Dimanche, Lucas Serme affrontera Benjamin Aubert, alors que Victor Crouin sera opposé à Baptiste Masotti.

Article de Jérôme Elhaïk

Ce n'est pas forcément une surprise, car ils étaient les quatre joueurs les mieux classés du tableau, mais c'est une belle satisfaction : le dernier carré du PSA Challenger 10 Le Rêve Nancy 2021 (6 000 $) sera composé de quatre Français (Lucas Serme, Benjamin Aubert, Victor Crouin et Baptiste Masotti). Retour express sur les quarts de finale - qui ont eu lieu samedi après-midi au Squash du Rêve Maxéville - en compagnie des quatre vainqueurs.

[1] Lucas Serme (FRA) bat [5] Dimitri Steinmann (SUI) : 3-1 (11-7, 11-2, 8-11, 11-9) en 61 minutes

Lucas Serme : « Oui, ce match aurait pu devenir compliqué si j'avais été embarqué dans un cinquième jeu, mais j'aurais également pu me le rendre plus simple auparavant. Je retiens avant tout la victoire, la période particulière que l'on vit en ce moment fait que les résultats sont la chose la plus importante, plutôt que les enseignements que l'on peut tirer après chaque match. Je savais que Dimitri était en pleine progression, il a récemment participé à quelques gros tournois. C'est un joueur solide mais qui peut baisser de pied physiquement si on le fait travailler, et c'est ce qui s'est passé par moments. Il a montré quelques signes d'énervement, c'est toujours un signe d'encouragement quand votre adversaire fait ça. De mon côté, je me suis efforcé d'être proactif, même si ce n'est pas ma qualité première ... Même quand j'ai été mené 4-0 dans le quatrième jeu je n'ai pas paniqué, car il n'avait pas forcément dominé les échanges précédents. Concernant ma demi-finale, on verra qui j'affronte demain, mais ça devrait être un match serré entre Ryo et Benji (NDLR : cet entretien s'est déroulé pendant le match entre Benjamin Aubert et Ryosei Kobayashi). Ryo m'a rappelé hier qu'on ne s'était pas affrontés depuis un British Junior Open en jeunes, et il m'a envoyé hier soir une photo où il était haut comme trois pommes (rires) ... »

Lucas Serme (à droite) est venu à bout du Suisse Dimitri Steinmann (Crédit photo : Jérôme Elhaïk)

[4] Benjamin Aubert (FRA) bat [8] Ryosei Kobayashi (JPN) : 3-1 (11-8, 12-10, 4-11, 13-11)

Benjamin Aubert : « Jusqu'à 1-0 et 7-3 dans le deuxième jeu à ma faveur, je pense que je maîtrisais le match et je me sentais bien physiquement. Ensuite, je pense que j'ai fait preuve d'un peu de nonchalance. J'ai été moins incisif, et lui a pris davantage d'initiatives et a été meilleur que moi à l'avant du court. J'ai perdu petit à petit en précision, j'ai fait beaucoup de frappes croisées car j'avais peur de prendre des strokes. C'était un soulagement de terminer en quatre jeux car je n'étais pas bien physiquement à la fin (je pense que ça s'est vu ...) même si lui aussi était entamé. C'est vrai que je n'avais pas joué en compétition depuis le mois de novembre mais c'est super de pouvoir disputer des tournois PSA à nouveau, surtout en France. Concernant ma demi-finale contre Lucas, il n'y aura pas de surprise car chacun connaît le jeu de l'autre, même si on ne s'est pas affrontés depuis le championnat du monde individuel fin 2019 (j'avais perdu en 4 jeux). C'est un joueur très endurant, et je vais devoir être incisif si je veux avoir une chance de m'imposer. »

Juste après leur affrontement, Ryosei Kobayashi et Benjamin Aubert (ici en compagnie de l'entraîneur national Renan Lavigne) ont regardé ensemble le match entre Victor Crouin et Bernat Jaume (Crédit photo : Jérôme Elhaïk)  

[3] Victor Crouin (FRA) bat [7] Bernat Jaume (ESP) 3-0 (11-7, 11-1, 11-9) en 40 minutes

Victor Crouin : « Avec Bernat, on ne s'était pas joués depuis une finale en Israël il y a près de trois ans (NDLR : le Toulonnais s'était incliné 11-9 au cinquième jeu). J'ai évolué depuis, mais lui aussi, et j'étais donc impatient de voir ce que ça allait donner. Même si je suis davantage focalisé sur mon jeu et ce que je dois à faire, il y a toujours une petite appréhension quand on n'a pas affronté un adversaire depuis longtemps. Je pense en effet que j'ai bien contrôlé le match hormis en milieu de troisième jeu, et au tout début. J'ai eu du mal à trouver mes longueurs, mais après l'un des premiers longs échanges j'ai vu qu'il était marqué, ce qui est toujours encourageant. Concernant la fin de match, d'un côté lui s'est relâché, et de l'autre je suis un peu tombé dans la facilité par moments, en voulant aller plus vite que la musique alors que ce n'était pas nécessaire. À 6-6, je me suis dit, "n'oublie pas qu'il est fatigué, amène-le à l'avant du court," c'est ce que j'ai fait et ça s'est bien passé. J'ai eu un peu de chance qu'il fasse une faute en tentant un coup gagnant à 9-9 - mais quand on prend une grosse prise de risque ça fait partie du jeu – puis sur la balle de match j'ai su saisir ma chance. Concernant le match de demain contre Baptiste, on ne s'est jamais affrontés hormis un match de classement au championnat de France Élite, qui n'a pas grande signification. On se joue très souvent à l'entraînement, mais en compétition c'est toujours une autre dimension et ça devrait être un match intéressant. »

Victor Crouin (à droite) a fait preuve d'une belle maîtrise pour écarter l'Espagnol Bernat Jaume (Crédit photo : Jérôme Elhaïk)

[2] Baptiste Masotti (FRA) bat [6] Sebastien Bonmalais (FRA) 3-0 (11-2, 11-1, abandon) en 15 minutes

Baptiste Masotti : « Je savais plus ou moins que Seb était blessé avant le match, et l'entame a confirmé cette impression. Mais dans le passé ça m'est déjà arrivé de me faire avoir dans ce genre de situations. Même si c'est un pote, je voulais donc rester concentré sur mon jeu et jouer à fond. Maintenant, j'espère pour lui que ce n'est pas trop grave et qu'il se rétablira rapidement. Depuis quelques temps, j'essaie d'avoir une nouvelle approche par rapport à la période actuelle, j'avoue que ça a été difficile par moments. Je suis ce qu'on appelle un joueur de match (sic) : même si je fais le boulot à l'entraînement, ce qui me passionne c'est la compétition. Désormais, je prends les choses comme elles viennent, ça ne sert à rien de se prendre la tête pour des choses qu'on ne maîtrise pas. Je me sens bien depuis le début du tournoi, même si je ne suis pas encore au top de ma forme. J'ai hâte d'être à demain, ça va être un beau défi. Je perds tout le temps contre Victor à l'entraînement, mais comme je le disais auparavant je suis meilleur en match (rires) ... »

Opposé à son partenaire d'entraînement Baptiste Masotti (en blanc), Sébastien Bonmalais a malheureusement dû abandonner (Crédit photo : Jérôme Elhaïk)