Pour ce cinquante-huitième numéro, on s'intéresse au Top Form' Squash & Fitness à Larmor-Plage (dans l'agglomération de Lorient), qui a accueilli le championnat de France 4ème série le weekend dernier.

Article de Jérôme Elhaïk

Aux côtés de son épouse Nelly, Jean-Luc Paquemar gère le Top Form' Squash & Fitness depuis la fin des années 90. Il a également formé de nombreux joueurs, dont ses enfants Alexis, Laura et Manuel. Entretien.

Comment Jean-Luc Paquemar a-t-il découvert le squash ?

« J'ai débuté à Flers, avec un copain alors que j'étais au lycée au milieu des années 80. Ensuite je suis parti à Caen pour effectuer mon cursus STAPS. Là-bas, j'ai intégré le club de la Prairie, où j'ai travaillé à l'accueil et en tant que prof de fitness. Côté squash, c'est à cette période que j'ai commencé à beaucoup m'entraîner, sous la houlette de Robert Matthews. À un moment donné, j'ai eu envie de monter ma propre affaire. Nous avons eu une possibilité au Havre mais ça ne s'est pas fait, puis ça a été le coup de foudre avec Lorient, où nous sommes arrivés en 1997. Le club avait été construit en 1983, et il y avait eu 3 ou 4 propriétaires auparavant. Mon épouse et moi, ça fait maintenant 24 ans que nous sommes là ... »

Un homme et une femme

« Comme je m'occupe du volet sportif, je suis davantage exposé mais il ne faut pas parler que de moi, mon épouse Nelly a un rôle tout aussi important. Elle s'occupe de la partie administrative et de la comptabilité, alors que nous nous partageons la relation avec la clientèle. En résumé, nous sommes complémentaires et dirigeons le club en osmose depuis 24 ans. Néanmoins, je ne vous cache pas qu'il y a certaine lassitude, et des envies d'autre chose. La crise n'y est certainement pas étrangère, c'est difficile de devoir relancer la machine à chaque réouverture. Néanmoins une chose est sûre, on ne partira avant de trouver un successeur. »

Jean-Luc Paquemar et son épouse Nelly (ici aux côtés des membres du bureau de l'association, Philippe Calloch, Olivier Le Clère et Yves-Marie Bonnec) tiennent le Top Form' Squash & Fitness depuis près d'un quart de siècle (Crédit photo : Jean-Luc Paquemar) 

La formation, une priorité

« Dès notre arrivée, nous avons souhaité dynamiser l'association via la formation des jeunes. Au début, il a fallu aller chercher le chaland (rires), notamment en démarchant les établissements scolaires, puis petit à petit le travail a porté ses fruits. Il y a eu Ashley Tidman, même si elle est rapidement partie au pôle espoirs du Mans et bien sûr mes enfants. Mais j'ai aussi formé beaucoup de joueurs moins connus, qui ont été 2ème série et ont joué dans l'équipe première du club au niveau national. »

L'entraîneur Jean-Luc Paquemar a-t-il une méthode, et ses élèves ont-ils un style de jeu caractéristique ?

« Elle consiste avant tout à communiquer avec les autres, je me nourris de leurs connaissances ! Parmi mes mentors, il y a eu Robert Matthews, un super entraîneur ainsi qu'Éric Diaouré. Il ne s'en rappelle sans doute pas, mais il m'a beaucoup aidé et m'a ouvert plein de portes. Concernant les joueurs que j'ai formés, je dirais avant tout qu'il aiment le jeu. Ils utilisent beaucoup les variations, les hauteurs etc. Leur faire faire des séries de 150 parallèles, ce n'est pas mon truc. »

Vingt-quatre ans après son arrivée à Lorient, Jean-Luc Paquemar continue d'encadrer les jeunes de l'école de squash, en compagnie de son fils aîné Alexis (Crédit photo : Association Squash Lorientais)

Avec l'aide de l'Association Squash Lorientais, le club a organisé de nombreux évènements au fil des ans

« Nous avons une super relation, tout se passe dans un excellent état d'esprit et on tire dans le même sens. Il ne peut pas y avoir d'association sans structure et ils en sont conscients. Concernant les évènements que nous organisons au club, c'est moi qui suis à l'initiative et ensuite les bénévoles me disent comment ils voient les choses et ce qui est possible. C'est vrai que nous apprécions particulièrement les tournois internationaux ici à Lorient, et c'est l'une des raisons pour laquelle nous avions tenu à en accueillir un pendant la crise sanitaire. Ce n'est pas forcément plus compliqué à organiser qu'un national cependant ça représente un budget qu'il n'est pas évident de rassembler tous les ans. La chose que je souhaiterais souligner, c'est qu'ici on aime les joueurs. Parfois, certains ont des à priori mais une fois sur place ils se rendent compte qu'ils sont très bien reçus, et qu'on mange bien chez nous (rires). Je crois que nous avons un club qui pue le squash comme on dit, il y a une vraie culture et ce n'est pas le cas partout. »

Un papa coach

« Quand nous sommes arrivés à Lorient, Alexis avait deux ans, mais il n'a commencé à jouer qu'à 10 ans car ça ne l'intéressait pas. Manu, à l'inverse, a appris à marcher sur un court. Quand on entraîne ses enfants, même s'il y a des hauts et des bas avant tout on vit des choses extrêmement riches. Le squash était une opportunité de faire des choses ensemble, et je m'entends très bien avec eux aujourd'hui ! Maintenant qu'ils sont plus grands, j'ai davantage de temps libre et je l'occupe en jouant au golf ... »

Formés par leur père à Lorient, Manuel et Laura Paquemar ont fait partie des meilleurs joueurs de leur génération (Crédit photo : Top Form' Squash & Fitness) 

Comme évoqué précédemment par Jean-Luc Paquemar, l'harmonie règne entre la structure et l'Association Squash Lorientais, présidée par Olivier Le Clère. Ce dernier a tapé ses premières balles au milieu des années 90, juste avant l'arrivée des actuels gérants. « Je viens du football, mais après la naissance des mes enfants les entraînements et les matches me prenaient trop de temps, » indique-t-il. « J'ai commencé le squash avec un collègue de travail, qui venait lui aussi d'arrêter le foot. J'ai joué en loisirs pendant quelques années, ensuite j'ai disputé le tournoi interne du club puis j'ai intégré les équipes lorsque je n'avais plus de partenaire attitré. » À la fin des années 2000, celui qui est gestionnaire du comité d'entreprise de la ville de Lorient prend la tête de l'association. « Elle était auparavant domiciliée à Larmor, et il fallait quelqu'un qui ait une adresse à Lorient, » sourit-il. « Plus sérieusement, cela faisait déjà pas mal de temps que j'étais investi, et personne ne voulait endosser ce rôle. Ça fait déjà douze ans … L'avantage c'est qu'on s'entend très bien, notamment avec les deux autres membres du bureau – Philippe Calloch et Yves-Marie Bonnec – ainsi que tous les autres bénévoles qui nous aident lors des manifestations organisées au club. Si ce n'était pas le cas, j'arrêterais ! On forme une bonne équipe, avec un vrai esprit de groupe. »

Le président de l'Association Squash Lorientais Olivier Le Clère (à gauche), en compagnie de Manuel, Laura et Alexis Paquemar, ainsi que Laouenan Loaëc, lors de la remise des prix d'un open régional au Top Form' (Crédit photo : Association Squash Lorientais)

« Avec Jean-Luc et Nelly Paquemar, nous travaillons main dans la main et avons la même vision des choses, » confie Olivier Le Clère. « Nous avons besoin les uns des autres, et une association ne peut pas exister sans structure pour l'accueillir. Concernant l'organisation des compétitions, c'est Jean-Luc qui est le moteur, il nous propose des choses et nous le suivons. Recevoir un championnat de France, comme c'était le cas le weekend avec le 4ème série, c'est important en termes de communication, afin de nous faire connaître. Ici, quand on n'est pas un club de foot, de voile ou de cyclisme ce n'est pas facile. » Ces dernières années, le Top Form' et l'ASL ont reçu plusieurs tournois nationaux, et même internationaux en 2016, 2017 et 2021. « C'était une manière de mettre en avant nos partenaires et d'aider les joueurs Français dans une période difficile, » ajoute Olivier Le Clère à propos du dernier en date (NDLR : la compétition s'est déroulée à huis clos et était limitée aux résidents de France et des pays limitrophes). « Ce n'était pas facile, mais on a bien fait de le faire. On ne fera sans doute pas de PSA en 2022 pour des raisons budgétaires, peut-être un national. » Les adhérents du club ont également l'occasion d'assister à des matches de haut niveau lors des rencontres par équipes, « et de comprendre les subtilités de l'arbitrage, » ajoute Olivier Le Clère. Les garçons jouent en Nationale 3, et les filles ont même évolué dans l'élite pendant quatre saisons. « L'équipe reposait sur Laura Paquemar (elle y avait intégré de jeunes joueuses étrangères de son âge qu'elle connaissait très bien), et n'a pas continué lorsqu'elle est partie. Nous avons trois équipes masculines au niveau régional (aucun joueur n'a arrêté pendant la crise sanitaire) et elles jouent souvent en même temps que la N3 à domicile. »

La crise sanitaire n'a pas démotivé les compétiteurs de l'Association Squash Lorientais, bien présents au rendez-vous en 2021-2022 (Crédit photo : Association Squash Lorientais)

La reprise de l'activité est satisfaisante à Lorient et en matière de licenciés l'Association Squash Lorientais est revenu à son niveau pré-covid. Il y a les compétiteurs, les loisirs mais aussi les jeunes. « L'école de squash est encadrée par Jean-Luc et son fils Alexis, qui est titulaire d'un CQP et avait été salarié de l'association dans le cadre d'un contrat aidé il y a quelques années. Depuis cinq ans, nous accueillons également des scolaires, dans le cadre d'un partenariat avec un établissement privé à proximité. Nous avons une ou deux classes, selon les années. C'est vrai que ces initiations se transforment rarement en prise de licences. Mais il arrive que certains reviennent quelques années plus tard, et de toute façon je crois que c'est important de faire découvrir la discipline. »

6, rue de Bretagne, 56260 Larmor-Plage

Tél. : 02 97 83 62 44

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