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L'ÉQUIPE DE FRANCE -17 ANS VICE-CHAMPIONNE D'EUROPE

Équipe de france 14/05/2019

Même si la marche était trop haute en finale face à l'Angleterre, l'équipe de France -17 ans a ramené une belle médaille d'argent du championnat d'Europe aux Pays-Bas.

Moins de réussite pour les -15, qui terminent sixièmes après une défaite à l'arrachée en quarts. Retour sur la compétition en compagnie des jeunes et de leurs entraîneurs.

Article de Jérôme Elhaïk

UNE MÉDAILLE D'ARGENT POUR UN WEEKEND EN OR

Huit jours après l'exploit de Camille Serme et des Bleues, couronnées pour la première fois à l'échelle continentale, l'équipe de France -17 ans était en quête du même exploit face à l'Angleterre, dimanche à Eindhoven. Mais il n'a pas eu lieu, contre une formation dont les deux garçons alignés en finale – Ben Smith et Sam Todd – sont tout simplement ceux qui avaient apporté le titre à leur pays au championnat d'Europe -19 ans ! Ça n'enlève rien à la performance des Bleus, qui avec un groupe renouvelé à 80 % par rapport à l'année dernière (Paul Gonzalez étant le seul rescapé), sont à nouveau montés sur la deuxième marche du podium. Parole aux jeunes, et à leur coach … 

« L'ambiance au sein du groupe est très importante, mais les résultats ne peuvent être au rendez-vous que si nous avons les individualités les plus fortes possibles, » disait l'entraîneur de Bleues Philippe Signoret après leur triomphe à Birmingham. L'équipe de France -17 ans a entendu le message : ses cinq joueurs, de Paul Gonzalez à Mahé Asensi en passant par Baptiste Bouin, Macéo Levy et Ninon Lemarchand, ont tour à tour joué un rôle décisif dans son parcours, mais il a aussi régné dans ce groupe une ambiance extraordinaire. « L'esprit d'équipe a été présent en toute circonstances, mais je pense que la victoire contre la Belgique, qui nous permet de remporter la poule, a été un tournant, » raconte Baptiste. « C'est à ce moment qu'on a senti l'enthousiasme qui grandissait, notamment pendant le match de Paul qui a sorti une très grosse performance. C'est allé crescendo jusqu'à la demi-finale face à la République Tchèque, et cette explosion de joie après la victoire de Macéo dans le match décisif. Il nous a donné des frissons ! » « J'ai vraiment kiffé ce weekend, il y avait une super entente entre nous, » confie le joueur de Royan, en plein boom ces dernières semaines. « C'est une expérience qui nous servira certainement à tous pour la suite. »

"On rigolait déjà bien ensemble avant la compétition, mais encore plus avec cette médaille d'argent..." Baptiste Bouin

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Boostée par son esprit de groupe, l'équipe de France -17 ans a été chercher une belle médaille d'argent (Crédit photo : Stéphane Brevard)

Ceux d'entre vous qui pratiquent un sport en équipe le savent, rien de tel que des 'délires' communs pour souder un groupe. Par exemple un cri, comme « le Booba de Paulo, » raconte Baptiste. « On essaie de le faire aussi bien, mais personne n'y arrive ! On s'est quelque part identifié à lui, ce qui n'est pas toujours une bonne idée (rires). » « La phrase du weekend, c'était solide sur les trajectoires, » ajoute en cœur le Marseillais et Ninon Lemarchand, partenaires d'entraînement au pôle espoirs d'Aix-en-Provence. « De mon côté, je leur ai fait quelques petites blagues, » continue Baptiste, qui effectuait ses premiers pas en sélection mais semble déjà comme un poisson dans l'eau. « On rigolait déjà bien ensemble avant la compétition, mais encore plus avec cette médaille d'argent. C'est essentiel car pour être performant sur le court il faut du prendre du plaisir en dehors. Tu peux la noter cette phrase, elle est de moi ... » Un championnat d'Europe, c'est aussi l'occasion de côtoyer des jeunes d'autres pays. « Le courant est bien passé avec certains, surtout les Tchèques et les Espagnols, » confie Baptiste. « Ça permet de se rendre compte que quand on est sportif, on n'est pas seulement adversaires sur un court, on peut aussi partager des choses en dehors. » Parmi ces adversaires, il y avait bien sûr les Anglais, titrés pour la 20ème fois en 21 éditions. « Ils sont au-dessus du game, » reconnaît Baptiste. « C'est dommage car Paul a accroché Sam Todd, il y avait peut-être un truc à faire. Mais pour moi la marche était trop haute, et je pense que ça aurait été la même chose pour Mahé si le match avait eu lieu. » « Mais je trouve que plus le temps passe, moins ils nous font peur, » nuance Paul. « C'est de bon augure pour les prochaines campagnes en -19 ans. On arrivera à les battre un jour, j'en suis convaincu. »

"Je suis convaincu qu'on va arriver à battre les Anglais." Paul Gonzalez

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 Même si Paul Gonzalez (en bas à droite) a bousculé le jeune prodige Anglais Sam Todd, la marche était - encore - trop haute face aux Britanniques (Crédits photo : www.eventssquashtime.com)

Yann Menegaux, entraîneur de l'équipe de France -17 ans 

« Cette deuxième place est une belle satisfaction car ce n'était pas gagné d'avance. Dans un premier temps, il fallait être vigilant pour assurer le podium. La phase de poule nous a permis de monter en puissance, avec des rencontres à notre portée. On n'avait pas prévu que la blessure au dos de Ninon allait se réveiller dès le premier match, mais Mahé a été très solide. Elle n'a pas tremblé dans les moments importants, notamment en effectuant un superbe match face à la Belge Marie-Amélie Callebault, remporté 3-0. De son côté, Paul a assumé son rôle de capitaine de bout en bout. Il a sorti de gros matches et démontré ses progrès. Le tirage au sort nous a placé dans l'autre partie de tableau que l'Angleterre. Les jeunes ont saisi cette opportunité en faisant carton plein samedi, face à l'Allemagne et surtout la République Tchèque, têtes de série n°2. On y croyait, et l'équipe a su trouver les ressources pour les bousculer. Paul a fait un super match contre le n°1 européen Marek Panacek, et malgré la défaite (en 5 jeux), il a semé le doute dans leur esprit. Ninon n'aura véritablement fait qu'un match dans le weekend mais elle a fait le boulot en égalisant. Macéo a ensuite concrétisé le travail de l'équipe en prenant le dessus sur Karim Farrag, aussi bien physiquement que tactiquement, avec ses doubles murs et ses coups court croisé sortants. En finale, on savait que la tâche serait rude. Opposé à Ben Smith, Baptiste n'a rien pu faire face à la présence à la volée et la précision en revers de l'Anglais. Paul avait donc l'obligation de gagner face à l'immense Sam Todd. Dans les deux premiers jeux, il n'a pas été suffisamment patient. En prenant davantage son temps à partir du troisième, il a commencé à le faire douter, et à provoquer des fautes chez son adversaire. Mais celui-ci a pris un meilleur départ dans la quatrième manche, ce qui nous a été fatal. On s'incline une nouvelle fois face à cette équipe (NDLR : c'est la dixième finale perdue pour la France face à l'Angleterre dans cette catégorie), mais nous devons plus que jamais croire en notre travail et nos capacités. Nous pouvons les battre, j'en suis convaincu. D'autant plus quand l'équipe est soudée comme c'était le cas ce weekend, car c'est le groupe qui fait la différence. Next time ... »

 

Les -15 ans terminent sixièmes. Même si l'équipe était totalement renouvelée par rapport à celle qui avait décroché le bronze en 2018, les -15 ans visaient mieux que la sixième place. Récit de leur campagne hollandaise par leur entraîneur Stéphane Brévard.

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L'équipe de France -15 ans, encadrés par ses entraîneurs Stéphane Brevard et Yann Menegaux (Crédit photo : www.eventssquashtime.com)

« L'équipe avait brillamment géré la phase de poule, chacun apportant sa pierre à l'édifice. En quart de finale contre le Pays de Galles, on a décidé d'aligner Antonin Romieu en n°1 car il semblait le plus à même de contrarier le redoutable Daniel Lewis. Il a tout tenté et s'est battu jusqu'au bout, mais n'a pas trouvé de solutions. Nous avions envisagé que le match de Lola Douillard face à Alyx Kelleher pourrait être décisif. Elle l'avait déjà battue, et sa puissance devait être la clé du match. C'est ce qui s'est passé dans le premier jeu, mais elle a commis beaucoup de fautes dans le deuxième et un autre match a commencé : moins de lucidité dans les choix, une adversaire qui cherche à la bloquer dans la partie arrière gauche du court, et le bras qui tremble. Cela se joue à des détails, et arrive le cinquième jeu. Après une mauvaise entame, une superbe réaction lui permet de mener 8-6, mais les démons ressurgissent et elle se retrouve dos au mur (8-10). Lola se bat et recolle au score, avant même d'obtenir deux balles de match à 11-10 et 12-11, mais une nouvelle faute directe lui coûte le match. Dans l'ensemble, elle aura manqué de longueur de balle, de constance et de ces fameuses frappes croisées martelées lors des consignes. Il y avait bien sûr de la déception et de la frustration, mais une demi-heure plus tard les petits étaient à l'unisson pour encourager leurs aînés face à l'Allemagne. Il a fallu ensuite rebondir contre les Tchèques, une opposition idéale car présentant une équipe homogène... Mattéo Carrouget a maîtrisé son match de bout en bout, puis Ana Munos a livré une superbe prestation face à une joueuse au toucher redoutable. Spectatrice dans le premier jeu, elle est revenue avec plus d'énergie et d'agressivité, mais s'incline en 5 jeux. Tout comme Mattéo, Melvil Scianimanico n'a laissé aucune chance à son adversaire, nous offrant ainsi une nouvelle rencontre face à l'Écosse pour la cinquième place. Après cette victoire, ils se sont tous mobilisés pour la finale des -17 ans, ce qui traduit bien la vie de ce groupe : soudé, complice, et heureux de vivre cet événement ensemble. Le lendemain, nous affrontons donc l'Écosse avec une équipe remaniée par rapport à la rencontre de poule (gagnée 2-1), afin de permettre à Antonin de se mesurer à Rory Richmond (qui avait battu Mattéo 3/1) Après un premier jeu remporté avec autorité, le match devient plus physique et il concède les deux suivants en partie à cause de quelques fautes en fin de jeu. Des coups tranchants à l'avant du court lui permettent d'égaliser à 2-2. La cinquième manche est intense, mais Antonin paie les efforts consentis et s'incline en 5 jeux. Melvil était ensuite favori contre Kyle Penman et avait l'occasion de montrer son niveau. Malheureusement, il est passé à côté et s'incline 11-8, 11-9, 11-9, manquant de gnac et de longueur. »

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