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CHAMPIONNAT DU MONDE PAR ÉQUIPE : LES BLEUES REPARTENT EN CAMPAGNE

Équipe de france 07/12/2022

Quatre ans après sa dernière édition, le championnat du monde féminin par équipe est de retour à partir de samedi au Caire.

Boostées par la présence de Camille Serme et Coline Aumard, récemment retirées du circuit PSA, les Bleues espèrent monter sur le podium comme en 2016 et 2018. 

Article de Jérôme Elhaïk

LE CONTEXTE

L'équipe de France féminine a achevé le dernier championnat d'Europe sans médaille, une première dans une compétition internationale depuis 2014. Les circonstances étaient néanmoins particulières avec les absences de Camille Serme et Mélissa Alves, si bien que Philippe Signoret affirme « être rapidement passé à autre chose. » Au Caire, l'entraîneur national disposera du même groupe qui a obtenu le bronze lors de la dernière édition en Chine, et surtout l'or au championnat d'Europe en 2019. Il a en effet fait confiance à Camille Serme et Coline Aumard, jeunes retraitées du circuit international, ce qui confère aux Bleues le statut de facteur X de la compétition. Même si l’Égypte est intouchable sur le papier et que les États-Unis font office d'outsider numéro 1, monter à nouveau sur le podium est l'objectif annoncé et semble réalisable.

Philippe Signoret

Pour la huitième fois, Philippe Signoret sera à la tête de l'équipe de France lors d'un championnat du monde (Crédit photo : http://cibegyptiansquashopen.net/)

UN GROUPE QUI SE CONNAÎT PAR CŒUR

Les quatre joueuses qui composeront l'équipe de France l'affirment en cœur, les liens construits lors des précédentes campagnes est un avantage. Néanmoins, Philippe Signoret affirme que le vécu collectif n'est pas un critère au moment d'établir la liste des sélectionnées. « Les résultats sur le circuit international, face à de potentielles futures adversaires au championnat du monde, sont essentiels. Pour être tout à fait transparent, Marie Stéphan – qui a effectué plusieurs belles prestations en début de saison – avait l'avantage sur Énora Villard. La victoire de cette dernière sur Hollie Naughton (n°18 mondiale) à la Grasshopper Cup a été décisive, on peut dire qu'elle l'a coiffée sur le poteau … En ce qui concerne Camille Serme et Coline Aumard, elles étaient clairement sélectionnables à partir du moment où elles donnaient des garanties sur leur état de forme et leur implication dans la préparation (voir ci-dessous UNE BONNE DYNAMIQUE). Il faut dire aussi que leur présence nous permet d'être mieux positionnés dans le seeding, c'est un aspect qui a joué dans ma réflexion. »

l'équipe de France

Les quatre joueuses qui seront présentes au Caire ont un riche vécu commun, à commencer par la médaille d'or au championnat d'Europe en 2019 (Crédit photo : FFSquash)

Pour la première fois depuis 2009, Camille Serme ne sera pas numéro 1 de l'équipe de France. « Ces derniers temps, on m'a souvent demandé si ça me posait problème, mais c'est tout le contraire, j'aurai moins de pression, » sourit la jeune retraitée du circuit international. Ce rôle, Mélissa Alves affirme être prête à l'endosser, elle qui arrivera en Égypte en confiance après son succès au Monte-Carlo Classic. « C'est vrai que ce n'est pas facile d'être numéro 1, même lorsque les adversaires sont moins bien classées elles n'ont rien à perdre et un match potentiellement facile peut vite devenir compliqué, » confie Philippe Signoret. « D'un autre côté, n'importe quelle joueuse peut se retrouver sous pression, en fonction de l'ordre des matches et de l'évolution de la rencontre ... »

LE GROUPE FRANCE

➡️ Mélissa Alves (28 ans, n°27 mondiale)

➡️ Camille Serme (33 ans, ancienne n°2 mondiale)

➡️ Coline Aumard (33 ans, ancienne n°20 mondiale)

➡️ Énora Villard (29 ans, n°46 mondiale)

Rendez-vous jeudi et vendredi sur nos réseaux sociaux (Facebook - Instagram) : nous vous proposerons un petit focus sur les quatre joueuses de l'équipe de France !

UNE BONNE DYNAMIQUE

Cette année, la préparation pour le championnat du monde par équipe a été réduite à sa portion congrue, principalement en raison du calendrier surchargé ces dernières semaines sur le circuit international. « On arrivera au Caire trois jours avant le début de la compétition et on n'aura pas passé beaucoup de temps ensemble en amont, mais il y a un suivi individualisé de chaque joueuse. Camille et Coline ne sont pas là pour faire de la figuration, elles ont montré une vraie implication dans leur préparation et ont très envie d'être performantes pour l'équipe. Concernant Camille, je la vois progresser tous les jours à l'entraînement ces derniers temps ! » Cette impression s'est matérialisée en compétition le weekend dernier, avec un succès net et sans bavure en championnat de France Interclubs contre Hollie Naughton.

Les Bleues

Mélissa Alves, Camille Serme, Coline Aumard et Énora Villard abordent ce championnat du monde dans de bonnes dispositions (Crédits photo : Gerhard Nel, Thomas Balke, SquashSite)

Concernant Coline Aumard, elle n'a pas disputé de compétition officielle ces derniers mois, mais Philippe Signoret indique que celle qui est désormais basée à l'Île Maurice « lui a régulièrement envoyé des vidéos de ses séances. De plus, même après avoir annoncé sa retraite du circuit PSA elle avait continué à être performante, que ce soit aux playoffs ou aux Jeux Mondiaux cet été. » De son côté, Mélissa Alves est plutôt en confiance : avant son titre à Monte-Carlo acquis le weekend dernier, elle avait réalisé une très belle prestation face à Tesni Evans (n°13 mondiale) en Malaisie, s'inclinant dans le tie-break du cinquième jeu. Quant à Énora Villard, elle a connu un petit souci physique, qui l'a incité à se préserver en ne se rendant pas à Monaco. Elle s'est néanmoins bien remise en selle après un début de saison compliqué : a sa victoire référence face à Hollie Naughton, on peut en ajouter une autre contre l'Anglaise Jasmine Hutton lors d'une rencontre Interclubs fin novembre.

LA CONCURRENCE

On ne trahit pas un secret d’État en disant que l’Égypte est grandissime favorite de la compétition. Lauréates de 4 des 6 dernières éditions, elles alignent les numéros 1, 2 et 3 mondiales (comme en 2016 et 2018) : Nouran Gohar, Nour El Sherbini, Hania El Hammamy, alors que la quatrième n'est autre que Nour El Tayeb. « Sur le papier, elles semblent intouchables, » admet Philippe Signoret. « On peut toujours se dire qu'une joueuse peut subir la pression de l'évènement, cependant ce n'est vraiment pas le genre de ces quatre filles. Mais si on est amenés à les affronter, on ne partira pas perdants ! » Leurs principales challengers seront les États-Unis, qui présentent la meilleure équipe de leur histoire avec Amanda Sobhy (n°5), Olivia Fiechter (n°10), Sabrina Sobhy (n°15) et Olivia Clyne (n°20). Cinquièmes des trois dernières éditions, elles visent clairement une médaille. « En 2018, elles nous avaient battues en poule puis on avait fini devant elles, » sourit Philippe Signoret. « Cela dit, c'est vrai que cette année elles ont une très belle équipe, avec des joueuses qui sont sur une dynamique positive. »

Hania El Hammamy et Nour El Sherbini

Quelques jours après s'être affrontées en finale de l'open de Hong Kong, Nour El Sherbini et Hania El Hammamy défendront ensemble les couleurs du pays hôte (Crédit photo : SquashSite)

Derrière ces deux nations, plusieurs équipes peuvent espérer monter sur le podium (NDLR : il n'y a pas de rencontre pour la 3ème place au championnat du monde, deux nations se voient attribuer la médaille de bronze). On pense à l'Angleterre, certes 20 fois finaliste en 21 éditions mais dont Sarah-Jane Perry est la seule rescapée par rapport à 2018, et qui a enregistré le forfait de Georgina Kennedy ces derniers jours. Le Pays de Galles, médaillé d'argent à l'échelle continentale derrière son voisin Britannique cette année aurait pu faire partie des candidats mais a perdu toutes ses chances avec la défection de dernière minute de sa numéro 1 Tesni Evans. Même si elle est privée de Sivasangari Subranamiam, qui se remet d'un grave accident survenu cet été, la Malaisie a des arguments avec la jeune Aifa Azman et l'expérimentée Rachel Arnold. On peut également citer Hong Kong, qui présente quatre filles classées entre la 35 et la 45ème place mondiale, et des outsiders comme le Canada ou l’Écosse. Et il y a évidemment la France, qui représente une inconnue pour ses adversaires avec deux joueuses qui n'évoluent plus sur le circuit international. « C'est un peu paradoxal de prétendre à une médaille mondiale quand on a fini quatrième à l'échelle européenne, néanmoins comme je le disais auparavant les circonstances étaient particulières, » affirme Philippe Signoret. « On sait que beaucoup de choses peuvent se passer dans les compétitions par équipe, tout est possible et on va tout faire pour atteindre notre objectif. »

CE QUI ATTEND LES BLEUES

Initialement tête de série n°5, la France est passée n°4 suite au forfait de Tesni Evans (Pays de Galles). « Les absences chez les autres, ça fait partie des choses qu'on ne maîtrise pas et on se concentre sur nous, » confie Philippe Signoret. Les Bleues se retrouvent en compagnie de la Malaisie (TS 5) dans la poule D. Le choc entre les deux équipes mardi soir pourrait être décisive pour l'obtention de la première place, à condition de faire le travail auparavant contre Taiwan, la Finlande et le Japon. Il faudra faire attention aux Asiatiques et leur numéro 1 Satomi Watanabe, en pleine forme en ce moment, même si les autres joueuses évoluent un cran en-dessous. Si tout se passe bien, il sera ensuite temps de penser aux quarts de finale et ce sera normalement face à l'Angleterre ou Hong Kong, en fonction de la place de la France et du résultat entre ces deux équipes dans la poule C. « Dans les deux cas, ce serait une rencontre très ouverte. » Et décisive pour l'obtention d'une médaille ...

France Angleterre

Assistera-t-on à un nouvel affrontement Angleterre - France, classique des compétitions internationales ? (Crédit photo : SquashSite)

DEMANDEZ LE PROGRAMME

Le championnat du monde par équipe se déroule au Madinaty Sporting Club, qui comporte 11 courts traditionnels ainsi qu'un court vitré. La phase de poule dure de samedi à mardi, avec ensuite un jour de repos pour les équipes qualifiées pour les quarts de finale.

WWTC 2022

Poule A : [1] Égypte 🇪🇬, [7/8] Canada 🇨🇦, Suisse 🇨🇭, Pays de Galles 🏴󠁧󠁢󠁷󠁬󠁳󠁿

Poule B : [2] États-Unis 🇺🇸, [7/8] Écosse 🏴󠁧󠁢󠁳󠁣󠁴󠁿, Australie 🇦🇺, Allemagne 🇩🇪

Poule C : [3] Angleterre 🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿, [5/6] Hong Kong 🇭🇰, Afrique du Sud 🇺🇦, Ukraine 🇺🇦

Poule D : [4] France 🇫🇷, [5/6] Malaisie 🇲🇾, Japon 🇯🇵, Finlande 🇫🇮, Taiwan 🇹🇼

Samedi 10 décembre

16h30 (heure de Paris) : [4] France 🇫🇷 - Japon 🇯🇵 / court n°1

Dimanche 11 décembre

10h : [4] France 🇫🇷 - Taiwan 🇹🇼 / court n°4

17h : [4] France 🇫🇷 - Finlande 🇫🇮 / court n°1

Mardi 13 décembre

18h30 : [4] France 🇫🇷 - [5/6] Malaisie 🇲🇾 / court vitré

Les deux premiers de chaque poule sont qualifiés pour les quarts de finale (A1-B2, A2-B1, C1-D2 et D1-C2).

Mercredi 14 décembre : quarts de finale

Jeudi 15 décembre : demi-finales

Vendredi 16 décembre : finale

--- Programme et résultats sur Tournament Software

Madinaty Sporting Club

Le Madinaty Sporting Club dispose d'un court vitré (Crédit photo : https://www.dailynewsegypt.com)

Les matches seront diffusés sur la toute nouvelle chaîne de la fédération internationale : World Squash TV

Suivez la compétition sur le site officiel, ainsi que sur nos supports (Site Web - Facebook - Instagram)

UN PEU D'HISTOIRE. La France n'était pas présente lors des quatre premières éditions du championnat du monde féminin par équipe, et fait sa première apparition en 1987 en Nouvelle-Zélande. Emmenées par Corinne Castets, les Bleues oscillent dans un premier temps entre la 9ème et la 12ème place, puis l'émergence d'Isabelle Stoehr leur permet de se hisser deux fois en quarts de finale (en 1998 et 2000). Au milieu des années 2000, l'équipe de France accueille la nouvelle génération, avec Camille Serme et Coline Aumard, et elle obtient son meilleur résultat en 2010 (6ème). Deux ans plus tard, la France est le pays hôte de l'épreuve pour la première fois, mais les Bleues sont rattrapées par la pression et l'élimination face à l'Irlande en 1/8ème de finale est une cruelle déception. Fortes de cette expérience, et avec une équipe aux trois-quarts identique, elles vont marquer l'histoire du squash français quatre ans plus tard en décrochant la médaille de bronze à Paris, devant un public enthousiaste. Elles vont rééditer cette performance en 2018 en Chine, avec une victoire référence en quart de finale face à la Malaisie de Nicol David, et en poussant même l'Angleterre dans ses retranchements en demi.

Palmarès : WSFéquipe de France

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