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AMBITION 2024 : EXPLORER ET AGIR

Équipe de france 22/12/2018

L'équipe de France de demain se construit aujourd'hui : début décembre, Renan Lavigne a emmené quatre jeunes joueurs en Égypte pour un stage d'entraînement. 

L'objectif était double : explorer et agir. Retour sur cette semaine enrichissante en compagnie de l'entraîneur national.

Stage collectif France senior masculin

Ambition 2024

Le Caire – Égypte – 2-10 décembre 2018

Exploration/Action

Renan Lavigne : « L’équipe de France de demain se construit aujourd’hui. Dans cette perspective, la Fédération Française de Squash a identifié un collectif de joueurs « Ambition 2024, » qui n'est en aucun cas figé. Baptiste Masotti, Auguste Dussourd, Sébastien Bonmalais et Benjamin Aubert (Victor Crouin, également convié, était indisponible en raison de ses études aux États-Unis) ont donc effectué un stage d'entraînement d'une semaine au Caire début décembre pendant le tournoi Platinum Black Ball Open 2018, avec un double objectif : explorer et agir. »

EXPLORER

« Parallèlement au stage se déroulait le tournoi Platinum Black Ball Open 2018, et nos jeunes Tricolores ont donc pu observer les meilleurs joueurs mondiaux de près. C'était pour certains d'entre eux une première. Que ce soit pendant les entraînements, les échauffements et bien évidemment les matches, il fallait avoir les yeux et les oreilles grands ouverts, puis emmagasiner un maximum d’informations et se les approprier. Il leur a également été demandé de développer leur analyse technico-tactique, par exemple en isolant un point précis sur lequel se focaliser, tâche dont ils se sont parfaitement acquittée. Bien sûr, leurs yeux ont brillé devant certains matches, comme le quart de finale entre El Shorbagy et Abdel Gawad. Mieux, ils ont pu affiner leurs observations et analyses au cours de tous les quarts de finale, des demi-finales et de la finale. C'était le point final du stage, et ils ont pu apporter chacun leurs avis d’expert et leurs sensibilités. L’autre objectif, qui a également été atteint, était de leur mettre l’eau à la bouche, et de leur donner encore plus l’envie de d'intégrer rapidement les tableaux de ces tournois majeurs. Ils avaient déjà battu certains des joueurs présents, ce qui a pu engendrer une certaine frustration lors des premiers jours de compétition. Pendant qu’ils étaient en stage sur les courts annexes, des joueurs du même niveau qu’eux, mais mieux classés, étaient en train de performer sur la scène principale.

"L'un des objectifs était de leur donner envie d'intégrer rapidement les tableaux de ces tournois majeurs."

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Les quatre joueurs présents au Caire n'ont pas raté une miette du tournoi Platinum (Crédit photo : Renan Lavigne)

La richesse des échanges entre les joueurs, surtout pendant les matches, est aussi à retenir. Les discussions sont allées bon train pendant les séances d’entraînement et les repas (sans téléphones portables). Ce groupe, dont la plupart des membres s’entraînent ensemble au quotidien au Pôle France d’Aix-en-Provence, a (très) bien vécu pendant cette semaine. Quand la vie en communauté est harmonieuse, c'est un gage de réussite. L'ambiance était certes très studieuse, mais la bonne humeur était également de mise pendant ces sept jours de vie commune 24h/24. »

 

AGIR

« En délocalisant les séances d’entraînement pendant une semaine dans le pays qui domine actuellement le squash mondial, ma volonté était de sortir les quatre joueurs de leur zone de confort. Pour cela, nous avons diversifié les partenaires d’entraînement - et du même coup, les types et styles de jeu - et testé leur faculté d'adaptation à des situations « hostiles » et des environnements différents du leur. Le moins que l’on puisse dire, c’est que sur ces derniers points, le taux de réussite fut proche du 100 %. Un soir, Omar Abdel Aziz, entraîneur de Karim Abdel Gawad, avait organisé une séance de matches dans l’un des clubs Wadi Degla du Caire. Après que les chauffeurs Uber aient perdu leurs deux voitures au milieu du désert et des constructions géantissimes qui sont en train de transformer le désert en ville nouvelle, le New Cairo, à coups de tranchées monstrueuses dans la roche située sous les couches de sable, nous avons fini par arriver sur le lieu d’entraînement, après une heure et quart de trajet. Les juniors qui nous attendaient de pied ferme n’en demandaient pas tant pour arracher quelques jeux à nos moins de 23 ans. Non sans prendre tout ce qui pouvait être pris : lets, strokes, et j’en passe. Les parquets glissants ont aussi fait partie du décor et des anecdotes de ce stage cairote. Ce sont des conditions loin d’être optimales mais que les meilleurs joueurs au monde connaissent au quotidien, et auxquelles ils s’adaptent parfaitement et sans broncher. On voit ce que ça donne au classement mondial. »

"Ma volonté était de sortir les joueurs de leur zone de confort."

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Que ce soit entre eux ou avec des joueurs locaux, Masotti, Dussourd, Aubert et Bonmalais ont multiplié les séances d'entraînement (Crédit photo : Renan Lavigne)

« Pour commencer les remerciements, « Shokran » aux juniors de Wadi Degla, ainsi qu’au directeur Sportif des clubs Wadi Degla, Karim Darwish, qui nous a gracieusement ouvert les portes de l’un des complexes qu’il dirige, le temps d’une séance. Merci aussi à Omar Abdel Aziz pour nous avoir montré l’étendue des talents dont il a la charge. Remerciements appuyés également à nos différents partenaires d’entraînement tout au long de la semaine : Youssef Ibrahim, vainqueur de six tournois PSA en 2018, Mohamed Reda, ex-23ème mondial, actuellement aux alentours de la 50ème place, Shady El Sherbini, la wild card du tournoi, qui se lance sur le circuit PSA, ou encore l’expérimenté Néo-Zélandais Campbell Grayson, qui, une fois éliminé de la compétition, a proposé de se joindre à nous. Sans oublier la cerise sur le gâteau, Ali Farag, excusez du peu ! Le jour de la finale du Black Ball Open - soit le match le plus important de sa carrière, car il se serait hissé à la première place mondiale en cas de victoire face à Karim Abdel Gawad - Ali est arrivé tranquillement au club, sur les coups de midi. Nous voyant en pleine séance, il est venu me demander s’il pouvait « m’emprunter » un joueur pour son entraînement ! Comment aurais-je pu refuser ? C’est ainsi que Sébastien Bonmalais a pu partager 30 minutes sur le court avec le numéro deux mondial quelques heures avant la finale d’un tournoi Platinum. Le Réunionnais est revenu le sourire jusqu’aux oreilles … mais les jambes bien entamées par les prises de balle très précoces de Farag, même un matin de finale. Enfin, une énorme merci au club Black Ball et son directeur, Ashraf Anafi (par ailleurs entraîneur national de l’équipe nationale masculine, championne du monde par équipe à Marseille il y a tout juste un an). J’étais en contact avec lui depuis plusieurs mois pour l’organisation et la tenue de ce stage, et le club Black Ball nous a ouvert ses portes pendant toute la semaine. Il nous a mis à disposition ses courts (16 + 1 vitré avec en projet avancé une extension de 14 courts + 2 autres courts vitrés !) pour nos séances bi-quotidennes. Sans eux, ce stage n’aurait pas pu avoir lieu. À titre plus personnel, et au nom des joueurs, je remercie aussi notre kiné national Florent Ehrstein. Il est à nos côtés depuis plus de dix ans et fait partie de la famille du squash français. Son professionnalisme, son écoute, sa bienveillance, ses prises de parole, ses conseils et son apport global dans le staff, sont précieux. Ses séances d’étirements, deux fois dans la semaine, ont été bénéfiques. Sans lui, les joueurs auraient sans doute fini le stage en moins bonne posture, et n’auraient pas été capables d’enchaîner des séances aussi qualitatives d'un bout à l'autre. Les deux Français engagés dans le tournoi - Lucas Serme et Grégoire Marche - ont également pu bénéficier de ses soins et de ses séances de récupération pendant la compétition.

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Le groupe France "Ambition 2024", en compagnie du staff (Renan Lavigne et Florent Ehrstein) et Mohamed Reda (Crédit photo : Renan Lavigne)

Pour finir, un mot pour Bapt, Auguste, Seb et Benji. Vous reviendrez en Égypte, dans un an au plus tard. Mais cette fois, vous serez tous les quatre dans le tableau du Black Ball Open 2019. Si vous maintenez ce niveau d’engagement, cette attitude et cette volonté dans toutes vos séances d’entraînement afin de faciliter l’éclosion de vos aptitudes respectives, vous aurez de grandes chances de ne plus évoluer sur les courts annexes mais d'être aux côtés des meilleurs mondiaux et de vous confronter directement à eux, plutôt que de les regarder depuis les gradins. »

Renan LAVIGNE

Était-ce l'effet immédiat du stage en Égypte ? Il y a quelques jours à Londres, Benjamin Aubert a réalisé l'une des meilleures performances de sa carrière en atteignant les quarts de finale d'un tournoi 18 000 $. Battu par Chris Simpson malgré un excellent match, il avait auparavant sorti Richie Fallows, n°57 mondial. Le circuit international est maintenant en standby jusqu'à début janvier, mais les tournois reprendront ensuite de plus belle pour les joueurs Français : aux États-Unis pour Victor Crouin, en Inde pour Baptiste Masotti etc. Il y aura ensuite le Tournament of Champions du 16 au 24 janvier. En attendant le retour de blessure de Grégory Gaultier, Mathieu Castagnet, Lucas Serme et Grégoire Marche porteront les espoirs Tricolores à New York. Pour suivre tous les résultats : 

PSA World Tour

Pôle France d'Aix-en-Provence

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