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LE CLUB DE LA SEMAINE : AVON SQUASH

Promotion 08/09/2021

Après la pause estivale, c'est le retour du "Club de la semaine" : les structures et associations sont de véritables partenaires de la Fédération au quotidien, et nous mettons en avant ceux qui contribuent le plus au rayonnement du squash dans cette rubrique.

Ce quarante-huitième épisode est consacré à un club emblématique : Avon Squash, situé à deux pas du château de Fontainebleau et dont l'histoire est intimement liée à celle de la famille Mor.

Article de Jérôme Elhaïk

AVON SQUASH, UNE HISTOIRE DE FAMILLE

Le plus Australien des clubs de squash français, peut-on lire sur la page d'accueil du site Internet d'Avon Squash. Et pour cause : depuis très exactement quarante ans, cette structure située à deux pas du parc du château de Fontainebleau est gérée par la famille Mor. À la fin des années 1960, Leonard et Roslyn (« tout le monde les appelait Len and Rose, » précise leur fille aînée Rachel) ont quitté leur île natale pour découvrir le monde. Après des escales en Allemagne, aux États-Unis et au Brésil, entres autres, ils décident de s'installer en France au début des années 80. C'est à Fontainebleau qu'ils dénichent une école internationale pour leurs deux filles, mais aussi une ancienne usine de fabrication de rétroviseurs pour concrétiser leur projet : construire un club de squash. Il est géré par Rose, professeur de langues mais qui ne peut exercer dans l'hexagone, alors que son époux créé sa propre société d'ingénierie informatique. Avon Squash a connu de belles heures (détaillées dans cet article publié sur sitesquash en 2004), en accueillant des grands noms de la discipline. À l'échelle nationale, avec un Julien Bonétat, mais aussi internationale : coach Australien réputé, Joe Shaw y a fait plusieurs séjours, notamment en compagnie de ses protégés Rodney Eyles et David Palmer, deux joueurs qui figurent au palmarès du championnat du monde. Après le décès de Len en 2014, Rose a pris un peu de recul. Revenues en région Parisienne après avoir également beaucoup voyagé, au gré de leurs parcours professionnels et personnels, leurs deux filles Rachel et Rebecca se sont alors de plus en plus investies dans le fonctionnement du club. 

HOMMAGE À ROSE

Elle faisait partie des pionniers du squash dans l'hexagone : Roslyn Mor est décédée le lundi 2 août, à l'age de 76 ans. Ses filles, Rachel et Rebecca, lui rendent hommage.

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Roslyn Mor, aux côtés de son époux Leonard (Crédit photo : Rachel Mor)

« Roslyn Mor était avant tout une femme de caractère, intense et entière, qui a marqué une page de l'histoire du squash en France. Elle ne mâchait pas ses mots, en anglais comme en français, quitte à déplaire ! Les gens qui l'ont rencontrée se souviennent très bien d'elle … Elle était très investie dans le squash, et célèbre pour ses bons petits plats (« Tu fais ta carbonade et tes cookies pour le tournoi ? Je viens ! »), jusqu' à l'année dernière encore, notamment lors des fameux Squash Camps de Tino Casas Fortuny ... Avec son époux, Len (qui a pratiqué le squash jusqu'à 70 ans !), ils ont fondé Avon Squash en 1981 et même s'ils nous ont quitté, le club fête ses 40 ans d'existence cette année ! »

RACHEL ET REBECCA MOR, LA DEUXIÈME GÉNÉRATION

Vous l'avez compris, l'histoire d'Avon Squash est celle de la famille Mor. « Sur trois générations, car ma fille Nina, qui est étudiante, travaille au club, » précise Rachel. « Elle joue un peu mais n'est pas mordue, sans doute parce que j'ai moins joué quand elle était plus jeune. En revanche, la fille de ma sœur, qui est âgée de quatre ans, tape déjà la balle et elle se débrouille plutôt bien. » Alors que leur mère les a malheureusement quittées il y a quelques semaines, Rachel et Rebecca souhaitent faire perdurer l'héritage laissé par leur parents.

Le squash, un fil conducteur

Après avoir pratiqué la gymnastique, Rachel Mor a découvert le squash sur le tard, puisqu'elle avait 12 ans quand le club d'Avon est sorti de terre. « C'est rapidement devenu ma passion, » raconte-t-elle. Les progrès ne se font pas attendre, et elle fait partie des meilleures jeunes de l'hexagone à la fin des années 80. « Mon meilleur classement a été assimilée n°4 française, mais il n'y aucune trace dans les archives, » affirme-t-elle, avec une pointe de regret. Ses études vont ensuite l'emmener en Australie, puis sa carrière en Russie et en Autriche, néanmoins la raquette est toujours à portée de main. À son retour en France, en 2000, elle joue pour l'équipe de Saint-Maur. Rachel revient même aux portes du top 20 national (à 36 ans), avant de mettre le squash entre parenthèses pour raisons professionnelles. Avant de replonger en 2016 : elle prend la suite de sa sœur Rebecca à la gérance du club, alourdissant un peu plus un emploi du temps déjà bien rempli par ses obligations de chef d'entreprise. « C'est vrai que mes journées sont longues, j'ai parfois l'impression de faire 35h/jour, » glisse-t-elle avec le sourire.

Les jeunes, une priorité

Le développement de l'école de squash, labellisée 3 étoiles par la Fédération en 2020-2021, est tout en haut de la liste des priorités de l'association et de la structure, deux entités entre lesquelles règne une entente cordiale. « Concernant les jeunes, il y avait eu un bel essor avec Benjamin Laho, qui a découvert la discipline chez nous, » indique Rachel Mor. « Ben, qui a laissé un excellent souvenir ici, avait besoin de découvrir autre chose. Quand un entraîneur aussi compétent s'en va, c'est compliqué derrière, même si des bénévoles, par exemple Rebecca et Thomas Bonhomme, se sont investis. Ce n'est pas un secret que la population du squash est vieillissante en France, et on a absolument besoin d'attirer davantage de jeunes. J'espère qu'on en aura beaucoup cette saison mais on en saura plus après les animations du mois de septembre, notamment le forum des associations. »

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Rebecca et Rachel Mor perpétuent l'héritage de leurs parents à Avon Squash (Crédit photo : Avon Squash)

Tournée vers l'avenir

Depuis le milieu des années 2010, Avon Squash a insufflé une nouvelle dynamique. Aussi bien au niveau de l'association que de la structure, dans laquelle beaucoup de travaux ont été entrepris. «  On a des courts flambants neufs, » se félicite sa gérante, tout en précisant que l'un d'entre eux a été remplacé par une salle de danse. « C'était un choix économique car ça permet de louer un espace, tout en créant également une certaine émulation et en amenant des gens qui ne connaissent pas le squash dans le club. » C'est plus que jamais une nécessité, après les fermetures vécues au cours des dix-huit derniers mois. « Ça été une période difficile, même si les aides ont permis de la surmonter en partie. Nous disposons également d'un système d'accès automatique, qui permet aux adhérents de jouer en toute sécurité. » Même si elle reste prudente quant à l'évolution de la situation sanitaire, Rachel Mor se veut optimiste, aussi bien pour son club que pour son sport favori. « En fait, j'ai le sentiment qu'on part de très loin, et que par conséquent on a beaucoup de choses à donner, » estime-t-elle. « Le squash a tout pour plaire : c'est le sport urbain par excellence, dynamique, fun et qui peut répondre aux attentes des adeptes du HIIT (NDLR : High Intensity Interval Training, entraînement fractionné à haute intensité, en français). On a juste besoin d'un petit coup de pouce, par exemple d'être intégré aux Jeux Olympiques. »

Lorsque parmi les autres leviers de développement, on évoque la construction de courts extérieur en accès libre, Rachel Mor ne cache pas son enthousiasme. « Pour cela, on a besoin de s'inscrire véritablement dans la politique des collectivités locales, et en France ce n'est pas toujours facile. Un grand nombre de clubs sont dotés de seulement deux ou trois courts, et ce n'est pas suffisant pour mettre des choses en place. Néanmoins, il faut souligner que Fontainebleau est très investi dans le sport-santé, notamment via le CNSD (centre national des sports de la défense). Mon rêve, ce serait de construire un club de 10 courts, avec un vitré et un extérieur ... »

Une sœur peut en cacher une autre

Ancienne gymnaste de bon niveau, Rebecca Mor a découvert le squash sur le tard. « Moi je tapotais la balle, c'est Rachel le talent de la famille, » sourit celle qui a tout de même été aux portes du top 50 français au début des années 2000, et qui faisait partie des meilleures joueuses de la Réunion lors de sa période ultramarine. Revenue en métropole après le décès de leur père, elle avait repris la gérance pendant deux ans avant de passer la main à Rachel, avec laquelle elle indique avoir une relation fusionnelle. « Ce n'était pas fait pour moi, » indique-t-elle avec honnêteté. Aujourd'hui, Rebecca souhaite apporter une contribution différente. « De part mon métier d'enseignante, j'aime transmettre. Concernant le squash, j'ai commencé ma formation auprès de Mehdi Renai, un super entraîneur, et je dois maintenant finaliser mes diplômes. J'ai vraiment envie de m'investir pour l'école de jeunes – qui existe déjà, mais on aimerait la développer encore davantage. »

L'ASSOCIATION

L'histoire de l'association Pays Fontainebleau Avon Squash est beaucoup plus récente que celle de la structure qui l'héberge : elle a été créée en 2014 par une bande de passionnés, sur les bases de l'ancienne entité préexistante. Suite au départ de l'ancien bureau (notamment celui de Michael Cabral, membre historique du club, vers la Bretagne pour raisons professionnelles), une nouvelle équipe s'est installée en 2018. « Il fallait des volontaires, je me suis lancé … » raconte le président Christophe Lecoq, qui est épaulé par Fabrice Le Bihan (secrétaire général) et Fabrice Cotelle (trésorier). « J'avais fait partie de l'école de jeunes du club pendant mon adolescence. Ensuite, j'ai fait un break pendant quelques années pour faire d'autres choses, puis je suis revenu petit à petit. »

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Christophe Lecoq (à droite) est président de l'association PFA Squash depuis 2018 (Crédit photo : Avon Squash)

Tout au long de la saison, la vie de l'association et de ses compétiteurs est rythmée par le critérium Île-de-France, dans lequel elle compte trois équipes masculines et une féminine. D'autant que les déplacements ressemblent souvent à une « mission, » dixit Christophe Lecoq. « Cependant, on n'est pas trop mal lotis, car on a moins de bouchons en direction de Paris que les autres équipes quand elles viennent chez nous. C'est vrai qu'on rentre très tard à la maison, mais les rencontres sont généralement ponctuées d'un repas avec nos adversaires et ça c'est plutôt sympa. » Alors que la ligue a annoncé que le critérium reprendrait à la mi-novembre, après plus d'un an et demi d'interruption, le président du PFA Squash adopte une position à la fois optimiste et prudente. « Le plus important est d'éviter un nouveau reconfinement, mais on aimerait également avoir davantage d'informations et de visibilité sur le pass sanitaire, dont les contours restent un peu flous. »

PALMARÈS ET GRANDES DATES 

☛ Comme évoqué plus haut, Avon Squash a connu de belles heures dans les années 1980 et 90. Notamment en accueillant les qualifications des Internationaux de France, puis un stage regroupant les meilleurs jeunes européens au milieu des années 80. De grands noms de la discipline, en provenance des antipodes, ont également foulé les parquets de l'avenue des Carrosses : David Palmer, Ross Norman ou encore Rodney Eyles.

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Parmi les grands noms de la discipline qui ont foulé les parquets d'Avon Squash, il y a notamment Ross Norman (à droite), champion du monde en 1986 (Crédit photo : PSA World Tour)

☛ Le club a reçu un championnat de France (le 5ème série en 1999, remporté par le Lillois Roger Bec), et organisé de nombreux tournois au fil des années. Le dernier en date, en mars 2019, avait été remporté par le local Thomas Bonhomme, jeune joueur formé au club et qui vient récemment de passer 2ème série.

☛ Thomas est également le fer de lance de l'équipe 1 hommes de l'association Pays de Fontainebleau Avon Squash, relancée en 2014 et qui a rapidement gravi les échelons en critérium Île-de-France. Après deux accessions consécutives, les Seine-et-Marnais se sont stabilisés en Division 2, avec même une pointe à la 4ème place de leur poule en 2017-2018. Une saison à marquer d'une pierre blanche avec la montée de l'équipe 2 en D3, alors qu'une troisième, destinée à faire découvrir la compétition aux débutants, est créée quelques mois plus tard. Pour la première fois depuis de nombreuses années, le PFA Squash Avon avait également engagé une équipe féminine en 2019-2020, et ce sera à nouveau le cas lors de la reprise dans quelques semaines.

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