchainement des compétitions, je n’ai généralement pas trop l’opportunité de reprendre des cycles d’entraînement en cours de saison. »

Il y aura six autres français en qualifications dès lundi. Tout d’abord, Christophe André qui après une saison 2015-2016 riche de quatre victoires sur des 5 000 $, veut « atteindre le top 60 le plus vite possible (il est actuellement 106ème). Ce tournoi sera une bonne occasion de me tester à ce niveau, comme à Paris en mai je n’étais pas passé loin contre Richie Fallows (photo ci-dessus). » Pour intégrer le tableau principal, il devra se débarrasser du Néo-zélandais Lance Beddoes puis du vainqueur de la confrontation entre le solide Néerlandais Piedro Schwertmann et d’un autre français, Johan Bouquet. Baptiste Masotti de son côté sera opposé au Belge Jan Van de Herrewegen, et en cas de succès retrouverait l'Anglais Richie Fallows au tour suivant. Enzo Corigliano, qui a quitté le monde des juniors il y a quelques semaines, aura fort à faire contre l’expérimenté Jaymie Haycocks, en cas d’exploit il jouerait l'Égyptien Mazen Gamal par la suite. Le joueur de Créteil Auguste Dussourd affronte dans un premier temps l’Anglais Chris Fuller, et le vainqueur de ce match rencontrera celui entre le solide Gallois Joel Makin et le benjamin de l’épreuve, Victor Crouin (17 ans). Le grand espoir du squash français pourra-t-il rééditer son exploit de l’Open de Paris, où il avait battu l'ancien champion du monde junior Karim El Hammamy au premier tour ? Réponse lundi soir. 

Article de Jérôme Elhaïk

 

Retrouvez la première partie de l'article : Quand sport rime avec culture !

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