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LE CLUB DE LA SEMAINE : SQUASH DU RÊVE MAXÉVILLE (NANCY)
Promotion 26/06/2020Les structures et associations sont de véritables partenaires de la Fédération au quotidien, et nous mettons en avant ceux qui contribuent le plus au rayonnement du squash dans notre rubrique "Le club de la semaine".
Ce quatrième épisode nous emmène dans l'est de la France, à la découverte du Squash du Rêve à Maxéville.
Article de Jérôme Elhaïk
PASSÉ, PRÉSENT ET FUTUR
UN PEU D'HISTOIRE. Fondée en 1989, l’Association du Squash du Rêve a fêté ses 30 ans d’existence l'année dernière, alors que la structure (située à Maxéville, dans la banlieue de Nancy) avait été créée cinq ans auparavant par Denis Roffé. « Parmi les personnages marquants dans l'histoire de l'association, on peut citer Martial Jumeaux, qui a également été longtemps président de la Ligue, et Éric Leclerc, parti dans le sud de la France il y a quelques années, » raconte Jean-Christophe Didelot, président depuis 2011. « On a une équipe de bénévoles dynamiques, toujours prêts à donner un coup de main lors des nombreux évènements qu'organise le club. Les plus investis sont ceux qui composent le bureau avec moi, Gilles Petitjean (trésorier) et Pietro Alfano (secrétaire). Ce dernier fait aussi partie de l'équipe d'éducateurs qui s'occupe de l'école de squash aux côtés d'Étienne Boussard, du jeune Romain Bouger, pur produit de la formation locale, et de Christopher Votion. » Le Belge, âgé de 31 ans, a succédé à Franck Sinkec et Lydie Azier en tant que gérant de la structure il y a deux ans.
AU FOUR ET AU MOULIN. Lorsqu'il a repris les rênes du Squash du Rêve à l'été 2018, Christopher Votion était loin d'être un inconnu pour ses habitués : depuis plus de dix ans, il défend les couleurs de la formation Lorraine en championnat de France Interclubs. « Il y a des liens historiques entre le club et les joueurs Belges, » raconte le Liégois. « Un jour, l'un d'entre eux m'a proposé de venir faire un tournoi au Rêve, puis j'ai rapidement fait partie de l'équipe. Ça se passe comme ça dans beaucoup de clubs, au début j'étais un mercenaire (sic) puis au fil des années j'en suis devenu un membre à part entière. » Avant cela, il avait débuté le squash à l'âge de sept ans et fait partie des équipes nationales en jeunes dans son pays, puis vu son ascension freinée par une blessure au genou. « Quand on stagne en tant que joueur, on peut avoir envie de transmettre sa passion, » confie Christopher. Très jeune, il officie en tant qu'entraîneur dans son club du Squash 22 à Liège, puis ses études de psychologie l'amènent à travailler pendant deux ans comme éducateur spécialisé. « C'était un contrat à durée déterminée. Une fois arrivé à son terme, je me suis retrouvé au chômage et à un carrefour : j'avais le choix de la sécurité, rentrer dans le service public, ou celui plus risqué de reprendre un club de squash, chose que j'avais en tête depuis quelques temps. » Vous l'avez compris, Christopher a choisi la deuxième voie et s'est jeté à l'eau, avec néanmoins quelques certitudes. « Certes, je n'ai pas de diplôme d'économie ou de gestion, mais j'ai appris à me débrouiller tout seul très jeune et je pense que ça me sert. D'autre part, j'ai été impliqué dans l'organisation de gros évènements dans mon club à Liège dès l'âge de 20 ans, et j'ai toujours aimé le relationnel avec les gens. En tant que gérant, les moments que je préfère ce sont les tournois loisir du vendredi soir, on se marre bien (sic). » Pour inverser la courbe du nombre d'adhérents, en baisse lorsqu'il a repris la gérance, Christopher s'est investi sans compter. « Il y avait des lacunes qui n'étaient pas forcément visibles. J'essaie de faire le maximum de choses pour le développement et la promotion, mais je n'ai pas autant de temps que je le souhaiterais. Ça m'arrive de donner un cours, de préparer un repas pour 6 personnes et de répondre au téléphone à la réception en même temps. Il faut être polyvalent (rires). Heureusement, j'ai une salariée qui est là depuis de nombreuses années. Sans elle je ne m'en sortirais pas, mais comme c'est un contrat de 35 heures elle n'est pas là en permanence. »
Depuis qu'il a repris la gérance du club en juillet 2018, Christopher Votion s'investit corps et âmes (Crédit photo : Christopher Votion)
Comme bon nombre de structures, le Squash du Rêve a été touché par la crise de la Covid-19, « alors que les choses commençaient à se stabiliser, » regrette-t-il. « Comme je ne peux pas encore me verser de salaire, je suis obligé d'avoir un autre emploi à côté. Je devrais peut-être réfléchir à des alternatives à l'avenir, par exemple un emploi aidé. » Pour traverser cette période compliquée, le club a mis en place une campagne de financement participatif, qui a lui a permis de récolter près de 14 000 euros. « Je pense que les gens voient à quel point je m'investis et ont voulu faire un geste en retour, même des clients qui ne viennent pas très souvent. Ça m'a beaucoup touché, mais ce n'est pas suffisant : il faut que l'activité reprenne rapidement pour assurer la pérennité du club. Pouvoir organiser des événements est primordial, la saison dernière le championnat de France interentreprises m'avait permis d'équilibrer le budget. Espérons que ce soit possible dès cet été. » Ça tombe bien, la Fédération a annoncé en début de semaine la reprise des compétitions (voir REPRISE TOTALE DU SQUASH EN FRANCE), et la prochaine prévue au calendrier (le 1er août) au Rêve s'appelle « Open anniversaire du patron. » (NDLR : Christopher Votion fêtera ses 32 ans quelques jours plus tard). Pour Jean-Christophe Didelot, « ce serait une belle manière de relancer la machine. » Nul doute qu'ils ont hâte d'y être ...
UNE ASSOCIATION DYNAMIQUE. Malgré les difficultés actuelles, Jean-Christophe Didelot se félicite de la collaboration entre l'association et la structure. « L'enthousiasme de Christopher fait plaisir à voir, le squash en a besoin. La crise est intervenue à un mauvais moment, car le club était sur une belle dynamique. Les semaines à venir, notamment la prochaine rentrée sportive, seront cruciales pour l'avenir. » Sur une note plus positive, le Squash du Rêve a confirmé lors d'une saison 2019-2020 tronquée son dynamisme dans deux axes majeurs, la formation (voir ci-dessous LA FORMATION, UN AXE MAJEUR) et l'organisation d'évènements : outre les "Un soir au Rêve", les tournois jeunes, les opens (de rentrée, de Noël, du carnaval), les championnats de Ligue vétérans, le club a reçu une étape du nouveau circuit inter-régional jeunes (« Ça a été une belle réussite avec la présence d'une soixantaine d'enfants, nous remercions la Fédération de nous l'avoir confiée et sommes partants pour en refaire une la saison prochaine. »), et surtout deux tournois nationaux. Au traditionnel open féminin des Mirabelles est venu s'ajouter son homologue masculin début janvier, sponsorisé par Lorraine Motors. « On a eu de très belles participations, » précise Jean-Christophe Didelot.« De plus, on a été gâté avec une très belle finale chez les filles, à l'issue de laquelle la joueuse de l'équipe de France Énora Villard s'est imposée au bout du suspense face à la jeune Ambre Allinckx. Nous avons la volonté de pérenniser ces deux évènements, mais serons tributaires de la reconduction des partenariats. » Après un championnat de France interentreprises très réussi en juin 2019, le Squash du Rêve aurait dû accueillir une sixième épreuve nationale début mai, mais entre temps le coronavirus est arrivé. « C'est un gros regret, d'autant que nos -13 ans pouvaient briguer le titre après avoir obtenu le bronze l'an dernier, » affirme le président de l'association au sujet des Interclubs -13/-17 ans. « Mais quoi qu'il en soit, nous avons la volonté de continuer à recevoir des championnats de France à l'avenir. »
Jean-Christophe Didelot est président de l'association du Squash du Rêve depuis 2011 (Crédit photo : Squash du Rêve)
L'association possède également de nombreuses équipes senior, dont deux masculines qui évoluent au niveau national. « Cela fait tellement d'années, je ne pourrais pas dire combien, » affirme Jean-Christophe Didelot. La saison ayant été déclarée comme blanche, elles repartiront en N2 et N3 en 2020-2021. La recette locale ? Les jeunes formés au club (Romain Bouger, Robin Didelot) sont épaulés par des joueurs Belges expérimentés, dont la plupart sont présents depuis de nombreuses années. « On aimerait bien que notre équipe féminine monte en Nationale 2, et pourquoi pas que les garçons évoluent un jour en Nationale 1. Mais on sait que c'est compliqué d'y arriver sans faire appel à des joueurs professionnels étrangers, et on ne souhaite pas s'orienter dans cette voie. »
LA FORMATION, UN AXE MAJEUR
La formation a toujours été une priorité pour l'association du Squash du Rêve. « Ça a commencé avec Gilles Petitjean, qui a formé son fils Alex, » raconte Jean-Christophe Didelot. En 2008, ce dernier avait fait partie de l'équipe de France vice-championne d'Europe -15 ans, aux côtés notamment de Mélissa Alves. « Ensuite, il y a eu Romain Bouger, mon fils Robin et Quentin Leclerc. Nos jeunes ont longtemps été principalement des enfants de joueurs, mais aujourd'hui on a dépassé ce stade. L'association s'investit beaucoup, notamment en finançant les déplacements, et les parents jouent un rôle actif. Enfin, l'apport de Christopher apporte un surcroit de motivation aux jeunes. » Si ce dernier regrette de ne pas pouvoir s'y consacrer encore plus (« J'ai les recettes pour développer encore plus l'école de squash, mais je n'ai pas forcément le temps de les mettre en place »), il peut s'appuyer sur une « super équipe de bénévoles » composée des éducateurs cités plus haut. Parmi la petite quarantaine d'enfants qui arpentent les courts du Rêve les mercredis et samedis, ainsi que lors des stages proposés pendant les vacances, les fleurons de la « troisième génération, » dixit JCD, s'appellent Joséphine Nauer et surtout Amir Khaled, deux fois vice-champion de France -11 ans (« mais il y en a d'autres qui pointent le bout de leur nez, » ajoute le président de l'association). Sur la lancée d'une troisième place à l'open de France junior en février, Amir aurait dû fêter sa première sélection en équipe de France au tournoi des 5 Nations (qui a été annulé). Ce n'est sans doute que partie remise ...
Au fil des ans, le Squash du Rêve continue de produire des jeunes performants (à l'image d'Amir Khaled, à terre), dans la bonne humeur ... (Crédit photo : Squash du Rêve)
PALMARÈS ET GRANDES DATES
☛ La première représentante du Squash du Rêve à avoir été sacrée championne de France individuelle s'appelle Sylvie Lacoste : c'était en 2005, en +40 ans à Royan. Cette joueuse – pas très connue dans l'hexagone car elle réside en Allemagne – a aussi gagné le championnat de France 2ème série en 2015, avant de décrocher le bronze au niveau européen en +50 ans quelques mois après. Chez les hommes, Gilles Petitjean a remporté trois titres nationaux individuels en vétérans : +45 ans en 2011 et 2012, et +50 ans en 2016. On en peut ajouter un en +45 ans par équipe, aux côtés de Sylvie Lacoste et du Belge Jean-Marc Fraipont (en 2016), et neuf (!) en championnat de France interentreprises entre 2003 et 2017 - la plupart avec son fils Alex et Jean-Christophe Didelot - sous la bannière du Crédit Agricole Lorraine. « On a aussi été champions d'Europe, et même du monde en 2016, » précise ce dernier. Enfin, sa fille Chloé a été sacrée championne de France universitaire en 2017.
Lorsque le Squash du Rêve organise un évènement, la tribune du court central est toujours bien remplie (Crédit photo : Squash du Rêve)
☛ Côté organisation, le Squash du Rêve a reçu cinq championnats de France : le 5ème série en 2014 et le 4ème série en 2016, mais surtout deux fois les -19 ans. En 2014, Auguste Dussourd s'impose en finale face à Benjamin Aubert, alors que Victor Crouin termine troisième. Ce dernier survolera la compétition trois ans plus tard, même si Edwin Clain lui oppose une belle résistance en finale. Le dernier en date est le championnat de France interentreprises en juin 2019. Un 10ème titre pour le Crédit Agricole Lorraine aurait été la cerise sur le gâteau, mais Gilles Petitjean et ses équipiers furent battus en finale par Orange Cesson.
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Rendez-vous vendredi prochain pour le cinquième épisode du "Club de la semaine", qui sera consacré à La Maison du Squash à Nantes Sautron.