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CHAMPIONNAT DU MONDE : CAMILLE SERME EN QUÊTE DU GRAAL
Événements 12/07/2021C'est l'évènement de l'été sur la planète squash : les championnats du monde individuels 2020-2021 démarrent après-demain à Chicago, et pas moins de 12 représentants Tricolores sont en lice (un record).
On commence notre présentation par le tableau féminin : quatre fois demi-finaliste, Camille Serme rêve d'un premier sacre et va tenter de contrer l'armada Égyptienne.
Article de Jérôme Elhaïk
Rendez-vous cet après-midi pour la deuxième partie de notre présentation, consacrée au tableau masculin et aux sept joueurs Français engagés à Chicago
LES BLEUES EN FORCE
UNE BELLE GÉNÉRATION. À ce moment de l'année, les meilleures joueuses Françaises sont généralement en pleine préparation estivale. Mais la pandémie a chamboulé les habitudes : les prochaines semaines s'annoncent chargées avec le championnat du monde individuel et le British Open, sans doute les deux épreuves majeures du calendrier. « On n'est pas déstabilisés, car depuis un an et demi on a appris à s'adapter à tout, » sourit Philippe Signoret. « Comme les filles n'auront pas de véritable break, elles prennent 4-5 jours de pause quand c'est possible. » Elles seront cinq dans le tableau à Chicago, et c'est un nouveau record. « Ça confirme notre bonne dynamique, » estime l'entraîneur national. « Cette génération, composée de joueuses dont la plupart avaient brillé sur la scène européenne voire mondiale en jeunes, est en train d'écrire les plus belles pages de l'histoire du squash féminin Français. Un creux existe après elle, cependant plutôt que d'être inquiet (ce n'est pas ma nature), il faut chercher des solutions : en encourageant celles qui montrent un certain potentiel, et en faisant en sorte que les autres élèvent leur niveau. »
Dans le cadre de leur préparation au championnat du monde, les joueuses Françaises ont récemment effectué un stage au Caire (Crédit photo : Philippe Signoret)
« Cette génération est en train d'écrire les plus belles pages de l'histoire du squash féminin Français »
Afin de préparer au mieux l'échéance à venir, Camille Serme, Mélissa Alves, Énora Villard et Marie Stéphan (NDLR : Coline Aumard, qui réside en Angleterre, n'était pas présente, en raison des restrictions de déplacement depuis et vers ce pays) ont récemment passé une semaine au Caire en compagnie de leur entraîneur. « On ne s'est pas rendus là-bas à la recherche de quelque chose, car on connaît déjà les points sur lesquels il faut travailler, » explique ce dernier. « Néanmoins, le fait d'évoluer dans un contexte différent, contre des adversaires aux styles de jeu très variés, et d'échanger avec les coachs Égyptiens est forcément bénéfique. Pour toutes ces raisons, ce stage a parfaitement rempli sa fonction. »
LE CHANGEMENT, CE N'EST PAS MAINTENANT. C'est malheureusement la même rengaine à chaque tournoi : comme c'est le cas depuis la reprise du circuit principal en septembre 2020, l'entourage des athlètes n'a pas été autorisé à intégrer la bulle sanitaire à Chicago. « C'est dramatique d'en être encore là, » assène Philippe Signoret. « On a pourtant fait toutes sortes de propositions à la PSA, mais on se heurte à une fin de non recevoir. J'ai l'impression que s'ils le pouvaient, ils organiseraient des tournois sans les joueurs ! »
CAMILLE SERME À LA CONQUÊTE DU MONDE
Camille Serme (32 ans, n°4 mondiale)
Quinzième participation au championnat du monde / Meilleur résultat : demi-finaliste (2010-2011, 2016-2017, 2017-2018 et 2018-2019)
LE CONTEXTE. Lauréate de quatre tournois majeurs, dont le British Open, et membre du top 10 mondial quasiment sans interruption depuis plus de dix ans (avec une pointe à la 2ème place en 2017), Camille Serme possède déjà un immense palmarès. Mais à 32 ans, elle est toujours à la poursuite de son rêve ultime : devenir championne du monde, et elle entamera jeudi sa quinzième campagne consécutive dans l'épreuve reine du calendrier. Ce n'est pas lui faire injure que de dire que la Française réalise une saison 2020-2021 en-dessous de ses standards habituels, pour plusieurs raisons : une concurrence très forte, quelques blessures, sans oublier que la quasi-totalité des tournois se sont déroulés sur les terres de ses rivales Égyptiennes. Ça tombe bien, le championnat du monde a lieu aux États-Unis, un pays qui lui a très bien réussi ces dernières années.
Quatre fois demi-finaliste, Camille Serme rêve de décrocher un premier titre de championne du monde (Crédit photo : PSA World Tour)
D'autres voyants sont au vert : tout d'abord, ses prestations lors des récents World Tour Finals ont fait nettement remonter sa côte à la hausse. Après avoir fait chuter la numéro 1 mondiale Nour El Sherbini (« Ma première victoire référence depuis quelques temps, » admettait-elle après le match), Camille Serme a livré un beau combat malgré sa défaite face à la future lauréate Nouran Gohar, balayé Salma Hany et est passée à un point de battre Hania El Hammamy en demi-finale. Visiblement débarrassée des douleurs qui l'ont perturbé pendant une majeure partie de la saison, la Cristolienne retrouve son meilleur niveau au meilleur moment. Enfin, elle a été épargnée par le tirage au sort, puisqu'aucune joueuse du top 8 ne se trouve sur la route qui pourrait la mener aux demi-finales. Après Lee Ka Yi (n°56) au premier tour, elle devrait retrouver Donna Lobban (n°23), l'une de ses meilleures amies sur le circuit, Olivia Clyne (n°13) puis Salma Hany (n°9), voire la jeune Rowan El Araby (n°12) en quarts de finale. Avant un possible choc face à Nouran Gohar (n°2) en demi-finale mercredi prochain, mais on en est encore loin ...
L'ŒIL DE L'ENTRAÎNEUR NATIONAL (Philippe Signoret)
Les World Tour Finals
« Pour Camille, ils étaient l'opportunité d'effectuer les derniers réglages avant le championnat du monde, et ce qu'elle a montré au Caire est très positif. Oui, j'étais optimiste avant la compétition car elle était bien dans sa tête, et n'avait plus de douleur. Il faut souligner le rôle de son médecin Jean-Marc Poupel, en qui elle a entièrement confiance et qu'elle consulte régulièrement au Havre. On a vu qu'elle était mieux physiquement, ce qui lui permet de varier davantage son jeu, notamment en utilisant bien les hauteurs de balle. Avoir des matches références avant une grosse échéance est évidemment important, ça met la joueuse sur les bons rails. Ces derniers jours, on a beaucoup travaillé l'aspect mental et lors des dernières séances avant son départ on mettra l'accent sur la tactique. »
Le contexte à Chicago
« Effectivement ça va changer des tournois précédents, si une Égyptienne est dans le doute il n'y aura personne pour l'aider. Quant au public, on ne peut pas prévoir à l'avance quelles joueuses il soutiendra. Je ne dirais pas jusqu'à dire que ma présence dans les tribunes, ainsi que celle de ses camarades d'entraînement, lors du match contre El Sherbini a contribué à sa victoire, car le mérite lui en revient. Mais c'est peut-être l'un des éléments qui lui a permis d'évoluer à son meilleur niveau : chez les filles, la gestion des émotions est un facteur essentiel, et un regard entre une joueuse et son coach peut parfois faire la différence ... »
Après une saison 2020-2021 mitigée, Camille Serme (à droite) s'est parfaitement relancée lors des World Tour Finals, notamment en battant la numéro 1 mondiale Nour El Sherbini (Crédit photo : PSA World Tour)
Le tableau
« Un tableau est toujours semé d'embûches, même si elles peuvent être de différentes natures : ça peut être comme au Tournament of Champions en 2020, où Camille avait affronté les numéros 1, 2 et 3 mondiales, cependant quand un parcours semble moins difficile tout l'enjeu est de savoir identifier les pièges et problématiques potentiels. On ne sait jamais ce qui peut se passer, la favorite peut avoir un coup de moins bien, et l'outsider etre dans un bon jour, et les cartes sont complètement redistribuées. Et même si la logique est respectée, on peut perdre de l'énergie et compromettre ses chances pour la suite. »
L'anecdote
« Je ne savais pas que Camille allait disputer son quinzième championnat du monde consécutif, mais je me souviens très bien de son premier, à Belfast en 2006. J'y étais avec elle et Soraya Renai, qui est un peu plus âgée, et toutes les deux avaient perdu au premier tour des qualifications. Je me rappelle que Soraya m'avait dit "ça fait un an qu'on joue en PSA, quand est-ce qu'on va gagner notre premier match ?" C'est la preuve que même pour une joueuse comme Camille, qui était très forte en junior, la transition vers le circuit international n'est pas facile, même si elle s'est bien rattrapée depuis ... »
LES AUTRES BLEUES
Coline Aumard (32 ans, n°27 mondiale)
Dixième participation au championnat du monde / Meilleur résultat : 1/16ème de finale (2018-2019 et 2019-2020)
LE CONTEXTE. En février 2020, Coline Aumard atteignait pour la première fois de sa carrière les quarts de finale d'un tournoi majeur (au Black Ball Open), un résultat qui la propulsait dans le top 20 mondial. Malheureusement, elle n'a pas pu surfer sur la vague. Dans un premier temps en raison de la crise sanitaire, puis d'une blessure au pied qui l'a tenu éloignée du circuit pendant huit mois. Pour son retour à El Gouna, elle s'est inclinée face à la jeune Jana Shiha, lauréate du British Junior Open. « Être sur le court et jouer sans douleur est une victoire en soi, » disait-elle après le match, avant d'ajouter que « retrouver le rythme de la compétition après une aussi longue absence (prenait) du temps. » Le tirage au sort du championnat du monde a offert un premier tour à la portée de la n°2 française : la HongKongaise Liu Tsz Ling (n°41), qui comme ses compatriotes a particulièrement souffert des conséquences de la pandémie, et va disputer son premier tournoi hors de son pays depuis un an et demi. Si elle tient son rang, Coline Aumard défiera Sarah-Jane Perry (n°7) au tour suivant.
Après une saison 2020-2021 tronquée par une blessure au pied, Coline Aumard a besoin de matches et espère en disputer plusieurs au championnat du monde (Crédit photo : Nathan Clarke / PSA World Tour)
L'ŒIL DE L'ENTRAÎNEUR NATIONAL (Philippe Signoret). « J'échange régulièrement avec Coline au téléphone (NDLR : la n°27 mondiale réside en Angleterre), et la dernière fois c'était pendant notre stage en Égypte. Je sais qu'elle s'est bien entraînée ces dernières semaines, et sa blessure est désormais complètement derrière elle. Son problème, c'est le manque de matches, et elle n'a pu en disputer qu'un seul à El Gouna. Néanmoins, je la trouve très sereine et philosophe par rapport à la situation, notamment le fait de ne pas pouvoir rentrer en France pour voir sa famille. En effet, elle a un tirage abordable : on sait que les joueurs et joueuses de Hong Kong sont en perte de vitesse, en raison des conditions très compliquées dans leur pays. Passer ce tour permettrait à Coline d'acquérir de la confiance, mais surtout de disputer un match supplémentaire et c'est ce dont elle a besoin par dessus tout en ce moment. »
Mélissa Alves (27 ans, n°33 mondiale)
Troisième participation au championnat du monde / Meilleur résultat : 1/8ème de finale (2018-2019)
LE CONTEXTE. Un championnat du monde à Chicago, cela rappelle de bons souvenirs à Mélissa Alves : lors de l'édition 2018-2019, elle avait décroché la plus belle victoire de sa carrière face à Salma Hany (n°12), atteint les 1/8ème de finale puis intégré le top 50 mondial. Depuis, celle qui se définit elle-même comme une femme pressée n'a pas progressé aussi vite qu'elle l'aurait voulu. La faute à des tirages au sort souvent peu cléments, quelques blessures et des opportunités manquées, par exemple contre Olivia Fiechter au Black Ball Open en mars. Battue en quart de finale à Washington par Nele Gilis (future lauréate) il y a quelques jours, Mélissa aurait dû affronter la dangereuse Hana Ramadan au premier tour, mais la jeune Égyptienne a déclaré forfait samedi. Sauf tremblement de terre, elle devrait facilement se qualifier face à Bruna Marchesi Petrillo (n°163), qui n'a jamais disputé le moindre tournoi sur le circuit principal. En ligne de mire, il y a un 1/16ème de finale intéressant face à Joshna Chinappa (n°11).
Superbe 1/8ème de finaliste il y a deux ans à Chicago, Mélissa Alves va tenter de reproduire la même performance (Crédit photo : Nathan Clarke / PSA World Tour)
L'ŒIL DE L'ENTRAÎNEUR NATIONAL (Philippe Signoret). « Mélissa est la première frustrée de ne pas monter plus vite dans la hiérarchie, et elle se remet constamment en question. Effectivement, le match contre Olivia Fiechter était peut-être un tournant, et fait partie de ceux qui peuvent mettre la gagnante sur les bons rails. Néanmoins, il est possible d'en sortir, ou de se remettre dessus ... Concernant sa défaite contre Nele Gilis, elle a su la prendre à la gorge dans le premier jeu, mais comme on pouvait s'y attendre la Belge s'est installée dans la partie et a ramené de plus en plus de balles. Mélissa n'a pas à rougir de cette défaite, malheureusement son ratio coups gagnants/fautes n'a pas été assez élevé. Elle a progressé physiquement, cependant si elle fait la faute au bout de trois frappes, premièrement le physique ne sert à rien, et deuxièmement le point est perdu ... La clé pour elle est de bien analyser les opportunités d'attaque, et de ne pas avoir de regret quand elle décide de les saisir. Concernant le premier tour, ce sera en effet un match difficile, face à une jeune Égyptienne qui ne lâche rien (NDLR : cet entretien a été réalisé avant le forfait d'Hana Ramadan). Sans trop se projeter, on pense forcément un peu à un possible match face à Chinappa. Elle avait bien joué contre elle à San Francisco il y a deux ans, et a toutes les armes pour lui poser des problèmes. »
Énora Villard (27 ans, n°46 mondiale)
Troisième participation au championnat du monde / Meilleur résultat : 1/32ème de finale (2018-2019 et 2019-2020)
LE CONTEXTE. Après avoir traversé une période compliquée au début de l'année civile, Énora Villard s'est bien remise dans le sens de la marche. Lauréate de l'open des Bretzels à Mulhouse (son troisième titre international), elle a franchi pour la première fois le premier tour dans un tournoi Platinum, à El Gouna, avant de donner une belle réplique à Rowan El Araby (n°14). S'ils ne se sont pas traduits par une grosse progression au classement, ces bons résultats lui ont permis de réduire l'écart avec les joueuses devant elle, et d'engranger de la confiance en vue du championnat du monde. Elle en aura besoin pour faire chuter l'une des valeurs montantes sur le circuit PSA : l'Américaine Olivia Fiechter, qui vient d'intégrer le top 20 mondial. En cas d'exploit, elle pourrait retrouver la Belge Tinne Gilis (n°17) au tour suivant.
Après son très beau parcours à El Gouna en mai, Énora Villard espère continuer sur sa lancée au championnat du monde (Crédit photo : Nathan Clarke / PSA World Tour)
L'ŒIL DE L'ENTRAÎNEUR NATIONAL (Philippe Signoret). « Énora a réalisé un très bon stage en Égypte, c'est une joueuse qui est concentrée sur ce qu'elle fait à chaque instant.On a mis l'accent sur les axes de travail déjà existants : un peu comme Marie, son jeu naturel est basé sur la construction et la défense, et l'objectif est d'être moins dans le contrôle au niveau de ses gestes. Comme je dis souvent, dans le squash moderne il faut démolir avant de construire ! Énora n'a pas ressenti le besoin d'aller faire le tournoi à Washington, elle était concentrée sur le championnat du monde. Elle a un premier tour difficile face à une adversaire (Olivia Fiechter) que l'on connaît bien car elle est déjà venue s'entraîner à Créteil, et qui est coachée par Peter Nicol. Au-delà du résultat, le plus important est qu'elle rentre sur le court avec la volonté de mettre en place les choses que l'on a mises en place depuis quelques temps. »
Marie Stéphan (25 ans, n°72 mondiale)
Première participation au championnat du monde
LE CONTEXTE. Sur la liste d'attente à la sortie du tableau, Marie Stéphan y a été intégrée relativement tôt suite à quelques forfaits. La Guyanaise va découvrir un nouveau monde, son expérience des grands tournois se limitant à un premier tour de qualifications à l'US Open en 2015. Après quatre ans passés à l'université de Pennsylvanie, et une saison 2019-2020 perturbée par des blessures, elle fait désormais partie du pôle France de Créteil. Ses bons résultats sur le Challenger Tour (avec une finale au Havre) lui ont permis de gagner une dizaine de places au classement, mais elle devra hausser son niveau au premier tour pour faire chuter l'Égyptienne Zeina Mickawy, actuellement 32ème mondiale après avoir fait partie du top 20 en 2019. Si elle y parvient, elle s'offrirait un 1/16ème de finale face à Salma Hany (n°9).
À 25 ans, Marie Stéphan va disputer son premier championnat du monde (Crédit photo : SiteSquash)
L'ŒIL DE L'ENTRAÎNEUR NATIONAL (Philippe Signoret). « Marie aurait pu faire le tournoi qualificatif au Danemark, mais je l'ai convaincue de l'importance de participer au stage en Égypte avec les autres joueuses. Le fait qu'elle soit intégrée au tableau du championnat du monde a été la cerise sur le gâteau. Elle est en pleine progression, et l'a démontrée en emmenant Mélissa Alves au 5ème jeu dernièrement à Washington. Le match n'était pas diffusé, et dans cette situation la meilleure chose à faire lors du débriefing est de laisser parler l'athlète. En l'occurrence, elle était enthousiaste d'avoir su mettre en place les choses que l'on travaille à l'entraînement : entre autres, maîtriser ses émotions, et mettre davantage de variété dans son jeu, notamment à l'avant du court. Concernant le premier tour, oui il s'agit d'un match à sa portée. Il n'y a pas de raison qu'elle ne parvienne pas à battre ce genre de joueuses, et si ce n'est pas cette fois ce sera la prochaine. »
POUR TOUT SAVOIR SUR LE CHAMPIONNAT DU MONDE
UN PEU D'HISTOIRE. Le championnat du monde individuel féminin de squash a vu le jour en 1979, avec la victoire de l'Australienne Heather Mc Kay (qui avait également remporté une édition non officielle dans son pays en 1976) à Sheffield. Dans un premier temps bisannuelle, l'épreuve a eu lieu tous les ans à partir de 1992. Jusqu'en 2002, elle a connu une hégémonie des joueuses Australiennes et Néo-Zélandaises, avec notamment cinq titres pour la seule Sarah Fitz-Gerald. La Néerlandaise Vanessa Atkinson y a mis fin l'année suivante, en battant les sœurs Grinham, Rachael et Natalie, en demi et en finale. Ce sera ensuite le règne (presque) sans partage de Nicol David, sacrée 8 fois en 10 ans ! Le dernier, en 2014 au Caire, avait marqué les esprits, la Malaisienne écartant quatre balles de match consécutives dans le quatrième jeu avant de s'imposer face à Raneem El Welily. Depuis, l'Égypte a pris le pouvoir avec sa reine Nour El Sherbini, quatre fois vainqueur en cinq éditions et qui sera encore favorite cette année (voir plus loin).
En 2014, Nicol David avait remporté son huitième titre de championne du monde (Crédit photo : SquashSite)
LES FRANÇAISES. En battant la n°2 mondiale Jenny Duncalf après avoir été menée deux fois au score en quart de finale de l'édition 2010, Camille Serme avait réalisé la plus grande performance de sa carrière, à 21 ans. Déjà vainqueure de Laura Massaro au tour précédent en 5 jeux, la Française était à court de carburant et s'incline nettement face à Omneya Abdel Kawy en demi-finale. Après une attente de sept ans, elle se qualifie trois fois de suite pour le dernier carré mais bute à chaque fois sur une joueuse Égyptienne. C'est en 2018-2019 qu'elle avait été la plus proche de la finale, emmenant Nour El Sherbini en 5 jeux. Derrière elle, deux Françaises ont atteint les huitièmes du championnat du monde : Isabelle Stoehr (5 fois) et Mélissa Alves il y a deux ans à Chicago.
BACK TO CHICAGO. Deux ans après, les championnats du monde individuels sont de retour à Chicago. L'épreuve bénéficie une nouvelle fois d'une dotation record d'un million de dollars (répartis de manière égale chez les hommes et chez les femmes), grâce au soutien de la famille Walter. La lauréate repartira avec un chèque de 45 220 $ (après déduction des taxes locales). En 2019, le tournoi avait pris ses quartiers dans la gare d'Union Station, mais cette fois-ci les matches se dérouleront tous à l'University Club, dont 4 par jour sur le court vitré au sein du superbe Cathedral Hall.
FAITS ET CHIFFRES. Le tableau est composé de 64 joueuses (format unique sur le circuit international), dont 43 membres du top 50. Les principales absentes ? Nour El Tayeb, qui va bientôt donner naissance à son premier enfant, Yathreb Adel ainsi que les vétérans Alison Waters (blessée) et Rachael Grinham, qui ne disputera pas son 25ème championnat du monde. Cette dernière, encore en activité à 44 ans, détient le record du nombre de participations (24 !), alors que Camille Serme est en tête parmi les engagées (quinzième présence consécutive). L'Égypte est la nation la plus représentée (14 joueuses) devant les États-Unis (7), la France et Hong Kong (5). L'Indienne Joshna Chinappa (34 ans) est la doyenne la plateau, alors que la plus jeune est l'Américaine Lucie Stefanoni (16 ans), invitée par les organisateurs.
LE TABLEAU EN UN CLIN D'ŒIL. On sait déjà que l'affiche de la finale sera inédite, Nour El Sherbini étant la seule parmi les 64 engagées à l'avoir déjà atteinte. Même si elle a connu une semaine compliquée aux World Tour Finals, la quadruple championne du monde reste la favorite logique. Ses principales challengers seront Nouran Gohar, impressionnante vainqueure des WTF et qui pourrait lui subtiliser la place de numéro 1 mondiale le 1er août, la jeune Hania El Hammamy (20 ans) et Camille Serme, quatre fois demi-finaliste. Derrière, on retrouve l'habituel trio d'outsiders composé de Sarah-Jane Perry, Joelle King et Amanda Sobhy, qui pourra compter sur le soutien du public. Parmi les trouble-fêtes potentiels, on peut citer Salma Hany, Tesni Evans, qui a très peu joué en 2020-2021, les sœurs Gilis, Nele et Tinne, et Rowan El Araby, double championne du monde junior. Les quarts de finale théoriques sont les suivants : El Sherbini - Perry, El Hammamy - Sobhy, Serme - Hany et King - Gohar.
Après l'avoir battue récemment aux World Tour Finals, Nouran Gohar (au premier plan) va tenter de détrôner Nour El Sherbini de la place de numéro 1 mondiale (Crédit photo : PSA World Tour)
DEMANDEZ LE PROGRAMME
Retrouvez ci-dessous les horaires des premiers tours des cinq Tricolores engagées à Chicago (heure française, -7h sur place). Une grande partie des matches aura lieu sur des courts traditionnels en début de tournoi, mais tous seront proposés en streaming gratuit sur la chaîne YouTube de la PSA.
Le championnat du monde se déroulera à l'University Club de Chicago, avec notamment son superbe Cathedral Hall dans lequel est installé un court vitré (Crédit photo : PSA World Tour)
Mercredi 14 juillet, 1/32è de finale (haut de tableau)
18h30 : [23] Coline Aumard (FRA) - Liu Tsz-Ling (HKG) / court n°2, streaming
20h30 : [27] Mélissa Alves (FRA) - Bruna Marchesi Petrillo (ITA) / court n°1, streaming
20h30 : [17] Olivia Fiechter (USA) - Énora Villard (FRA) / court vitré, sur SquashTV
Jeudi 15 juillet, 1/32è de finale (bas de tableau)
18h30 : [27] Zeina Mickawy (EGY) - Marie Stéphan (FRA) / court n°1, streaming
18h30 : [3] Camille Serme (FRA) - Lee Ka Yi (HKG) / court vitré, sur SquashTV
Vendredi 16 juillet, 1/16è de finale
Samedi 17 juillet, 1/8è de finale (haut du tableau)
Dimanche 18 juillet, 1/8è de finale (bas du tableau)
Lundi 19 juillet, quarts de finale (haut du tableau)
Mardi 20 juillet, quarts de finale (bas du tableau)
Mercredi 21 juillet, demi-finales
Jeudi 22 juillet, finale
Suivez la compétition sur le site officiel PSA World Squash Championships, sans oublier le Live Scoring et notre compte Instagram pour ne rien manquer des résultats des Bleu(e)s