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CLASSEMENTS MONDIAUX : AVRIL 2019, UN MOIS HISTORIQUE POUR LE SQUASH FRANÇAIS

Équipe de france 04/04/2019

Il y a eu plusieurs bonnes nouvelles à la lecture des nouveaux classements mondiaux, publiés par la PSA lundi matin : jamais on n'a compté autant de joueuses françaises dans le top 50, ni de joueurs français dans le top 100.

Les entraîneurs nationaux Renan Lavigne et Philippe Signoret voient dans ces chiffres les signes d'une évolution positive, mais espèrent que ce n'est que le début.

Article de Jérôme Elhaïk

TROIS FRANÇAISES DANS LE TOP 50

Cyrielle Peltier et Laura Pomportes-Castagnet en avaient été très proches, atteignant la 51ème place mondiale en 2015, mais Mélissa Alves l'a fait : grâce à son huitième de finale au championnat du monde fin février, la Guyanaise (46ème) a porté à trois le nombre de Tricolores dans le top 50, derrière Camille Serme (4ème) et Coline Aumard (34ème). Même si elle a légèrement marqué le pas depuis (éliminations en demi à Annecy et en quart de Manchester), Alves connaît une progression météorique en 2018-2019, elle qui était 202ème début septembre. « Au-delà de l'aspect symbolique, ça veut dire qu'on aura désormais trois joueuses dans les tournois Platinum, à commencer par le British Open, » indique Philippe Signoret. « J'espère qu'une quatrième les rejoindra bientôt, car Énora Villard n'est plus très loin (58ème). Cela montre aussi que nos résultats dans les compétitions internationales sont tout sauf un hasard. » Même si les Anglaises restent nettement favorites du prochain championnat d'Europe, « l'éclosion de Mélissa nous permet d'avoir des ambitions, » confiait récemment Aumard. 

"Nos résultats dans les compétitions internationales ne sont pas un hasard."

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La saison des joueuses françaises avait parfaitement commencé, avec une médaille de bronze mondiale en Chine (Crédit photo : Énora Villard)

« On aura bientôt le matériel pour bâtir la meilleure équipe de France féminine de tous les temps, » avait glissé Signoret après la médaille de bronze des Bleues au championnat du monde à Paris fin 2016, évoquant en filigrane le retour d'un trio de jeunes joueuses exilées aux États-Unis pour leurs études. Si Mélissa Alves a pris de l'avance, Marie Stéphan pointe le bout de son nez et a réintégré le top 100 cette semaine, deux ans après l'avoir quittée. « Je suis tout sauf étonnée, » dit Signoret à propos de la Nîmoise, qui a battu la 58ème mondiale Nikki Todd il y a quelques jours. « Elle a toutes les qualités pour dans un premier temps arriver autour du top 60. Je n'oublie pas Julia Le Coq qui a eu des balles de match sur Sarah Cardwell (67ème) dans le même tournoi. Elles sont restées aux États-Unis pour des raisons différentes (personnelles pour Stéphan, professionnelles pour Le Coq), mais on est en contact permanent : elles me demandent des renseignements sur leurs adversaires, et je regarde leurs matches dès que j'en ai la possibilité. Je suis ravie de les aider, et je me félicite d'avoir gardé le contact avec elles au fil des années. » Pour ces joueuses qui ont fait partie des sélections nationales en jeunes, intégrer l'équipe de France est un levier de motivation important. « Elles ont très envie de faire partie de l'aventure, » confirme Signoret. « Grâce à nos bons résultats bien sûr, mais aussi car elles voient que le groupe est très soudé. »

"La présence de Camille Serme au top niveau mondial est un facteur de motivation pour les autres joueuses françaises."

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Après Mélissa Alves, Marie Stéphan est l'autre joueuse passée par une université américaine sur laquelle Philippe Signoret a un œil très attentif (Crédit photo : Mikaël Ropars)

Derrière ces trois jeunes filles âgées de 23 à 25 ans, la relève tarde à pointer le bout de son nez, et l'homme fort du squash féminin hexagonal en est bien conscient. « Il n'y a pas de mystère : Mélissa, Marie et Julia faisaient toute partie du top niveau européen en junior. Il est toujours possible que certaines franchissent des paliers et atteignent par exemple le top 70 mondial, mais je ne trahis pas de secret en disant qu'on n'a pas de nouvelle Camille Serme parmi les générations suivantes. » Une Camille Serme qui fête ses 30 ans aujourd'hui, et dont Signoret loue le rôle d'exemple auprès des 'Américaines'. « Une fois leur diplôme universitaire en poche, elles auraient pu sans problème trouver un poste très important dans une entreprise, comme l'a fait Ashley Tidman (NDLR : ancienne championne de France junior et première à avoir tenté l'aventure universitaire Outre-Atlantique). Mais voir Camille dans le top 5 mondial les fait rêver, et leur a donné envie de tenter leur chance en tant que joueuse professionnelle. »

 

NEUF FRANÇAIS DANS LE TOP 100

Renan Lavigne l'a annoncé lui-même lundi lors de la publication des nouveaux classements : grâce à l'entrée de Benjamin Aubert dans le top 100 mondial, on y dénombre 9 français, une première. Même si notre pays a compté dans le passé deux joueurs dans le top 10 (Lincou et Gaultier, puis Gaultier et Castagnet), ce chiffre est révélateur de la densité actuelle. « J'espère que ce n'est qu'une étape, mais c'est néanmoins un beau symbole, » indique l'entraîneur national. « C'est la récompense du travail de tout le monde : celui des joueurs avant toute chose, mais aussi des entraîneurs, des gens qui les ont formés etc. » Même s'il y a d'autres vérités que celle des chiffres, elle prouve la bonne santé du squash masculin Tricolore : la France est 3ème au nombre de joueurs dans ce top 100 (derrière les intouchables Égyptiens et l'Angleterre), mais aussi au nombre de tournois remportés (8) depuis la mise en place de la nouvelle structure de la Professional Squash Association (PSA) le 1er août (après l'Égypte, encore, et les surprenants Indiens). « La prochaine étape n'est pas forcément d'avoir encore plus de joueurs dans le top 100, mais que ceux qui y sont continuent à monter, » ajoute Lavigne. Parmi ces 9 hommes, on trouve deux groupes bien distincts : âgés de 27 à 36 ans, Grégory Gaultier, Grégoire Marche, Mathieu Castagnet et Lucas Serme constituent depuis plus de 6 ans le top 4 français. Si l'ancien numéro 1 mondial est éloigné des parquets depuis plusieurs mois en raison d'une blessure au genou, les trois autres accomplissent « une bonne saison, » selon Lavigne. Marche vient d'intégrer le top 20, Castagnet semble enfin débarrassé de ses soucis aux mollets et a récemment battu Simon Rösner (n°4 mondial), alors que Serme est à un rang de son meilleur classement (33ème). Les gros tournois des prochaines semaines (DPD Open, El Gouna, British Open) peuvent leur permettre de continuer sur cette lancée. 

"Ce n'est qu'une étape, il faut que tous nos joueurs continuent à monter au classement."

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Même si l'absence de Grégory Gaultier est lourde à porter pour le squash masculin français, Mathieu Castagnet, Lucas Serme et Grégoire Marche réalisent tous une bonne saison (Crédits photo : Lucas Serme, Grégoire Marche & PSA World Tour)

Pour se rapprocher de l'Égypte et de l'Angleterre (13 et 8 hommes dans le top 50, respectivement), Renan Lavigne compte sur le 'deuxième groupe' : 5 joueurs âgés de 19 à 23 ans, classés entre la 60 et la 100ème place. « Ce sont ceux qu'on a emmenés en stage au Caire début décembre, et la Fédération mise clairement sur eux, » explique-t-il. L'un d'entre eux a pris une petite longueur d'avance : héros de la dernière finale du championnat d'Europe, Baptiste Masotti (64ème) a depuis atteint les demi-finales à Nantes, et remporté trois tournois 11 000 $. « Il était un peu déçu de ne gagner que 4 places après son succès à Boston, mais le temps joue pour lui, » confie Lavigne. En effet, le Niortais n'a aucun point à défendre jusqu'au mois d'août. Il a donc toutes les cartes en main pour rentrer dans le top 50 et s'ouvrir les portes des tournois Platinum en 2019-2020. De son côté, Victor Crouin réussit pour l'instant son pari : concilier ses études au sein de la prestigieuse université d'Harvard et sa carrière de joueur professionnel. Champion universitaire américain individuel et par équipe pour sa première année, il vient d'obtenir son meilleur classement (74ème) tout en ayant disputé peu de tournois. Trois places derrière lui, Auguste Dussourd a gagné en régularité, puisqu'il n'a pas perdu contre un joueur moins bien classé en 2018-2019. Il lui a manqué une victoire référence, qui aurait pu être celle face à Omar Abdel Meguid il y a quelques jours au Canada avec un brin de réussite. 

"La Fédération a ciblé un groupe de cinq jeunes joueurs et mise clairement sur eux."

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Depuis sa contribution décisive au titre de champions d'Europe des Bleus au printemps 2018, Baptiste Masotti ne cesse de franchir des paliers (Crédit photo : squashPage.net)

Sébastien Bonmalais (86ème) vit actuellement une période difficile, mais il avait auparavant connu une progression linéaire depuis ses débuts sur le circuit. Le dernier arrivant est Benjamin Aubert, qui affiche enfin un classement (97ème) plus conforme à ses qualités. Après un début de saison très compliqué, le natif d'Amiens s'est relancé à Londres fin 2018 et a continué sur sa lancée depuis (victoire au Danemark, demi en Russie et finale en Suède). Tous ces joueurs ont de nombreux tournois à leur programme au cours des prochaines semaines, à commencer par Victor Crouin et Sébastien Bonmalais en Écosse à partir d'aujourd'hui. L'occasion de continuer à grimper dans la hiérarchie du squash mondial ...

Pour ne rien manquer des résultats des Bleu(e)s sur le circuit international :

PSA World Tour

Pôle France d'Aix-en-Provence

Pôle France Squash Créteil

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