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FLASH RÉSULTATS - RETOUR SUR LE CHAMPIONNAT DE FRANCE ÉLITE
Événements 17/02/2020Avec quelques jours de recul, retour sur le championnat de France Élite qui s'est achevé jeudi dernier à Bordeaux.
Camille Serme a dans un premier temps égalé le record de Corinne Castets et d'Isabelle Stoehr (11 titres), avant de voir son frère Lucas la rejoindre sur la plus haute marche du podium.
Article de Jérôme Elhaïk
UNE VICTOIRE EN FAMILLE
C'est la première fois qu'un frère et une sœur sont sacrés champions de France en même temps : Lucas Serme s'était déjà imposé en 2017, soit la seule édition manquée par Camille depuis ses débuts en 2004 ! À Bordeaux, celle-ci a prolongé son règne sur le squash féminin hexagonal, rejoignant Corinne Castets et Isabelle Stoehr sur les tablettes avec 11 titres chacune. Vainqueur d'une demi-finale hautement disputée face à Coline Aumard, Mélissa Alves a causé des soucis à sa partenaire d'entraînement, jusqu'à 7-7 dans le premier jeu de la finale. « Dans ces moments-là, je me bats encore plus, je n'attaque que lorsque j'en ai vraiment l'opportunité et j'essaie de ne pas lui laisser d'ouverture, » racontait la numéro 3 mondiale à l'issue du match, remporté 11-7, 11-5, 11-4. Pour Camille, cap sur le Windy City Open à Chicago (27 février-4 mars). Après sa fantastique victoire au Tournament of Champions il y a quelques semaines, elle tentera de contrecarrer à nouveau les plans des Égyptiennes.
Dans un style différent, Lucas et Camille Serme ont été solides dans leur finale respective du championnat de France Élite (Crédits photo : Mikphotos)
Quelques minutes après sa victoire, Camille a rejoint sa belle-sœur Anna dans les tribunes afin d'encourager son frère Lucas, opposé en finale à Sébastien Bonmalais. Le Réunionnais de 22 ans a pris le meilleur départ (11-8), mais une baisse de régime a permis à son adversaire de revenir rapidement dans la partie (11-1). Le troisième jeu allait être le tournant de cette guerre d'usure, Serme l'emportant 14-12 en 29 minutes après avoir sauvé plusieurs balles de jeu. Malgré un sursaut de Bonmalais en début de quatrième manche (4-1), le joueur d'Annecy remportait 10 des 12 échanges suivants, et le match. « Comme prévu, ça a été un combat physique, » a déclaré le vainqueur après le match. « Seb est très rapide et défend incroyablement bien, d'autant plus lorsque la balle rebondit beaucoup comme aujourd'hui. Le troisième jeu a été crucial : à 10-8 en sa faveur, j'ai essayé de faire durer les échanges au maximum, et ça a payé car il a fait quelques fautes. Avec les jeunes qui poussent derrière, tenir ce rang de tête de série n°1 – une première pour moi – n'était pas facile et c'est un grand bonheur d'y parvenir. Partager ce moment avec ma sœur, c'est la cerise sur le gâteau ! »
LE CHAMPIONNAT DE FRANCE ÉLITE, VU PAR LES COACHES
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Philippe Signoret (entraîneur de l'équipe de France féminine) « Camille a eu de grosses séances d'entraînement à Bordeaux en plus des matches afin de préparer les compétitions à venir, mais elle a parfaitement géré. La demi et la finale face à Énora Villard et Mélissa Alves, deux autres filles du pôle, ont été d'un bon niveau. Mais le championnat d'Europe par équipes est encore loin, et je suis focalisé sur ce que l'on doit faire pour les amener au top début mai. Énora – qui a souffert d'une mononucléose récemment - continue d'afficher un niveau supérieur à son classement de 51ème mondiale. J'espère que la blessure de Coline n'est pas trop grave, elle est incontournable en sélection même si elle a perdu contre Mélissa en demi-finale. On sait que cette dernière a du talent et est capable de produire ce genre de matches.
Philippe Signoret (Crédit photo : Mikphotos) Derrière, il faut reconnaître que le niveau est un peu disparate. Certaines ont montré des choses, mais il faut aller encore plus loin pour mettre la pression aux joueuses de l'équipe de France, qui en ont besoin. Ça m'agace un peu quand j'entend que l'une des particularités Françaises est notre faculté à rattraper le retard, je préférerais qu'on n'en prenne pas … Néanmoins, les jeunes ont une carte à jouer si elles sont vraiment motivées et travaillent dans la bonne direction. Une fille comme Énora Villard montre tous les jours que tout est possible. » |
Renan Lavigne (entraîneur de l'équipe de France masculine) « C'était la première finale de Sébastien Bonmalais. L'expérience est capitale dans les moments clé, et il n'a pas su virer en tête à l'issue du 3ème jeu. Bravo à Lucas Serme, qui a tenu son rang et fait preuve d'une grande solidité tout au long du match et du tournoi. C'est une satisfaction de voir beaucoup de jeunes dans le tableau, même si ce sont les absences qui leur ont ouvert des portes. Il faut souligner la prestation de Paul Gonzalez (9ème), qui représente le présent et l'avenir. Macéo Levy a également réalisé un parcours honorable, il a un profil intéressant car on a très peu de gauchers en France.
Renan Lavigne (Crédit photo : Mikphotos) Effectivement, le squash masculin français progresse en termes de densité. L'objectif à court terme est que le maximum de joueurs participent aux tournois majeurs, et aient l'opportunité de battre des joueurs mieux classés. On ne peut pas jeter la pierre aux absents car le calendrier international est très chargé. C'est dommage pour le championnat de France, mais la débauche physique et mentale nécessaire fait que c'est compliqué d'enchaîner, notamment pour les plus âgés. Concernant le championnat d'Europe par équipes, il y a 9 joueurs pour 5 places. Il y aura des déçus, mais je préfère cette situation que l'inverse. Les choix seront déterminants, et toujours effectués pour le bien de l'équipe. L'objectif est de composer un groupe capable de récupérer le titre. »
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