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PLUS D'UNE CORDE À LEUR RAQUETTE - PARTIE 2/2
Événements 21/05/2020Tout au long de l'année, nous suivons de près nos meilleurs joueurs et joueuses sur le circuit international, et en sélection. Mais quelles sont leurs passions hors des courts, et les choses qui les font vibrer ?
Dans ce deuxième et dernier épisode, il est question de sujets très divers : football, Guyane, économie, écologie et plaisirs simples de la vie ... Bonne lecture !
Article de Jérôme Elhaïk
Retrouvez la première partie de PLUS D'UNE CORDE À LEUR RAQUETTE
DROIT AU BUT ...
Arrivé sur le tard au squash, Baptiste Masotti a vite rattrapé le temps perdu et vient de rentrer dans le top 40 mondial, à 24 ans. Mais le Niortais n'a pas oublié sa première passion, le football ...
Le foot avant le squash
« Comme ça arrive souvent quand on est enfant, j'avais des copains qui jouaient au foot et je les ai rejoints. J'ai commencé en poussins dans le club de Saint-Liguaire, qui est un quartier de Niort. Ensuite, j'ai démarré le squash à 11 ans et pendant un temps j'ai pratiqué les deux sports. Mais ça posait quelques problèmes, notamment parce qu'au foot c'est compliqué de participer aux matches quand on loupe des entraînements. Du coup, j'ai arrêté un peu du jour au lendemain pour me consacrer entièrement au squash. Quand j'étais encore junior, ça m'arrivait de faire des 5 vs. 5 de temps en temps avec des potes, mais j'ai complètement arrêté depuis que je joue sur le circuit professionnel. Le foot peut causer des douleurs aux adducteurs et aux ischios, sans parler des risques de blessure (entorse de la cheville etc.). Ça me manque, je dois me contenter de faire quelques jongles chez moi (rires). »
L'OM, un club pas comme les autres
« Même si je ne joue plus, je reste un passionné de foot et je regarde tout le temps des matches à la télé. Quand j'étais plus jeune, je supportais Bordeaux, qui est le plus grand club aux alentours de Niort. Mais je suis tombé amoureux de l'Olympique de Marseille rapidement après mon arrivée au pôle espoirs d'Aix-en-Provence (NDLR : en septembre 2012). La première fois que j'ai été au Stade Vélodrome – dans son ancienne version - c'était pour un Marseille-Montpellier, avec Geoffrey Demont et Renan Lavigne, qui est un grand fan de l'OM. En moyenne, je vais au stade 5 ou 6 fois par saison, peut-être un peu moins ces derniers temps car je voyage de plus en plus pour des tournois internationaux. Marseille, c'est un monde à part et la pression y est énorme. Même si j'aime l'équipe et les joueurs, le truc que je préfère au stade c'est la ferveur dans les tribunes, c'est un truc de fou (sic) ! Bien évidemment, j'ai vu de mauvais matches et quelques défaites contre Paris ... Le match qui m'a le plus marqué ? Je dirais le Marseille-Lyon avec le retour de Valbuena en 2015, l'ambiance était tout simplement incroyable. Mon plus grand regret, c'est de ne pas avoir assisté au quart de finale retour de Ligue Europa Marseille-Leipzig (NDLR : battu 1-0 à l'aller, l'OM s'était imposé 5-2). Je voulais y aller, mais le championnat de France Élite débutait le lendemain midi à Montpellier. J'ai aussi beaucoup aimé la saison avec Bielsa car l'équipe jouait super bien, mais à Marseille la quasi-totalité des supporters, moi y compris, préfèrent la victoire au beau jeu. Cette année, certaines personnes disent qu'on ne mérite pas d'être deuxièmes car la saison n'a pas été à son terme, mais peu importe, l'équipe sera en Ligue des Champions la saison prochaine ... L'équipe de France de Deschamps ou le Real de Zidane n'étaient peut-être pas celles qui jouaient le mieux quand elles ont remporté tous leurs titres, mais on retient le résultat avant tout. »
Passionné de foot, Baptiste Masotti (deuxième en partant de la gauche) avait donné le coup d'envoi d'un match dans sa ville de Niort il y a quelques années (Crédit photo : Benoit Felace)
Baptiste, est-ce que tu aurais pu imaginer être footballeur professionnel ?
« À Saint-Liguaire, j'ai joué en PH et DH en jeunes. Je jouais n°10, et mes joueurs préférés évoluaient aussi à ce poste : Zidane, bien sûr mais aussi Del Piero et Totti. À Marseille, j'ai bien aimé Nasri, Ribéry, Drogba, et maintenant Payet. Est-ce que j'aurais pu être pro ? Je ne pense pas, j'étais un bon joueur mais pas un crack. Et au-delà du niveau de jeu, il y a tellement de paramètres au foot : les adversaires bien sûr, mais aussi les choix de l'entraîneur, l'entente avec ses équipiers, sans parler de la concurrence qui est énorme etc. Je connais des joueurs qui ont joué à un très haut niveau en jeunes, et qui n'ont pas percé. C'est également le cas au squash, mais je pense que l'on est davantage maître de son destin. (On lui demande si selon lui, les joueurs de squash s'accommoderaient de la pression à laquelle sont soumis les footballeurs). C'est sûr que la médiatisation est sans comparaison et que ce n'est pas facile à gérer. Samir Nasri, que je trouvais monstrueux à Marseille, c'est peut-être à cause de ça qu'il n'a pas fait une plus belle carrière. C'est également le cas au basket, et on s'en rend bien compte dans le documentaire The Last Dance consacré à la carrière de Michael Jordan, que je suis en train de regarder. Avec mon caractère un peu sanguin, je pense que j'aurais eu du mal, notamment avec les gens qui commentent sans arrêt (rires). Mais je pense qu'on retrouve ça surtout dans les sports collectifs : au tennis, les personnes dans les tribunes sont davantage spectateurs que supporters, et peu de gens se lèvent la nuit pour regarder les matches de leurs joueurs préférés. Tout ça pour dire que même si le squash bénéficiait d'une meilleure exposition médiatique, je ne pense pas que nous serions soumis à la même pression que les footballeurs ... »
GUYANAISE ET FIÈRE DE L'ÊTRE
Pour tous les joueurs et joueuses professionnels, l'interruption prématurée de la saison a été un coup dur. Mais à toute chose malheur est bon, et Mélissa Alves en a profité pour rentrer chez elle, en Guyane. Quelques jours avant d'effectuer le chemin inverse vers la métropole, la joueuse de l'équipe de France nous raconte ce retour aux sources et son amour de sa terre natale ...
Un territoire pas comme les autres
« La Guyane, c'est un petit bout d'Europe en Amérique du Sud. On a la monnaie la plus forte du continent, et ça attire beaucoup de gens en provenance des pays voisins (Brésil, Surinam, Haïti, principalement). C'est l'une des raisons pour laquelle on retrouve plus de 30 nationalités pour seulement 250 000 habitants. J'ai voyagé dans de nombreux pays grâce au squash, et je n'ai jamais vu un tel métissage. Ça se retrouve dans la culture locale : les gens parlent créole mais aussi français, jamaïcain, anglais, espagnol etc. et chez les jeunes c'est un mélange de tout ça (rires). Dans la musique, on retrouve une grosse influence américaine, mais aussi jamaïcaine. Il existe une musique locale à base de tambours appelée le kasékò, je ne vais pas dire que j'en écoute mais on en joue encore dans les cérémonies traditionnelles. On n'a pas de musicien Guyanais renommé à l'échelle internationale mais vous connaissez peut-être le groupe Haïtien Carimi, très populaire ici et qui a rempli deux fois Bercy. »
La vie en communauté(s)
« Même si je suis partie il y a plusieurs années, c'est chez moi ici. Je suis fière d'être Guyanaise, j'essaie de conserver cette authenticité et de véhiculer ses valeurs. Quelles sont-elles ? Avant tout l'entraide, les différentes communautés vivent ensemble sans problème et les gens se rendent service sans se poser de questions. Les Guyanais sont plutôt relax, et même si je ne suis pas stressée de nature quand je rentre il me faut quelques jours pour retrouver le rythme (rires). Mon père est un "métro" comme on dit ici, et ma mère est créole. Je suis très proche de mes tantes et de mes cousins (j'en ai une vingtaine, âgés de 8 à 34 ans). On reste tout le temps en contact, mais ça m'a fait du bien de rentrer et de les voir pendant deux mois. Le dimanche, on se retrouve tous ensemble pour faire la cuisine et on mange toute la journée, l'ambiance est assez unique (rires). Parmi les plats guyanais typiques, il y a le colombo de poulet – que je réussis assez bien, même s'il n'est pas aussi bon que celui de ma mère ... – et un autre que je ne peux pas faire quand je suis à Paris, le bouillon d'awara : il doit cuire pendant 3 jours et on le prépare généralement pour une cinquantaine de personnes ! Il y a une proverbe qui dit, si tu manges du bouillon d'awara … en Guyane tu reviendras ... »
En passant la période de confinement dans sa Guyane natale, Mélissa Alves (troisième en partant de la gauche) a pu retrouver l'ambiance des dimanches en famille (Crédit photo : Mélissa Alves)
Des choses à faire, et à voir
« Si vous avez été attentif en cours d'histoire à l'école, vous savez que la Guyane est connue pour ses bagnes, dans lesquels la France enfermait ses prisonniers considérés comme les plus dangereux. Par exemple, Albert Dreyfus a été détenu sur l'île du Diable. C'était impossible de s'en échapper, car les courants marins vous projettent sur les rochers, et d'ailleurs on ne peut plus y accéder aujourd'hui. En revanche, il est possible de visiter les deux autres îles (Royale et Saint-Joseph) et de se rendre compte des conditions de détention à l'époque : des cellules tellement petites qu'on ne pouvait pas s'allonger et pas de toit, je vous laisse imaginer ce que ça donne pendant la saison des pluies ... Les deux plus grandes villes sont Cayenne et Saint-Laurent-du-Maroni, mais à Kourou on a la fusée Ariane ! Quel est mon endroit préféré ? La cuisine de ma mère ... Plus sérieusement, je dirais la plage de Kourou. On peut également se baigner dans le fleuve, et même y faire du jet ski ou du ski nautique. La Guyane, ce n'est pas une destination paradisiaque où on trouve des hôtels avec vue sur la mer (l'eau n'est pas bleue mais trouble, à cause des déversements de l'Amazone). Généralement, les gens viennent ici pour quelque chose de précis, par exemple un trek dans la forêt amazonienne. La faune et la flore sont très riches, et on peut observer des anacondas dans leur milieu naturel. »
La Guyane, terre de champions
« Pas mal d'athlètes Guyanais ont fait de belles carrières, dans différents sports : le foot bien sûr, les plus connus sont Florent Malouda et Bernard Lama (ce n'est pas ma génération mais il a été champion du monde, incontournable). On a également eu des champions olympiques, Lucie Décosse en judo, Ulrich Robeiri en escrime, alors que Mehdy et Malia Metella ont eu des médailles en natation. On peut également citer Kévin Séraphin, qui joue en NBA. En ce qui me concerne, je suis l'une des seules sportives qui vient de Kourou (avec Béatrice Edwige, vice-championne olympique de handball) mais là-bas je suis surtout celle que tout le monde connaît depuis qu'elle est toute petite. Par contre, quand je vais à Cayenne les gens savent que je suis la fille qui joue au squash (rires), notamment grâce aux réseaux sociaux. »
UN FRENCHIE À HARVARD
Depuis septembre 2018, Victor Crouin est étudiant au sein de la prestigieuse université d'Harvard. Même s'il est rentré précipitamment en France en raison de l'épidémie de Covid-19, l'ancien vice-champion du monde junior suit avec grand intérêt les cours sur la plate-forme en ligne, notamment ceux consacrés à l'économie.
Victor s'est très bien intégré à Harvard, et cette fin d'année anticipée n'a pas été facile à vivre.
« En raison du développement rapide de l'épidémie sur le territoire américain, l'université d'Harvard a fermé ses portes dès la mi-mars, et les étudiants ont dû rentrez chez eux. Organiser mon départ a été difficile, mais ça l'a été encore plus de dire au revoir à mes amis, mes coéquipiers et mes entraîneurs de manière aussi soudaine. J'avais été un peu secoué lors de mon départ aux États-Unis il y a un an et demi, et cette fois-ci c'était dans l'autre sens ! J'ai ainsi pu réaliser à quel point Harvard était important pour moi et faisait désormais partie intégrante de ma vie. Concernant le squash, les compétitions universitaires ont pu aller à leur terme, mais j'ai une pensée pour tous les athlètes qui se sont entraînés dur pendant plusieurs mois et dont la fin de saison a été annulée. »
Étudiant en économie, Victor y accorde encore plus d'intérêt depuis le début de la crise.
« Dès le début du confinement, j'ai pu continuer mes études à distance, grâce à la plate-forme de visio-conférence proposée par l'université d'Harvard : entre les cours en ligne l'après-midi (plus la préparation en amont) et les entraînements physiques, mes journées ont été bien remplies ! J'étudie principalement l'économie, et je dois dire que mon intérêt pour cette matière est d'autant plus grand au vu de la situation actuelle. En période d'expansion c'est intéressant, mais ça le devient encore plus lorsque les choses tournent mal et que l'on rentre dans une récession. Des liaisons directes s'établissent entre les économistes et les politiciens, pour mettre en place des projets gouvernementaux inédits. D'ailleurs, le contenu des cours que je suis en visio-conférence a été complètement modifié afin de s'adapter aux circonstances. Quand on fait partie d'une université comme Harvard, on a la chance d'avoir une multitude d'intervenants, qui ont répondu à nos questions et ont abordé des sujets d'actualité comme le rôle du Fonds monétaire international (en l'occurrence Ken Rogoff et Gita Gopinath, respectivement ancien et actuel chef économiste de cet institut), alors que Ben Bernanke nous a parlé de son travail à la tête de la Réserve Fédérale et des stratégies mises en place pendant la crise de 2007-2009. Lorsque vous avez en face de vous de personnes qui ont été et/ou sont directement impliquées auprès du pouvoir exécutif et dans les mesures prises pour sortir de la crise, cela rend les cours beaucoup plus interactifs. En plus de cet apprentissage, je continue de mon côté à lire de nombreux articles de journaux et de publications académiques. »
Quand il n'est pas sur un court de squash ou en cours, Victor Crouin (en gris) aime passer du temps avec ses amis du French Club d'Harvard (Crédit photo : French Club Harvard)
Victor a des activités extracurriculaires en dehors du squash et de ses études
« J'ai consacré un peu de temps à développer le French Club d'Harvard : avec mes amis francophones, nous avons travaillé pour mettre en place un site Internet dont l'objet sera d'informer les potentiels futurs étudiants français, qui souhaiteraient sauter le pas et intégrer l'université ... J'ai également une amie, membre de l'équipe universitaire de basket d'Harvard, qui a eu la magnifique idée de créer – avec des professeurs - une application appelée Covaide (http://covaide-scolaire.com/wp/). Elle vise à mettre en relation des étudiants français bénévoles avec des jeunes collégiens et lycéens, afin de faire du tutorat à distance et les aider à maintenir leur niveau scolaire pendant cette période. »
L'AMOUR DE LA NATURE
Amoureuse de la nature sous toutes ses formes, Coline Aumard rêverait de construire sa propre maison écologique. En attendant, la numéro 2 française a ancré le respect de l'environnement dans ses habitudes quotidiennes.
Influence familiale ...
« Mon fiancé et moi résidons à Nottingham. On a la chance d'avoir la campagne et la forêt tout près de nous, et on aime bien se balader pour découvrir de nouveaux endroits. Même si on habite en ville, parfois je me dis que j'aimerais bien vivre loin de tout ... La proximité avec la nature m'a été transmise par ma famille : la campagne pour ma maman, alors que mon papa c'est plutôt la mer. Mon frère et moi adorons les animaux et on en a toujours eu, mais il est un peu plus téméraire que moi : je me souviens qu'il n'avait pas peur de prendre des serpents dans ses mains (rires). On a effectué plusieurs fois la traversée en bateau entre Toulon et la Corse, ça m'a beaucoup marqué de voir les dauphins, les baleines, les tortues etc. La protection des océans est un sujet important pour moi et j'adore le monde marin, mais paradoxalement je ne suis pas forcément à l'aise dans l'eau car je respecte la force de la nature. »
Le respect de l'environnement fait partie du quotidien de Coline ...
« L'écologie est un thème qui me tient à cœur. Je crois que nous produisons et rejetons beaucoup trop de plastique, et de mon côté j'essaie d'en consommer le moins possible à travers plein de petits gestes. Par exemple, ça fait longtemps que je n'utilise plus de sacs en plastique pour faire mes courses, et je n'achète pas de bouteilles d'eau : je bois de l'eau du robinet, en utilisant un filtre à charbon si nécessaire. D'autre part, j'utilise des produits de beauté 100 % organiques, et du savon solide : c'est important quand on est sportif, car on se douche souvent (rires) ... Concernant mon alimentation, je ne suis pas du tout veggan mais j'ai réduit ma consommation de viande et de poisson. J'en mange encore de temps en temps, non seulement car en tant qu'athlète de haut niveau on a besoin d'un apport en protéines animales et en plus j'adore ça, surtout les fruits de mer. Enfin, ça ne me dérange pas d'acheter des vêtements de seconde main. La mode, ça revient toujours ... »
Coline Aumard et son fiancé (ici au lac d'Annecy) aiment découvrir de nouveaux endroits ensemble (Crédit photo : Coline Aumard)
... et elle essaie d'avoir une influence positive auprès de son entourage.
« La crise actuelle peut-elle changer les choses, comme le pensent certains ? Comme je suis quelqu'un d'optimiste, j'ai envie de le croire. Mais quand j'entends des gens dire "l'eau des canaux de Venise est plus claire et la faune est de retour, c'est génial", j'ai plutôt envie de dire que c'est triste qu'elle soit aussi polluée en temps normal ! Il y a des avancées en matière d'écologie, mais ça ne va pas assez vite. Je fais partie des gens qui aimeraient conduire un véhicule électrique ou hybride, mais ça coûte encore très cher. Mon rêve serait de construire une maison 100 % écologique, peut-être un jour ... Mais comme je le disais précédemment, ce sont aussi les petits gestes qui font la différence. Parfois, on me dit "c'est très bien que tu penses à la planète, mais si tu es la seule à faire ceci ou cela, ça ne sert à rien." Avec ce raisonnement, personne ne fait rien ! Au contraire, les choses pourront changer si chacun contribue à son petit niveau. Dans mon entourage, on sait que je suis "écolo" et que quand je suis là il ne faut pas laisser la lumière allumée. Ça arrive qu'on me taquine à ce sujet - par exemple en équipe de France - mais j'assume (rires). J'essaie d'avoir une influence positive sur les gens autour de moi, par exemple en achetant des cadeaux de Noël sur le thème de l'écologie. J'ai offert une brosse à dent en bambou à Tinne Gilis, qui en est très fière (rires) ! Si dans un premier temps, je les amène à me poser des questions et qu'ils s'intéressent à l'environnement, c'est déjà ça. »
Comment changer les choses ?
« Les politiciens ont certes un rôle à jouer, mais je crois que le destin de la planète est avant tout entre les mains des jeunes générations (dont je pense faire encore partie ...). Dans certains pays, on enseigne l'écologie à l'école dès le plus jeune âge. Je pense que c'est un moyen de sensibilisation efficace : quand j'avais 6 ou 7 ans, j'avais tendance à croire ce que disait ma maîtresse, et je pense que la plupart des enfants sont dans le même cas ! Est-ce que je pourrais m'engager en politique après ma carrière ? Sans doute pas, mais travailler dans une association engagée dans la défense de l'environnement, ou dans l'humanitaire, c'est tout à fait possible. »
LE PLAISIR DES CHOSES SIMPLES
Parmi les joueurs et joueuses de l'équipe de France, Mathieu Castagnet est sans doute celui qui est le moins présent sur les réseaux sociaux, et pour cause : plutôt que de passer du temps devant un écran, l'ancien numéro 6 mondial préfère profiter du monde qui l'entoure, et plutôt à la campagne.
Besoin d'espace
« Avec ma femme et notre fille, nous habitons une petite maison, à une demi-heure d'Aix. Je suis quelqu'un qui aime la nature et je jardine beaucoup, d'ailleurs on a planté pas mal de choses pendant le confinement. J'aime me balader en forêt, et pour mes séances je monte sur mon vélo et je sillonne les routes du massif de la Sainte-Baume, qui est tout près de chez nous. Je ne suis pas fan des grandes villes, du stress permanent et de cette sensation d'être les uns sur les autres. Certes, il y a plein de choses à y faire, et comme tout le monde il m'arrive d'aller au cinéma ou au théâtre. Mais même quand c'est le cas je suis content de revenir ensuite dans un milieu naturel et plus calme. En fait, je passe beaucoup de temps dehors, surtout qu'ici on a la chance d'avoir une météo très agréable la plupart du temps : rester toute la journée sur le canapé pour regarder des séries, ce n'est pas mon truc. Pendant les deux mois de confinement, j'ai dû passer une demi-heure devant la télé par jour, au maximum. Je ne suis pas du tout un adepte des réseaux sociaux, même si étrangement je suis abonné à pas mal de pages consacrées au surf. Dire que je pratique régulièrement serait inexact, mais ça m'arrive occasionnellement de faire du bodyboard, à Lacanau ou à Biscarosse. J'aime les sports de glisse, surtout en mer, mais en tant que joueur du squash je n'ai pas les attributs nécessaires pour être très à l'aise : on est trop musclés dans le bas du corps, et pas assez en haut. »
Mathieu Castagnet profite du déconfinement pour sillonner à nouveau les routes de Provence (Crédit photo : Mathieu Castagnet)
Ancré dans la réalité
« Je déteste ce qui est romancé : je préfère les histoires vraies et les expériences vécues, dans n'importe quel domaine car je m'intéresse à beaucoup de choses. Par exemple, je suis passionné d'histoire de France et j'aime bien regarder des reportages pour en apprendre davantage sur des personnages, ou des évènements. C'est d'ailleurs l'une des seules raisons qui peut me pousser à rester devant un écran, et je le fais généralement pendant les tournois : même si la priorité est donnée à la préparation des matches, il y a des temps morts pendant lesquels il ne faut pas trop bouger afin de ne pas perdre trop d'énergie, donc c'est idéal. »
Les choses simples
« Je suis quelqu'un qui apprécie les choses simples, comme le partage, et de passer du temps avec ses proches. Je suis un bon vivant, j'aime bien les bonnes bouffes et le vin, rouge de préférence. Je n'en bois pas souvent, mais quand c'est le cas autant que ce soit une bonne bouteille ... Je fais du squash et je suis dans ce milieu depuis très longtemps, mais j'aime bien parler de choses complètement différentes et je crois que cette ouverture d'esprit m'a beaucoup apporté au cours de ma carrière. »