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5ème OPEN INTERNATIONAL NIORT VENISE VERTE : PAS DE DOUBLÉ POUR MASOTTI
Événements 18/11/2019Malgré le soutien du public, Baptiste Masotti n'a pas été en mesure de conserver son titre à l'open international Niort Venise Verte qui s'est achevé hier.
La faute à la fatigue accumulée ces dernières semaines, mais aussi à un Shahjahan Khan qui aura été le grand animateur du tournoi. Retour sur une belle semaine.
Article de Jérôme Elhaïk
LE GÂTEAU SANS LA CERISE
« Ça a été une superbe semaine, avec de très beaux matches. » Même s'il aura manqué la cerise sur le gâteau, à savoir la victoire de son fils Baptiste, la voix de Jean-Michel Masotti trahit sa satisfaction. « Au bout de cinq éditions, on commence à être rodés, et les bénévoles de l'association Niort Squash Club ont comme d'habitude fait du super boulot. Les joueurs étaient très contents, et se sont tous très bien comportés. La demi-finale entre Ben Coleman et Shahjahan Khan a été tendue, mais sans jamais dépasser les limites. » Le directeur du tournoi désigne sans hésiter le vainqueur du tournoi, dont la famille est bien connue en France (voir ci-dessous LE FESTIVAL DE KHAN), comme l'acteur majeur de la compétition. « Pour moi, les trois matches de la semaine ont été cette demi-finale ainsi que son quart face à Patrick Rooney et la finale contre Baptiste. Shahjahan Khan a sans doute disputé le tournoi de sa vie ... Il a été solide dans tous les compartiments du jeu, bravo à lui. »
Les deux finalistes, Shahjahan Khan et Baptiste Masotti, en compagnie des organisateurs (Crédit photo : Emmanuelle Boyer)
CAP SUR 2020
Les tribunes du Squash du Marais sont toujours bien remplies lorsque le club reçoit l'open international Niort Venise Verte, mais la température monte d'un cran supplémentaire lorsque son chouchou, Baptiste Masotti, rentre sur le court. Malgré le soutien d'un public déchaîné, le récent quart de finale du CIB Egyptian Open a vu sa série de victoires s'arrêter à sept dans le tournoi. La faute à un étonnant Shahjahan Khan, mais aussi à la fatigue. « Pourtant, Baptiste avait réalisé une superbe demi-finale face à Sébastien Bonmalais samedi, » indique son père. « Mais en finale, il a été rattrapé par tout ce qui s'est passé ces dernières semaines : l'accumulation de matches de très haut niveau, les voyages, les émotions, sans oublier qu'il n'a pas pu beaucoup s'entraîner récemment. On a bien vu au championnat du monde que même pour les top players, c'est difficile d'enchaîner les tournois. » Et pourtant, jusqu'à 1-0 et 9-5 dans le deuxième jeu face à Shahjahan Khan, le n°59 mondial maîtrisait « totalement le match, mais ensuite je me suis en difficulté tout seul. » (Source : Ouest France). Même s'il s'est fait mal au dos dans le quatrième jeu, Baptiste ne se cherche pas d'excuses. « Mon adversaire n'a jamais rien lâché. Je pense qu'il en voulait plus que moi, tout simplement. Bravo à lui. » « C'est dommage, mais si on nous avait dit il y a un mois que Baptiste atteindrait les quarts en Égypte, qu'il participerait au championnat du monde et qu'il serait en finale ici, on aurait signé tout de suite, » conclut Jean-Michel Masotti. Niort était le dernier tournoi de l'année civile pour son fils sur le circuit PSA, avant un début 2020 en fanfare : au classement du 1er décembre, le Français devrait se situer aux alentours du 45ème rang mondial, synonyme de participation au prestigieux Tournament of Champions, dans la Grand Central Station à New York ... Sacré programme !
Après avoir dominé le début de match, Baptiste Masotti (à gauche) a cédé en finale face à Shahjahan Khan (Crédit photo : Nicolas Barbeau)
LE PARCOURS DES BLEUS
Les joueurs français ont tenu leur rang au Squash du Marais : alors que Christophe André avait effectué un retour victorieux en PSA après un an d'absence avant de caler contre Ammar Al Tamimi, Fabien Verseille et Sébastien Bonmalais ont tous les deux été victimes de Baptiste Masotti, en quart et en demi-finale. « Les duels entre compatriotes ne sont jamais simples à appréhender, » disait l'entraîneur national Renan Lavigne. « Appliqué et solide, Baptiste a pris la mesure d’un Seb peu entreprenant, selon ses propres ressentis. » Pas de réussite pour les jeunes Edwin Clain (20 ans), Manuel Paquemar (18 ans) et Toufik Mekhalfi (17 ans), tous battus d'entrée. « Retour sur terre, » tels étaient les mots de Renan Lavigne pour qualifier la défaite du dernier cité face au Tchèque David Zeman. Tout en précisant que le tout récent champion de France -19 ans était « déjà prêt à remettre le bleu de chauffe. » « Pour en avoir été témoin avec Baptiste, je sais que le chemin est long pour passer des juniors au circuit senior, » appuie Jean-Michel Masotti. « Une seule solution : travailler, travailler et encore travailler. » « J'aurais dû gagner ce match mais je manque de confiance, » affirmait Manuel Paquemar, pourtant auteur d'une belle prestation face à l'expérimenté Anglais Mark Fuller (9-11, 12-10, 11-9, 14-12). Comme Toufik, le Breton continuera son apprentissage du circuit international à Cognac, du 3 au 7 décembre.
Malgré la défaite, Manuel Paquemar a livré une belle prestation face à Mark Fuller au premier tour (Crédit photo : Emmanuelle Boyer)
AVEC OU SANS BAPTISTE ...
Après le succès de Baptiste Masotti en 2018, le Français avait déclaré que la boucle était bouclée, et qu'on ne le reverrait probablement plus dans le tournoi organisé par son père. Les circonstances en ont voulu autrement, mais cette fois-ci les adieux semblent définitifs. « Du moins on l'espère, car cela voudrait dire qu'il est définitivement passé dans la catégorie supérieure, » affirme Jean-Michel Masotti. Mais le promoteur de l'évènement n'a aucunement l'intention de prendre du recul, au contraire. « Déjà, ce n'est pas mon tournoi, il y a un collectif derrière, » nuance-t-il. « Les bénévoles de l'association, le club, les partenaires etc. D'autre part, être à la fois organisateur et père d'un des candidats au titre, ce n'est pas forcément un rôle facile. Peut-être qu'à partir de l'année prochaine je pourrai davantage profiter de la semaine ... »
Baptiste Masotti, ici en compagnie des bénévoles de l'association, a sans doute disputé son dernier tournoi à Niort (Crédit photo : Niort Squash Club)
LE FESTIVAL DE KHAN
Connaissiez-vous Shahjahan Khan avant son succès hier à Niort, son troisième sur le circuit international ? Ce joueur de 24 ans fait partie de la célèbre dynastie Pakistanaise : son père et entraîneur, Zarak Jahan, a été membre du top 10 mondial au milieu des années 90. Il est également le cousin germain de Sameer, Waqar et Sohail Khan, que l'on connaît très bien en France. « Mon oncle a prénommé son fils Shah en hommage à mon père décédé, » raconte ce dernier, aujourd'hui entraîneur à l'US Créteil. « On s'est un peu perdus de vue par la suite, d'autant qu'ils sont partis aux États-Unis il y a une dizaine d'années. On a renoué les liens en 2016, lorsqu'ils m'ont invité à participer au tournoi PSA qu'ils organisaient à Seattle. On est restés en contact depuis, et on s'est notamment parlés pendant le tournoi à Niort. » Après avoir navigué aux alentours de la 100ème place mondiale pendant plusieurs années, Shahjahan a explosé ces derniers mois, avec en point d'orgue une victoire sur Ryan Cuskelly en octobre à Chicago. « C'est un gros travailleur, qui est entouré d'un staff très complet et a une hygiène de vie très stricte, » indique Sohail. « Pourquoi il perce maintenant ? Déjà, il fait davantage de tournois et a donc plus d'expérience. Ensuite, son jeu s'est vraiment étoffé. Auparavant, il s'appuyait principalement sur le physique, mais je trouve qu'il a beaucoup évolué tactiquement et techniquement. » Coïncidence ou non ? Cette progression intervient alors que Shahjahan, déçu par le manque de considération de la Fédération Pakistanaise, a annoncé en mai dernier qu'il représenterait désormais les États-Unis. Dans le passé, des joueurs et joueuses illustres (Peter Nicol, Natalie Grinham etc.) ont effectué cette démarche, pour différentes raisons. Avant d'espérer devenir membre de l'équipe Américaine, dirigée par un certain Thierry Lincou, il devra néanmoins attendre trois ans, conformément au règlement. S'il continue sur sa lancée, nul doute que Team USA sera ravie de l'accueillir ...
Successivement vainqueur de Patrick Rooney, Ben Coleman et Baptiste Masotti, Shahjahan Khan a vécu un weekend de rêve à Niort (Crédit photo : Nicolas Barbeau)
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