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STAGE HAUT NIVEAU : AU TOUR DES FILLES ...

Événements 21/12/2020

Après les garçons à la mi-novembre à Aix-en-Provence, les filles se sont retrouvées la semaine dernière à Créteil, pour un stage rassemblant toutes les générations.

C'était l'opportunité pour les joueuses expérimentées, Camille Serme en tête, de partager leur vécu avec les espoirs du squash féminin Tricolore. Retour sur ces quelques jours marqués du sceau de la transmission.

Article de Jérôme Elhaïk

SOUS LE SIGNE DE LA TRANSMISSION

Après le stage haut niveau masculin à la mi-novembre à Aix-en-Provence, Frédéric Lecomte, responsable du haut niveau à la FFSquash, expliquait que la priorité à court terme était d'organiser l'équivalent, cette fois pour les filles. C'est chose faite puisque douze athlètes, majoritairement en provenance des pôles France de Créteil et espoirs PACA, mais aussi de Mulhouse et même de la Réunion, se sont retrouvées dans le Val-de-Marne la semaine dernière. Ces joueuses, âgées de 16 à 31 ans, étaient encadrées par Philippe Signoret, Malcolm Tullis, Stéphane Brevard et Yann Menegaux« Comme elles étaient moins nombreuses que les hommes il y a quelques semaines, on a pu fonctionner en deux groupes, voire même en un seul pour certains ateliers, » indique ce dernier, responsable du pôle espoirs d'Aix-en-Provence. « C'est également en se basant sur cette première expérience que l'on a décidé de rajouter une demi-journée, afin d'avoir davantage de confrontation ainsi que des temps d'échange plus longs en dehors du court. On a pu davantage aller au bout des choses, par exemple jeudi matin il y avait une séance prévue sur le court mais les discussions ont duré plus longtemps que prévu, avec notamment l'intervention de Mathieu Benoit. » 

Stage HN Créteil Photo 1

Pendant quatre jours, Philippe Signoret et Yann Menegaux (au centre) ont animé ce stage intergénérationnel, basé sur le partage d'expérience (Crédit photo : Malcolm Tullis)

« En écoutant leurs aînées, les jeunes joueuses ont pu se rendre compte qu'il n'y avait pas de profil type et que le plus important était de croire en soi. »

La présence de ce dernier, préparateur mental de Grégory Gaultier, entre autres, était liée aux thématiques de ce stage : gestion du stress, compréhension de la motivation et recherche de l'équilibre dans la vie d'une sportive de haut niveau. « L'état motivationnel est important, surtout en ce moment, » Yann Menegaux. « Quant aux choix de carrière, ils concernent totalement les jeunes joueuses, qui se trouvent à un carrefour. On constate que chez les garçons, la volonté de se lancer sur le circuit professionnel est plus évidente. Pour cette raison, c'est une très bonne chose qu'elles aient pu écouter Camille Serme et Énora Villard leur parler de leurs parcours, qui sont totalement différents. Ça leur montre qu'il n'y a pas de profil type, et que le plus important est de croire en soi. D'autre part, elles n'ont que très rarement l'occasion de côtoyer leurs aînées, qui elles-mêmes ne les connaissaient pas. Pour toutes ces raisons, elles sont reparties de ce stage très motivées en vue de la suite. » Ça tombe bien car la prochaine échéance arrive très vite : le PSA Squash 95 Paris 2021, tournoi du circuit international mais réservé aux joueuses résidant en France, qui permettra à bon nombre d'entre elles de renouer avec la compétition voire même de faire leurs débuts en PSA. « Elles ne vont pas couper pendant les fêtes, si ce n'est 2 ou 3 jours autour de Noël et du nouvel an. Il va falloir rapidement digérer les chocolats, » sourit Yann Menegaux. « C'est évidemment une compétition très importante . Même s'il y aura une grande majorité de joueuses Françaises, ça permettra à certaines de goûter au circuit international. Elles sont également pleinement conscientes que c'est l'opportunité de marquer des points pour le classement, qui leur permettraient de rentrer plus facilement dans les tableaux d'autres tournois par la suite. Mais je crois qu'avant tout, elles sont contentes de retrouver de la confrontation ... »

JEUNES ET MOINS JEUNES ...

On a demandé à deux joueuses, issues de deux générations différentes, de nous donner leurs impressions à l'issue du stage. Morceaux choisis. 

Énora Villard (27 ans, n°4 française, s'entraîne au pôle France de Créteil avec Philippe Signoret) 

« Personnellement, je n'avais pas eu la chance de participer à genre de choses quand j'étais plus jeune, et même les entraîneurs disent que ça n'avait jamais été fait dans un passé récent. Globalement, j'ai trouvé que ce stage avait été très intéressant, à l'image du débrief assez long que nous avons fait à la fin. Je suis quelqu'un qui aime bien parler et partager son expérience ... Les jeunes joueuses, on suit leurs résultats néanmoins on ne les connaissait pas trop. On entend dire qu'il y a un creux générationnel, et on aura besoin de la relève lorsque certaines vont arrêter leur carrière : on a donc envie de les aider à combler leur retard, que ce soit à travers la confrontation sur le court comme la semaine dernière, ou des échanges hors du court. Elles étaient un peu dans la retenue au début, et on aurait aimé qu'elles s'ouvrent encore plus. Mais je suis consciente que ce n'est pas facile pour elle de se retrouver face à une Camille Serme, qui est dans le top 5 mondial. D'autre part, c'est un âge qui n'est pas facile, on se pose des questions par rapport aux études, il y a parfois la pression de l'entourage etc. C'est vrai que les garçons du pôle espoirs côtoient des joueurs professionnels à Aix-en-Provence, alors qu'elles n'ont pas cette chance et c'est donc plus difficile de se projeter. Néanmoins, je trouve qu'elles ont du potentiel, et on sent qu'elles ont toutes envie d'apprendre. J'espère que les discussions que nous avons eues ensemble vont les motiver encore plus. On a notamment abordé le circuit professionnel, qu'elles vont bientôt découvrir avec les tournois qui auront lieu en France début 2021. Elles ne sont pas habituées à jouer un seul match par jour, du coup on a parlé de l'organisation de la journée, des routines etc. 

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Énora Villard (en blanc) a partagé son expérience avec la relève du squash Tricolore, sur le court et en dehors (Crédit photo : Malcolm Tullis)

« J'espère que les discussions que nous avons eues avec les jeunes joueuses vont les motiver encore plus. »

En effet, je suis souvent citée comme un exemple de joueuse qui n'a pas eu d'énormes résultats en jeunes, et qui a percé sur le tard. Ça ne m'embête pas du tout, au contraire, je ne vois que le côté positif. Je ne pensais pas forcément être joueuse professionnelle, encore moins intégrer le top 50 mondial, car quand j'étais à Science Po le squash n'était évidemment pas ma seule priorité. Pour moi, les choses se sont faites par paliers. Comme je leur ai dit, tout est possible à condition de se donner les moyens. »

Ninon Lemarchand (17 ans, n°10 française, s'entraîne au pôle espoirs d'Aix-en-Provence avec Yann Menegaux) 

« Ce stage, c'était vraiment super ! Les jeunes comme moi n'avons quasiment jamais l'occasion de côtoyer les joueuses plus âgées. On était très contentes, mais je crois qu'elles aussi car elles ne nous connaissaient pas trop et nous sommes amenées à être la relève du squash Français. On en a donc profité pour se confronter à elles sur le court, et on a aussi beaucoup parlé afin qu'elles nous fassent part de leur expérience. Notamment celle du circuit professionnel, et ce qu'elles nous ont dit je m'en doutais déjà : en PSA, on est toute seule et il faut savoir se débrouiller, c'est complètement différent des tournois junior où on est très encadrées. En tous les cas, ça a été compliqué pour nous ces derniers mois car on a disputé très peu de compétitions, et ces discussions nous ont bien reboosté. Sur le court, la chose qui m'a le plus impressionné chez les joueuses professionnelles c'est leur justesse tactique, elles mettent quasiment toujours la balle là où il faut pour embêter l'adversaire ...  

« Sur le circuit professionnel, il faut apprendre à se débrouiller toute seule ... »

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Ninon Lemarchand (au premier plan) est ravie d'avoir pu côtoyer des joueuses plus expérimentées lors de ce stage (Crédit photo : Malcolm Tullis) 

Pour les jeunes joueuses, le PSA au Squash 95 (NDLR : qui aura lieu du 8 au 10 janvier 2021) est une échéance importante, c'est la raison pour laquelle on ne va quasiment pas arrêter de s'entraîner pendant les fêtes. Personnellement, ça fait déjà deux ans que j'ai ma licence, cependant pour diverses raisons (blessures et autres) je n'avais pas encore pu faire de tournoi. C'est un Challenger 10, on est conscientes qu'il y a des points à prendre et que ça peut avoir une incidence sur la suite. Comme je le disais, la situation était compliquée depuis quelques mois, mais avec ce stage et cette compétition les choses repartent dans la bonne direction. »

Ont participé au stage, de gauche à droite : debout, Malcolm Tullis (entraîneur), Philippe Signoret (entraîneur), Marie Stéphan, Ella Galova, Ana Munos, Ninon Lemarchand, Léa Barbeau, Énora Villard, Stéphane Brévard (entraîneur), Yann Menegaux (entraîneur). Accroupies : Taba Taghavi, Kara Lincou, Yuna Loaëc, Mahé Asensi, Élise Romba, Camille Serme. 

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Crédit photo : Malcolm Tullis

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