Actualités F.F.SQUASH

Squash, un sport, une passion

Actus

UN CHAMPIONNAT DE FRANCE JEUNES NEW LOOK

Événements 27/10/2021

C'est l'un des évènements du début de saison dans le squash hexagonal : les championnats de France jeunes nouvelle formule ont lieu ce weekend à Lille.

En effet, toutes les catégories (-11, -13, -15, -17, -19 et -23 ans) sont rassemblées sur deux sites, le WAM et l'Arbonnoise. Décryptage en compagnie du responsable du secteur jeunes à la FFSquash, Pierre-André Loaëc.

Article de Jérôme Elhaïk 

DÉCRYPTAGE

PRÉAMBULE. Qui est Pierre-André Loaëc ? Après avoir débuté le squash en 1983, il devient un joueur de bon niveau (champion de France 3ème série en 1999, puis membre du top 100 national au début du 21ème siècle). Le Breton se tourne rapidement vers l'enseignement, aussi bien dans son métier (il est professeur d'EPS) que dans le squash. Détenteur d'un Brevet d'État, il porte aujourd'hui la double casquette de président et d'éducateur au sein de l'association Lanester Squash et ses enfants – Yuna et Laouenan – ont tous les deux été champions de France en jeunes. Depuis bientôt un an, Pierre-André Loaëc est responsable du secteur jeunes au sein de la Fédération Française de Squash. « En premier lieu, j'ai pris ce poste parce qu'on me l'a proposé, » sourit celui qui a fêté ses 50 ans cette année. « Ensuite, j'ai été séduit par le projet de Julien Muller, axé en grande partie sur les jeunes. Même si la pratique adultes m'intéresse aussi, la formation est une thématique qui me tient particulièrement à cœur. Un entraîneur doit avant tout transmettre la passion de son sport aux enfants, sinon ils ne continueront pas. Ensuite, il faut les aider à progresser. Quand on obtient des résultats avec un jeune qu'on a vu débuter, c'est très gratifiant. »

Championnat de France jeunes 2020-2021 Photo 1

Pierre-André Loaëc est responsable du secteur jeunes à la FFSquash depuis presque un an (Crédit photo : Christian Lortat) 

LE PROJET FÉDÉRAL. « Les chiffres ne mentent pas : depuis 2015, le nombre de licences jeunes ne cesse de reculer, il fallait donc changer quelque chose. La priorité de l'équipe fédérale est que l'offre de pratique soit adaptée à tous les publics : cela commence par l'aspect promotionnel et le squash de proximité, il faut garantir un accès facile à une école de jeunes, pour tous. Ensuite, il s'agit de renforcer le niveau intermédiaire avec les circuits inter-régionaux, le Top Élite (NDLR : nouvelle compétition, dont le premier volet a rassemblé 42 jeunes fin septembre à Clermont-Ferrand) puis les championnats de France. Enfin, il faut affiner notre élite, afin d'optimiser ses chances d'atteindre le plus haut niveau. Depuis le début de la saison, le nombre d'inscrits dans les compétitions est relativement positif, n'oublions qu'il y a trois mois on n'avait aucune visibilité. Il y a des disparités d'une région à l'autre, mais c'était déjà le cas avant la crise sanitaire et c'est essentiellement lié à un nombre insuffisant d'éducateurs. Il est trop tôt pour faire un bilan, mas si dans quatre ans on ne note pas d'amélioration, nous serons les premiers à l'admettre. Le point positif est que je ressens chez les différents acteurs une envie de s'investir et de travailler ensemble, que ce soit à l'échelle de la Fédération, des ligues etc. »

CHAMPIONNAT DE FRANCE NEW-LOOK. « Le choix de cette nouvelle formule repose sur un autre constat : lors des éditions récentes, entre 40 et 70 % des participants aux championnats de France évoluaient au-dessus de leur catégorie d'âge. Pour les tous meilleurs, cela permet d'avoir plus de confrontation, mais globalement ce n'est pas une bonne chose. Ensuite, d'un point de vue logistique, ça libère trois dates – notamment pour des compétitions de niveau intermédiaire. Certes, seuls les clubs possédant un certain nombre de courts peuvent être candidats, mais il y a la possibilité d'avoir deux sites comme ce weekend à Lille : ce n'est pas forcément un problème, les clubs du WAM et de l'Arbonnoise y sont habitués avec l'open de France junior, et ce sera à nouveau le cas à Clermont-Ferrand au printemps prochain (pour l'édition 2021-2022, celle de ce weekend remplaçant tous les championnats 2020-2021 qui n'avaient pu avoir lieu). C'est important de mélanger les générations, et que les petits puissent être inspirés en regardant jouer les plus grands – même si pour des raisons évidentes liés aux contraintes horaires, on ne pourra pas faire jouer les douze finales sur le même court dimanche. Concernant les -23 ans, cette catégorie a été ajoutée pour deux raisons : primo, pour les joueurs passés en senior et privés de championnat de France depuis 1 an et demi, et deuzio pour celles et ceux qui avaient mis le squash entre parenthèses, par exemple pour se consacrer à leurs études. Quand Maëlle Fuhrer (championne de France -19 ans en 2017) me dit qu'elle a repris l'entraînement spécialement pour participer à ce tournoi, c'est une victoire !

Cette formule sera reconduite pour l'édition 2021-2022 mais sans les -23 ans, qui seront réunis avec les universitaires à Strasbourg. Elle n'est sûrement pas parfaite, mais l'ancienne ne l'était pas non plus. Comme je le disais au préalable, il fallait tenter quelque chose, et si ça ne fonctionne pas nous n'hésiterons pas à revenir en arrière. S'il y avait eu 100 inscrits à Lille, on se serait posé des questions. On est à plus de 220, c'est un chiffre satisfaisant dans le contexte actuel et avec un pass sanitaire en vigueur, et on a même une trentaine de joueurs en -13, -15 et -17 ans chez les garçons. Deux précisions importantes : pour les petites catégories (-11, voire -13 ans), nous permettrons aux jeunes de rester sur le court si la durée du match est trop courte, par exemple en cas de match déséquilibré. Ensuite, un trophée à l'effigie d'Enzo Corigliano sera remis aux douze champions de France - ainsi qu'à quatre autres dans le cadre du prix du fair-play - par Énora Villard (NDLR : la joueuse de l'équipe de France était très proche de l'ancien champion de France -19 ans, malheureusement disparu fin 2020), qui sera présente dès samedi. Permettre des temps d'échange entre les jeunes et les athlètes de haut niveau fait partie de nos objectifs, et c'est la raison pour laquelle les championnats de France Interligues -11/-15 ans auront lieu en même temps que le championnat de France Élite à Bordeaux en février prochain. Cela permettra d'avoir des tribunes pleines, et ça donnera peut-être envie à d'autres ligues et d'autres clubs d'organiser ce type de compétitions. »

Enora Villard

La joueuse de l'équipe de France Énora Villard sera présente à Lille pour échanger avec les jeunes (Crédit photo : Pierre-André Loaëc) 

LES TABLEAUX EN UN CLIN D'ŒIL

« Après les deux saisons que nous venons de vivre, on ne sait pas trop où en sont les joueurs, surtout chez les plus jeunes, » glisse Pierre-André Loaëc. « Je crois que les Réunionnais, dont les clubs ont été fermés moins longtemps qu'en métropole, pourraient causer quelques surprises. » Dans ce contexte, pas facile de faire des pronostics, mais voici quelques tendances pour chacun des douze tableaux. C'est parti.

-11 ans filles (11 participantes, 1 poule de 5 et 1 poule de 6) / Tableau -11F

Il est toujours compliqué de faire des pronostics chez les plus jeunes, d'autant plus qu'il y a eu très peu de compétitions depuis deux ans. La Corse est fortement représentée avec 4 joueuses de l'Île-Rousse, alors que Margaux Recorbet avait fini sixième il y a deux ans.

-11 ans garçons (22 participants, tableau en ligne) / Tableau -11G

Même remarque que chez les filles concernant une hiérarchie présumée. Respectivement 10ème et 12ème de l'édition précédente fin 2019, Maël Daujon et Robin Gautier font partie des joueurs à suivre de près.

-13 ans filles (10 participantes, 2 poules de 5) / Tableau -13F

Sacrée en -11 ans fin 2019, Sarah Guyot est la grande favorite. Respectivement 3ème et 4ème il y a deux ans, Lily Romieu et Manon Recorbet auront également des ambitions dans le Nord alors que la Réunionnaise Cassy Lincou – qui dispute son premier championnat de France – est annoncée comme une candidate au podium.

Championnat de France jeunes 2020-2021 Photo 2

Lauréats en -11 ans fin 2019, Sarah Guyot et Éthan Lecordier sont pressentis pour réaliser le doublé (Crédits photo : Pierre Bernard)

-13 ans garçons (32 participants, tableau en ligne) / Tableau -13G

Champion de France -11 ans en titre, et vainqueur du Top Élite à Clermont-Ferrand il y a quelques semaines, le Cristolien Éthan Lecordier est le favori logique. Parmi ses principaux challengers, il faut citer ceux qui l'avaient accompagné sur le podium il y a deux ans, Morgan Daujon et Lysandro Joneau, alors que le Réunionnais Clément Leperlier, deuxième en Auvergne, constitue un outsider crédible.

-15 ans filles (21 participantes, tableau en ligne) / Tableau -15F

Troisième de l'épreuve en 2019-2020, Inès Guyot sera très dure à battre. Parmi les autres joueuses à suivre, il y a Leelou Laporte, Clémence Pichon, et Hannah Oudinet (qui composaient le podium du dernier championnat de France -13 ans), les Réunionnaises Romane Vitry, Sara Bonmalais et Paola Lincou, fille de l'ancien champion du monde et n°1 mondial Thierry Lincou, sans oublier Emma Vassenet, qui affronte Clémence Pichon dès les 1/8ème de finale (elle l'avait battue en finale du Top Élite en septembre).

Championnat de France jeunes 2020-2021 Photo 3

Inès Guyot et Axel Diet sont largement favoris dans la catégorie -15 ans (Crédits photo : Nicolas Barbeau)

-15 ans garçons (32 participants, tableau en ligne) / Tableau -15G

Champion de France -13 ans et quatrième de l'édition précédente en -15 ans fin 2019, Axel Diet est largement favori, d'autant que le Royannais a eu d'excellents résultats depuis septembre. Derrière, Amir Khaled (tenant du titre en -13 ans), Thomas Mauras, Mathias Santiago de la Colina et Ilyès Hammouche devraient se disputer les places d'honneur, sachant que les deux premiers cités ont rendez-vous en quarts.

-17 ans filles (15 participantes, 1 poule de 3, 3 poules de 4) / Tableau -17F

Pensionnaires du centre d'entraînement régional de La Rochelle, Rose Lucas-Marcuzzo (sacrée en -11 et -13 ans) et Lilou Brévard-Belliot semblent au-dessus du lot dans cette catégorie. À signaler qu'il y a quelques semaines, la deuxième citée a mis fin à une longue série de défaites dans leurs confrontations directes, en finale de l'open de Niort. Derrière les deux favorites, Éva Ciceri (3ème en -13 ans en 2019) fait office de candidate la plus crédible à la médaille de bronze.

Championnat de France jeunes 2020-2021 Photo 4

Rose Lucas-Marcuzzo - Lilou Brévard-Belliot chez les filles, et Antonin Romieu - Melvil Scianimanico sont les deux finales attendues en -17 ans (Crédits photo : Nicolas Barbeau & Christian Lortat)

-17 ans garçons (30 participants, tableau en ligne) / Tableau -17G

Meilleurs joueurs de leur génération et rivaux depuis les -11 ans, Melvil Scianimanico et Antonin Romieu devraient à nouveau se retrouver en finale. À signaler que le premier cité a eu le dessus lors de leurs dernières confrontations, la plus récente en finale de l'open de France junior -15 ans début 2020. Parmi les candidats au podium, il y a un gros contingent Réunionnais avec notamment Martin Roos, Maxime Aubry et Robin Lassaux, troisième du championnat de France -15 ans.

-19 ans filles (9 participantes, 1 poule de 5, 1 poule de 4) / Tableau -19F

Il y a un an, Kara Lincou avait battu Ninon Lemarchand pour la première fois (en finale du championnat de France -17 ans). Ce premier titre national a constitué une sorte de déclic, et la Réunionnaise a eu d'excellents résultats depuis. De son côté, Ninon a réalisé un bon début de saison, battant même nettement Kara en finale d'un tournoi à l'Île Maurice. La jeune Lauren Baltayan (14 ans) est le véritable facteur X du tableau : la Franco-Égyptienne est l'une des meilleures -15 ans au pays des Pharaons, et on a hâte de la la voir se mesurer à des joueuses plus âgées. Notamment Mahé Asensi et Ana Munos, qui sont les autres prétendantes au podium.  

Championnat de France jeunes 2020-2021 Photo 5

Kara Lincou vs. Ninon Lemarchand (en haut) et Baptiste Bouin vs. Brice Nicolas sont les deux finales théoriques en -19 ans, mais beaucoup d'autres espèrent bousculer cette hiérarchie (Crédits photo : RM Club Mauritius & Nicolas Barbeau)

-19 ans garçons (22 participants, tableau en ligne) / Tableau -19G

Les résultats du début de saison font de Brice Nicolas le favori logique : le Néo-Calédonien a été finaliste de l'open national de Nantes, et atteint le dernier carré sur un PSA Challenger le weekend dernier en Angleterre. Autre joueur en forme, Baptiste Bouin (en quête de sa première médaille dans un championnat de France individuel) sera son challenger numéro 1. Leurs camarades d'entraînement au pôle espoirs d'Aix-en-Provence, Macéo Lévy et Laouenan Loaëc, tenteront de tirer leur épingle du jeu, ainsi que Laszlo Godde, Titouan Isambard et Mattéo Carrouget. Voici les quarts de finale théoriques : Bouin - Isambard, Loaëc - Bily, Godde - Nicolas et Carrouget - Lévy.

-23 ans filles (6 participantes, 2 poules de 3) / Tableau -23F

Jamais médaillée en championnat de France individuel, Léa Barbeau est la favorite logique au vu de sa progression récente (elle est aujourd'hui aux portes du top 100 mondial). Sa principale rivale sera Yuna Loaëc, qu'elle a battue en quatre jeux lors de leur dernier affrontement à l'open international du Val-de-Marne.

Championnat de France jeunes 2020-2021 Photo 6

Alors que le titre semble promis à Edwin Clain (en bas) chez les garçons, Léa Barbeau et Yuna Loaëc devraient se disputer le titre chez les filles (Crédits photo : Laurence Alain & Nicolas Barbeau)

-23 ans garçons (15 participants, tableau en ligne) / Tableau -23G

En l'absence de Toufik Mekhalfi, Manuel Paquemar et Paul Gonzalez, qui disputent un tournoi PSA en Suisse, le titre semble promis à Edwin Clain, qui devrait ajouter un deuxième ligne à son palmarès après les -19 ans en 2018. Derrière le Cristolien, Adrien Grasser, Joshua Jacques Phinera, Romain Bouger et Valentin Alberti brigueront les deux autres places sur le podium.

INFOS PRATIQUES

-11 ans, -13 ans et -15 ans filles à l'Arbonnoise (Villeneuve-d'Ascq) – page Facebook

-15 ans garçons, -17 ans, -19 ans et -23 ans au WAM (Wambréchies) – page Facebook

Tableaux et résultats sur squashnet : Arbonnoise - WAM

Toutes les finales auront lieu dimanche au WAM et seront diffusées en streaming (chaîne YouTube FFSquash)

Affiche

Palmarès des championnats de France jeunes

 

< Retour