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3ème OPEN INTERNATIONAL NIORT VENISE VERTE : MASOTTI À L'ASSAUT DES ANGLAIS

Événements 06/11/2017

Le 3ème Open International Niort Venise Verte démarre demain sur les courts du Squash du Marais. Avec l'augmentation de la dotation (5 à 10 000 $), le niveau va monter d'un cran et la lutte pour la victoire s'annonce serrée.

Même si les Anglais, emmenés par Coleman et Fallows, seront durs à battre, le régional de l'étape Baptiste Masotti – qui nous a accordé un long entretien – comptera sur le soutien du public pour créer la surprise.

Article de Jérôme Elhaïk

LES FAVORIS

C'est l'organisateur du tournoi, Jean-Michel Masotti, qui le dit : les Anglais Ben Coleman et Richie Fallows, têtes de série 1 et 2, sont les favoris incontestables. Âgé de 26 ans, Coleman est professionnel depuis 2009 : vainqueur de quatre tournois 10 000 $, il navigue autour de la 50ème place depuis deux ans. Il lui manque peut-être une victoire référence pour franchir un cap, qu'il a été proche d'obtenir il y a quelques jours au Qatar (défaite 11-8 au cinquième jeu contre le Suisse Nicolas Mueller). De son côté, Richie Fallows est l'un des plus grands espoirs du squash britannique. Champion d'Europe junior en 2014, il avait même décroché le bronze au championnat du monde l'année précédente (c'était la première fois qu'un joueur anglais montait sur le podium depuis la finale Willstrop - Barker de 2002). Fallows a remporté son premier 10 000 $ en début d'année à Toulouse, et son style de jeu spectaculaire ne laisse généralement pas indifférent.

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Ben Coleman et Richie Fallows (au premier plan, ici opposés aux Français Mathieu Castagnet et Grégoire Marche à l'open de Nantes) seront les deux favoris à Niort … (Crédits photo : Philippe Rochais)

Le seul joueur Égyptien du tableau est l'un des points d'interrogation du tournoi. Champion du monde junior en 2013 en battant son compatriote Fares Dessouky, Karim El Hammamy tarde à confirmer sur le circuit senior. Après une année 2016 prometteuse (trois finales et un premier titre à Houston), il a gagné très peu de matches en 2017, avant de connaître une blessure qui l'a éloigné plusieurs mois des courts. Autre joueur à surveiller, l'ancien champion d'Europe junior George Parker. L'Anglais au tempérament de feu avait été suspendu plusieurs mois en 2016, avant de rattraper le temps perdu cette année (deux titres et trois finales depuis janvier). Son compatriote et successeur au sommet du squash continental – Patrick Rooney – s'était révélé aux yeux du public Français en début d'année à Toulouse et a confirmé depuis en intégrant le top 100 mondial. Le joueur le plus expérimenté du tableau est sans conteste Kristian Frost. Ce Danois de 28 ans fréquente le circuit depuis 10 ans et compte 14 titres à son actif. Après être sorti du top 100 en raison d'une blessure, il l'a rapidement réintégré grâce à un bon début de saison (finale à Helsinki et demi-finale à Valence).

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… alors que Karim El Hammamy (à gauche), Kristian Frost et George Parker (à droite, lors de leur récent affrontement à Nantes) feront partie des outsiders (Crédits photo : squashpics, PSA Open International de Nantes)

LES FRANÇAIS

Comme tous les ans, le public Niortais n'aura d'yeux que pour Baptiste Masotti (dont vous pouvez retrouver l'interview ci-dessous). Christophe André avait remporté la première édition en 2015, mais il vient à peine de reprendre la compétition après une fracture du péroné, et a un premier tour difficile contre Rooney. Même chose pour l'autre Réunionnais Sébastien Bonmalais : vainqueur du deuxième tournoi de sa carrière samedi au Guatemala, il affrontera Parker en ouverture. On retrouve quatre autres Bleus en qualifications (le tableau vient d'être publié) : Benjamin Aubert, Enzo Corigliano (tous deux quarts de finaliste à Chateau-Arnoux le weekend dernier), le jeune Edwin Clain et le « revenant » Arthur Moineau. Retiré du circuit international depuis deux ans en raison de soucis physiques, l'ancien champion de France junior est revenu dans son club de toujours, Brest, après quelques années passées en Angleterre.

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Outre Baptiste Masotti, d'autres Français espèrent briller dans les Deux-Sèvres cette semaine (Crédits photo : Emmanuelle Boyer, ML Photo, le Télégramme)

 

TRANQUILLE COMME BAPTISTE

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 Crédit photo : Draz Foto

Disputer un tournoi du circuit international dans la ville où l'on est né, tel est le privilège de Baptiste Masotti depuis le lancement de l'Open de Niort il y a deux ans. Finaliste l'an dernier, le numéro 5 français va tout faire pour rééditer pareille performance, même si la concurrence paraît rude. Entretien à bâtons rompus.

Jérôme Elhaïk : Pour commencer, revenons sur ce tweet que tu as posté suite aux déclarations de Mohamed El Shorbagy après son match contre Grégory Gaultier au Qatar (NDLR : l'Égyptien était revenu sur l'une de leurs confrontations précédentes, qualifiant le match du Français « de performance d'acteur digne des Oscars »). Qu'est-ce qui t'a incité à le faire ?

Baptiste Masotti : Greg est avant tout mon ami, et un exemple pour tous les joueurs Français, notamment au pôle France à Aix. J'ai publié ce message sans aucune arrière-pensée, simplement par solidarité. Je sais que les matches sont souvents chauds entre eux, mais la déclaration d'El Shorbagy est un manque de respect : il aurait mieux fait d'insister sur les deux premiers jeux qui étaient de très haut niveau des deux côtés au Qatar. Greg faisait son retour après une blessure, et je suis sûr qu'il va revenir très fort au cours des prochaines semaines.

J.E. : : Un autre joueur Français tente de revenir à son meilleur niveau après une blessure, Mathieu Castagnet. Tu as déjà dit qu'il était une source d'inspiraiton, j'imagine que tu signerais tout de suite pour avoir une carrière comme la sienne ?

B.M. : Bien sûr ! Mathieu n'est pas seulement un exemple pour moi, mais pour tous les joueurs de squash. C'est un monstre d'abnégation. Beaucoup de gens pensaient qu'il ne reviendrait pas après ses blessures, mais il est en train de leur prouver le contraire (NDLR : Castagnet s'est incliné en huitième de finale au Qatar en trois jeux très serrés contre Nick Matthew).

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Baptiste Masotti (quatrième en partant de la gauche) en compagnie de ses entraîneurs et de ses partenaires d'entraînement à Aix, notamment Mathieu Castagnet et Grégory Gaultier (Crédit photo : Pôle France Aix)

J.E. : : Avec ces deux joueurs à leur meilleur niveau, tous les espoirs seraient permis à l'équipe de France au championnat du monde par équipes (27 novembre – 3 décembre à Marseille). Tu crois en leurs chances ?

B.M. : Totalement. Je sais qu'ils ont très envie de faire un gros truc, et je pense qu'ils ont tout ce qu'il faut pour aller au bout.

"Je pense que l'équipe de France peut remporter le championnat du monde par équipes"

J.E. : : Est-ce que tu seras présent à Marseille ?

B.M. : Et comment ! Sauf si je fais partie de l'équipe – quelque part je ne le souhaite pas, ça signifierait qu'il y a un blessé – je serai dans les tribunes pour les encourager.

J.E. : : Tu seras amené à devenir tôt ou tard un joueur important de la sélection. L'équipe de France, c'est quelque chose qui tient à cœur ?

B.M. : Oui, bien sûr. J'y ai déjà goûté (NDLR : il faisait partie du groupe lors du premier titre de champions d'Europe de l'histoire des Bleus en 2015), et j'ai envie d'y retourner. Je pense en effet que j'en ferai partie un jour, reste à savoir combien de temps ça prendra (rires). Mais c'est évidemment un objectif à terme.

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Sacré avec les Bleus en 2015 au Danemark, Baptiste Masotti espère retrouver bientôt la sélection (Crédit photo : Baptiste Masotti)

J.E. : : Tu vas donc disputer pour la troisième année consécutive l'Open International de Niort, la ville où tu es né. C'est une situation non pas unique mais assez rare pour un joueur.

B.M. : C'est clair. Je connais tout le monde là-bas. Le propriétaire du club est un très bon ami de mon père. C'est un peu comme si j'allais chez des cousins (rires) ! Je suis obligé de me donner à fond, et j'ai vraiment envie de bien faire dans ce tournoi. L'année dernière, je m'étais vraiment régalé (NDLR : il s'était incliné en finale contre l'Écossais Douglas Kempsell), il y a une certaine pression mais elle était positive.

J.E. : : Le tournoi est passé à 10 000 $ cette année, donc ce sera difficile de réediter cette performance.

B.M. : C'est super pour le tournoi, et pour le public, que le tournoi monte en gamme. Ils vont assister des matches superbes. En ce qui me concerne, effectivement j'aurai des matches difficiles (NDLR : si la hiérarchie est respectée, il pourrait affronter George Parker en quart de finale puis Richie Fallows en demi). Mais je suis droit dans mes baskets (sic) et je vais tout donner pour faire le meilleur résultat possible.

"L'Open de Niort ? C'est un peu comme si j'allais chez mes cousins !"

J.E. : : Revenons sur ton début de saison, qui a globalement été très positif (victoire à Helsinki, titre de champion d'Europe des clubs avec Mulhouse, entrée dans le top 100 mondial). En es-tu satisfait ?

B.M. : Oui, même si les deux derniers tournois en Espagne c'était moins bien. Surtout celui de Barcelone en fait, car à Valence c'était déjà mieux. Intégrer le top 100, c'est une étape importante et elle est désormais franchie.

J.E. : : À part l'Open de Niort, quel est ton programme dans les prochaines semaines ?

B.M. : J'ai un autre 10 000 $ à Bratislava quelques jours après, puis les qualifications du London Open (15 000 $). Ensuite, je ferai peut-être les qualifications d'un 50 000 $ au Pakistan. J'ai eu le temps de bien m'entraîner dernièrement, je me sens bien et tous ces tournois seront l'opportunité de confirmer mes bonnes dispositions actuelles.

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Baptiste Masotti garde un bon souvenir de l'Open de Niort 2016, où il s'était incliné en finale contre Douglas Kempsell (Crédit photo : Emmanuelle Boyer)

J.E. : : Est-ce que tu te fixes des objectifs à long terme, par exemple en termes de classement ?

B.M. : Non, pas vraiment. Il y a tellement de facteurs qui influent sur la réussite d'un joueur que je préfère prendre les étapes les unes après les autres.

J.E. : : La saison est très longue, et les baisses de motivation sont inéluctables. Comment les gères-tu ?

B.M. : Je ne pense pas qu'on puisse parler de baisse de motivation. Motivé, on l'est toujours, c'est plutôt les périodes où l'on est moins bien sur le plan physique qui peuvent influer sur le mental. Quand ça m'arrive, il me suffit de me souvenir que j'aime trop ce que je fais pour me laisser aller.

J.E. : : Revenons sur ton parcours, relativement atypique parmi les joueurs professionnels car tu as commencé assez tard (voir encadré DES DÉBUTS TARDIFS, UNE PROGRESSION FULGURANTE …) ?

B.M. : En effet, j'ai commencé à jouer au squash à 10-11 ans, et pendant quelques années j'ai pratiqué en même temps au football, un sport que j'adore. À un moment donné il a fallu faire un choix. Même si ça n'a pas été facile, je me suis orienté vers le squash assez naturellement, surtout après mon premier de titre de champion de France (NDLR : en -15 ans en 2010 à Rennes). Peut-être aussi que le fait que devenir professionnel soit compliqué au foot a été un facteur.

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Passionné de football, Baptiste Masotti avait même donné le coup d'envoi d'un match des Chamois Niortais il y a quelques mois (Crédit photo : Benoît Felace)

J.E. : : J'avais eu la même discussion avec Richie Fallows, qui adore également le foot et pense qu'il aurait pu être pro. Est-ce que tu joues encore un peu, et suis-tu un club en particulier ?

B.M. : Je joue un peu l'été, mais quand on est sportif professionnel c'est évidemment impossible pendant la saison en raison du risque de blessure. Sinon, je suis un supporter inconditionnel de l'Olympique de Marseille !

J.E. : : Quelles sont les personnes qui ont compté dans ta formation ?

B.M. : Bob Bonabesse est celui qui m'a initié au squash, et il y a surtout Stéphane Brevard (entraîneur au club de La Rochelle). C'est vraiment un super entraîneur, d'ailleurs je le conseille à tous les jeunes qui veulent progresser ! Sa passion est vraiment communicative. C'est quelque chose de très important, même si en ce qui me concerne j'avais déjà une énorme motivation personnelle.

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Baptiste Masotti lors de son premier titre de champion de France en 2010, entouré des deux entraîneurs qui ont compté dans sa formation – Stéphane Brevard et Bob Bonabesse (Crédit photo : Nicolas Barbeau)

J.E. : : Quelles ont été tes raisons de ton départ à Aix ?

B.M. : J'avais envie de changer d'air, et surtout je suis parti pour avoir la confrontation que je n'avais plus à La Rochelle.

J.E. : : De ce côté là, tu es servi au pôle France (9 des 13 meilleurs joueurs français s'y entraînent) ...

B.M. : Effectivement, mais au-delà du niveau des joueurs, on est un vrai groupe de potes qui s'entend super bien.

J.E. : : Quand as-tu réalisé que tu pouvais devenir joueur professionnel ?

B.M. : Là aussi, les choses se sont faites naturellement. Après avoir obtenu le bac, je me suis rendu compte que j'avais le niveau et la motivation pour me lancer sur le circuit.

"Au pôle France, on est un vrai groupe de potes qui s'entend super bien"

J.E. : : Tu n'as néanmoins pas arrêté les études, parles-nous de ton double projet ?

B.M. : J'ai en effet décroché un DUT en Gestion des Entreprises et des Administrations il y a quelques mois. Cette année, je suis inscrit à la Grenoble Ecole de Management. Tout se fait par Internet. Ça représente entre une et quatre heures de travail par jour, en fonction des périodes.

J.E. : : Tu n'as que 22 ans et c'est un peu tôt pour en parler, mais tu te vois rester dans le monde du squash après ta carrière ?

B.M. : Tout à fait. Mais je n'ai pas forcément envie de devenir entraîneur et de donner des cours. Attention, je respecte ceux qui font ça mais ce n'est pas mon truc. C'est pour cette raison que j'ai continué mes études, afin de disposer d'un bagage qui permettra de faire autre chose, par exemple gérer un club.

J.E. : : Un petit clin d'œil pour terminer. Tu as souvent dit que ton séjour à Tahiti en fin de saison dernière (il avait remporté le tournoi international début juin) t'avait fait énormément de bien, peux-tu expliquer pourquoi ?

B.M. : J'ai passé quelques semaines incroyables là-bas. Il y a évidemment le cadre paradisiaque, mais surtout les gens sont d'une gentillesse et d'une générosité incroyables. C'était l'idéal pour décompresser après une longue saison. D'ailleurs j'ai déjà discuté avec le président de la Fédération locale, et il est fort possible que j'y retourne l'année prochaine.

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Baptiste Masotti garde un souvenir impérissable de sa victoire à Tahiti et de son séjour sur l'île (Crédit photo : Nicolas Barbeau)

 

DES DÉBUTS TARDIFS, UNE PROGRESSION FULGURANTE …

Alors que bon nombre des meilleurs joueurs au monde ont quasiment appris à marcher sur un court, Baptiste Masotti a suivi une trajectoire différente. « Il était bon à tous les sports, » raconte son père Jean-Michel, organisateur de l'Open International de Niort. « Je me souviens que dès qu'il en essayait un, j'avais un petit mot de l'entraîneur disant que Baptiste avait des qualités et qu'il aimerait qu'il s'inscrive dans son club (rires) ... » Ce n'est que vers 10 ans qu'il s'essaie pour la première fois au squash. « Mais auparavant il m'avait souvent accompagné quand je jouais, donc il avait certainement beaucoup observé. J'avais demandé à « Bob » Bonabesse de lui donner un ou deux cours, juste pour voir comment il se débrouillait. Bob – qui est un formateur réputé, il a notamment eu entre ses mains des joueurs comme Yves Tastet et Mathieu Castagnet – a rapidement vu que Baptiste avait des dispositions, et m'avait confié qu'il avait plus progressé en deux séances que la plupart des jeunes de son âge en 6 mois ... »

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Baptiste Masotti, en compagnie de son ancien entraîneur Stéphane Brévard (Crédit photo : sitesquash)

Passionné de foot, il pratique dans un premier temps les deux activités en parallèle. « Un samedi, il n'avait pas de match, et il avait donc pu participer au championnat de Ligue poussins. Il a été jusqu'en finale alors qu'il n'avait fait que quelques séances … Et pour son premier championnat de France, il perd au premier tour contre un joueur bien plus expérimenté mais remporte ensuite le plateau. Il a continué à progresser à vitesse grand V, jusqu'à son premier podium national en -15 ans. C'est à ce moment qu'il a choisi d'arrêter le foot pour se consacrer uniquement au squash. » La suite, on la connait ...

 

BAPTISTE MASOTTI - BIO

Photo Bio

 Crédit photo : Draz Foto

22 ans, n°5 français, 98ème mondial

Club : Mulhouse

Entraîneur : Renan Lavigne

International

- 2 titres en PSA (Persian Gulf Cup 2016, Helsinki Summer Challenge 2017)

- Champion d'Europe par équipes 2015

- Champion d'Europe des Clubs 2017

- Champion de France Interclubs 2017

- Vice-champion d'Europe par équipes -19 ans 2013

France

- Quart de finaliste du championnat de France 2016

- Champion de France -15 ans 2010, -17 ans 2011 et -19 ans 2013

 

Retrouvez la première partie de notre présentation UNE AFFAIRE DE PASSIONNÉS … ET DE FAMILLE ici

 

Infos pratiques

PROGRAMME

- Mardi 7 et mercredi 8 novembre : qualifications

- Jeudi 9 novembre : premier tour

- Vendredi 10 novembre : quarts de finale

- Samedi 11 novembre : demi-finales

- Dimanche 12 novembre : finale

POUR SUIVRE LE TOURNOI

- Notre site (nous vous tiendrons au courant des résultats au fil des tours)

PSA World Tour

- Facebook Niort Squash Club

- Les matches seront diffusés en streaming gratuit ici

Affiche

 

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