Le premier épisode est consacré à une place forte de la discipline dans l'hexagone, le Riviera Squash à Antibes.

Article de Jérôme Elhaïk

UN PEU D'HISTOIRE. Le squash et Antibes, c'est une histoire vieille de près de 40 ans. Depuis que le club de l'Allée Belle-Vue a vu le jour en 1981, elle a été belle et mouvementée, avec de grands moments (voir PALMARÈS ET GRANDES DATES), et quelques uns moins roses : entres autres, un grave incendie en 1989, et une mise en liquidation en 2016. Mais il s'est relevé à chaque fois, et l'ancien Squash & Fitness Club est devenu le Restaurant Wild Card & Riviera Squash. « On a tout cassé pour tout refaire à neuf, avec un court de squash supplémentaire, » raconte Bruno Laurent, l'un des actionnaires. « On a aussi fait des choix stratégiques, en mettant un gros accent sur la restauration – entre 60 et 70 repas sont servis par jour - et en sous-louant la partie fitness. » À peine un an après la réouverture, le club avait non seulement retrouvé son ancienne clientèle, mais aussi attiré de nouveaux adeptes. En partie grâce au cadre - « on nous dit souvent qu'on a l'un des plus beaux clubs de squash en France, avec la piscine et la vue sur la mer et la montagne, » - mais pas seulement ...

Que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur, les habitués du Riviera Squash bénéficient d'un superbe cadre (Crédits photo : Riviera Squash) 

L'ENTENTE CORDIALE. Le dynamisme de la section squash s'explique en effet par l'harmonie entre le club et l'association. « On travaille main dans la main, » souligne Bruno Laurent, gérant de la structure mais aussi membre du Squash Rackets Antibes depuis plus de dix ans. « Ils ont fait un super boulot, notamment les profs de squash, en maintenant l'activité de l'asso pendant les travaux, puis en étant très dynamiques depuis la réouverture. » « Notre objectif premier est de servir le club, en proposant des évènements et animations qui drainent le plus de monde possible, » ajoute Kamil El Kadiri, président du SRA depuis juillet 2018 et autre membre de longue date. Avec 200 licences fédérales, le club est en tête du classement hexagonal dans ce secteur. Grâce à la politique mise en place (« On offre 3 parties à toute personne qui prend une licence compétition ou loisir, » indique Bruno Laurent), mais aussi une offre très riche. L'historique championnat interentreprises des Alpes-Maritimes rassemble une quarantaine d'équipes tous les ans, et les rencontres ont lieu plusieurs mercredis par mois au Riviera dans une chaude ambiance. « Le bassin de Sophia Antipolis représente 2500 entreprises et 35 000 personnes, » glisse Bruno Laurent pour expliquer cet engouement. Ensuite, il y a les nombreux tournois loisirs et la ligue interne : près de 80 joueurs et joueuses sont regroupés dans des poules et s'affrontent tout au long de la saison. « Elle sert de passerelle vers la compétition pour les joueurs non classés, » confie Kamil El Kadiri. Et ça marche, puisque l'association compte aujourd'hui 11 équipes dont deux au niveau national. « Au début des années 2010, il n'y avait pratiquement que l'équipe de N3 masculine, et j'ai fait partie d'un petit groupe qui se tirait la bourre et a initié cette dynamique. Petit à petit, d'autres nous ont rejoints ... Aujourd'hui, on a tellement de compétiteurs qu'on pourrait facilement remplir les tableaux de nos opens d'un jour uniquement avec des joueurs du club ! » Ils auraient certainement été nombreux au 3ème open national d'Antibes, qui aurait dû se dérouler ce weekend au Riviera ...

Bruno Laurent (gérant du Riviera Squash) et Kamil El Kadiri (président de l'association Squash Rackets Antibes (Crédit photo : Riviera Squash) 

ET MAINTENANT ? Cet open national fait partie des évènements prévus entre mars et septembre ayant été annulés. « C'est bien sûr un manque à gagner pour le club, et c'est pourquoi nous avons rejoints le mouvement Soutiens ton club (NDLR : opération lancée par le ministère des sports et d'autres instances, dans laquelle chacun peut effectuer un don au club ou à l'association de son choix), » confie Bruno Laurent, alors que comme de nombreux établissements de l'hexagone, le Riviera a rouvert ses portes mardi. « Concernant l'avenir à court terme, je suis à la fois prudent et optimiste. Avoir pu redémarrer la restauration était essentiel, et pour le reste nous espérons que le cadre, ainsi que le fait que le club soit très spacieux, contribueront à relancer l'activité rapidement, » À plus long terme, Kamil El Kadiri et son équipe (« parmi les personnes les plus investies, il y a les membres du bureau, Vincent Guignard, Corinne Cimini, Sandrine Tringalli, sans oublier Sylvain Belly qui s'occupe de la gestion des équipes, ») ont plusieurs projets ambitieux. « La priorité est le développement de l'école de squash, » indique-t-il (voir LES JEUNES, UNE PRIORITÉ). « Ensuite, on aimerait bien que l'équipe masculine monte en Nationale 1. C'est dommage que la saison n'ait pas pu aller à son terme : on avait l'effectif pour y parvenir, mais ce n'est que partie remise ... Enfin, nous souhaitons continuer à recevoir un championnat de France tous les ans. Nous avions organisé les playoffs N2/N3 en 2018, ce serait super d'avoir ceux de N1/N2/N3 ! »

Depuis son lancement en 2017-2018 les effectifs de l'école de squash du Squash Rackets Antibes n'ont cessé de grossir, pour atteindre une petite quarantaine de jeunes aujourd'hui. « Le prochain objectif est de passer à 70, » confie Kamil El Kadiri. Cet essor est le résultat du travail et de l'association et de ses entraîneurs, Alexandre Muller et Amaury Fribourg. « Dès le mois de juin, on multiplie les contacts avec les écoles en vue du début de la prochaine saison, » précise ce dernier, ancien membre de l'équipe de France junior aux côtés d'un certain Grégory Gaultier. « Malgré la situation actuelle et l'interruption prématurée de la saison, je ne suis pas inquiet pour la rentrée. Je suis resté en contact avec les parents, et je sais que plusieurs enfants ont hâte de revenir sur les courts. Nous avons des créneaux le mercredi, le vendredi et le samedi, et des jeunes âgés de 3 à 17 ans. Parmi eux, une quinzaine font de la compétition au niveau régional, alors que les cinq membres du groupe Élite participent aux championnats de France. »

L'école de squash Antiboise - dont le meilleur élément Leelou Laporte (en bas) est double championne de France -11 ans - est en plein essor depuis deux ans (Crédits photo : Squash Rackets Antibes / Christian Lortat) 

Ces jeunes espoirs s'entraînent ensemble trois fois par semaine, et le fleuron de la formation Antiboise s'appelle Leelou Laporte. « Je l'ai entraînée une fois par semaine dès ses six ans, et j'ai tout de suite vu qu'elle avait des prédispositions, que ce soient techniques, physiques ou mentales, » raconte Amaury Fribourg à propos de celle qui est également sa nièce. Double championne de France -11 ans et déjà dotée d'une belle expérience à l'échelle internationale, Leelou est selon son oncle à un tournant. « Elle arrive à un âge (NDLR : elle aura 12 ans le 22 juin) où le sport ne peut plus être seulement une passion et un amusement, il faut se donner les moyens pour aller plus loin. À ce titre, le confinement a constitué un temps de réflexion utile afin de se poser les bonnes questions. Je discute également beaucoup avec ses parents, et on sait où l'on va. Rejoindre un pôle est une possibilité mais pas à court terme : Leelou est une enfant qui a besoin d'un certain équilibre affectif, et j'ai connu au cours de mon parcours des joueurs, comme Thierry Lincou ou Julien Balbo, qui ont réussi sans passer par cette voie. » Ça tombe bien, l'un des objectifs à moyen terme du Squash Rackets Antibes est de mettre en place un centre d'entraînement, afin de donner à ses meilleurs jeunes les meilleures conditions pour progresser.

155 Allée Belle-Vue, 06600 Antibes

Tél. : 04 93 34 00 24

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Rendez-vous vendredi prochain pour le deuxième épisode du "Club de la semaine", qui sera consacré au Squash de l'Hermine à Rennes.