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LE CLUB DE LA SEMAINE : SQUASH ESPACE EVASION (BRON)

Promotion 04/09/2020

Les structures et associations sont de véritables partenaires de la Fédération au quotidien, et nous mettons en avant ceux qui contribuent le plus au rayonnement du squash dans notre rubrique "Le club de la semaine".

Aujourd'hui, cap sur l'agglomération lyonnaise, avec un coup de projecteur sur le Squash Espace Evasion à Bron.

Article de Jérôme Elhaïk 

DE LA FINANCE AU SQUASH

L'histoire du Squash Espace Evasion, qui a vu le jour au milieu des années 90, est indissociable de celle de son fondateur. Une fois son diplôme d'expert-comptable en poche (« J'aimais bien les chiffres et la gestion, »), Thierry Bohl entame pendant quelques années une carrière de directeur administratif et financier. « Mais je me suis vite rendu que rester enfermé dans un bureau ce n'était pas pour moi, et j'avais envie d'entreprendre quelque chose. » La petite balle noire, il l'a découverte au milieu des années 80 au Squash Club de Lyon, et le taux de remplissage des courts de ce qui est à l'époque la seule structure de l'agglomération finit par lui donner des idées. « Dans un premier temps, j'ai fait un business plan, déformation professionnelle de mon ancien métier, » sourit-il près de 30 ans plus tard. « Le secteur de Villeurbanne était à priori plus porteur grâce à la présence du campus étudiant, mais un bâtiment s'est libéré à Bron et j'ai saisi l'opportunité (l'implantation et la capacité de stationnement étaient intéressantes). » Avec le soutien de la municipalité de cette commune de l'est de la métropole Lyonnaise, la structure de cinq courts sort de terre en septembre 1994, et la demande est forte dès le départ. « Les courts étaient déjà remplis alors que les douches ne fonctionnaient pas encore, » raconte Thierry Bohl. Au gré des circonstances, le club va s'agrandir au fil du temps avec l'ajout de neuf courts de badminton, trois terrains de jorky-ball, une salle de séminaire et un espace restauration. « C'était indispensable de proposer ça à notre clientèle qui vient jouer le midi. Notre offre s'est diversifiée petit à petit, et aujourd'hui nous avons des gens qui viennent uniquement pour manger. Concernant le squash, l'association a été créée dès l'ouverture, mon souhait était d'avoir une vraie dynamique sportive au sein d'un club convivial. On est partis de zéro, et j'ai une anecdote à ce sujet : notre premier fait d'armes est d'avoir envoyé 32 Brondillants sur un tournoi à Aix-les-Bains. 31 d'entre eux ont perdu au premier tour, la seule victoire ayant été obtenue car deux de nos joueurs se rencontraient ... Mais on a grandi rapidement, grâce au travail fourni au sein de l'école de jeunes et à l'apport de joueurs extérieurs. »

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Le Squash Evasion a toujours fait le plein lorsqu'il a reçu des journées de Nationale 1 dans les années 2000 (Crédit photo : SiteSquash) 

En 2000, non seulement l'association Squash Evasion (dont le bureau est actuellement composé de François Nicolas, Karine Danno et Blandine Carzon) remporte son premier titre national (voir ci-dessous PALMARÈS ET GRANDES DATES), mais compte aussi une équipe à chaque échelon chez les hommes (N1, N2, N3) et une autre en N2 femmes. « Il faudrait vérifier, mais je pense qu'aucun autre club n'a fait ça. Nous sommes fiers d'avoir eu des joueurs comme Romain Tenant, Laurent Elriani, les frères Khan, et surtout Julien Balbo, qui a été fortement associé à l'ascension de l'équipe. » Après plusieurs saisons dans l'élite, le départ de ce dernier vers Challes-les-Eaux à la fin des années 2000 coïncidera avec la descente des banlieusards lyonnais. Aujourd'hui, l'équipe première – composée uniquement de joueurs de cru – évolue en Nationale 3. « Jouer en N1, c'était un challenge sportif, » confie Thierry Bohl. « Ça nous a permis de recevoir les meilleurs joueurs du monde, notamment à l'époque de la rivalité entre Saint-Cloud et Rouen. C'était une époque où la convivialité primait sur le reste, depuis ça s'est professionnalisé. J'ai aimé faire ça pendant quelques années, mais ça demande aussi beaucoup d'investissement. Quand j'hébergeais les joueurs lors des journées par équipe, ça ressemblait un peu à une auberge espagnole à la maison ... »

DES ÉQUIPES EN FORCE

Même si son projet n'est plus axé autour du haut niveau comme il y a quelques années, la dynamique sportive est toujours bien présente au Squash Evasion : aucun autre club en France n'avait autant d'équipes engagées dans les différents championnats Interclubs en 2019-2020 ! Outre celle de N3, on en dénombrait 12 autres au niveau régional (9 masculines et 3 féminines, auxquelles on peut même ajouter les deux de l'association Les Lap'1 de Varennes, également hébergée à Bron). « Nous sommes un peu l'arbre qui cache la forêt, car l'offre concernant le squash à Lyon devrait être plus importante, » admet Thierry Bohl. « Mais les gens savent qu'il y a une bonne ambiance ici, et le bouche à oreille fonctionne. Les tableaux de nos tournois sont toujours remplis, et quand des joueurs changent de région et emménagent à Lyon, ils se dirigent naturellement vers notre club, » ajoute-t-il pour justifier cet engouement.

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Le Squash Evasion compte pas moins de 13 équipes, dont celle de Nationale 3 (de gauche à droite Kévin Noirot, Sébastien Paret, Thierry Bohl, Christian Llahona et Thomas Bouche, manque sur la photo David Eveno et David Guilhaud) (Crédit photo : Kévin Noirot)

L'ANECDOTE. Frédéric Sinamale joue pour Bron depuis l'été 2017. La saison dernière, l'ancien pensionnaire de Fontainebleau a été rejoint dans l'équipe de Régionale 1 par deux ex-coéquipiers en Seine-et-Marne, Amaury Mangin et Wilfried Kindts. « Même si l'idée de se confronter à de nouveaux joueurs était motivante, c'était avant tout un délire entre potes, » raconte ce dernier. « De plus, Benjamin Laho, qui nous entraînait à Fontainebleau et est également un ami très proche, est parti à Annecy, l'idée était donc aussi de passer quelques weekends ensemble. » Celui de la première journée du championnat 2019-2020 n'aura pas été de tout repos pour les deux Franciliens. « On devait prendre le train gare de Lyon vendredi après-midi, mais avec les grèves Amaury a été bloqué à Fontainebleau. On a finalement réussi à se rejoindre là-bas vers 22h, et après avoir envisagé d'annuler notre déplacement compte tenu des circonstances, on a décidé d'y aller en voiture ! On est arrivés vers 2 heures du matin chez Fred, qui hébergeait également un joueur d'Annecy : un certain Paul Gonzalez, qui dormait déjà à poings fermés. J'ai d'ailleurs joué contre lui le lendemain, enfin disons qu'il m'a fait jouer ... Le réveil à 6 heures du matin a été difficile, et en plus on n'était pas au top physiquement (otite pour moi et problème à l'épaule pour Amaury). On a repris la route direction Paris juste après les matches, car il devait retrouver ses enfants … Finalement, on n'a disputé que deux journées, car la saison a malheureusement été interrompue. » Même s'ils ne renouvelleront pas l'expérience (Wilfried jouera pour Vincennes, alors qu'Amaury part vivre à Avignon), les deux amis auront des anecdotes à raconter sur leur demi-saison sous le maillot du Squash Evasion ...

UN CLUB, UN COACH

« C'est mon premier jour aujourd'hui, » raconte Kévin Noirot avec enthousiasme. En début de semaine, ce Lyonnais de 22 ans a officiellement débuté sa nouvelle carrière : détenteur d'un CQP "Moniteur de squash" depuis quelques mois, il officiera en tant qu'entraîneur au sein de plusieurs clubs, dont celui de Bron. « La saison dernière, j'y travaillais déjà en tant que service civique, » précise-t-il. « Je m'occupais de tout un ensemble de choses liées à la vie sportive : les entraînements des équipes (je les accompagnais également sur les journées des championnats régionaux le vendredi soir afin de les coacher), les cours individuels et la communication. » Le squash, Kévin l'a découvert très jeune (« vers 4 ou 5 ans, ») grâce à son père Patrick, figure bien connue de la discipline à Lyon. « Ensuite, j'ai intégré l'école de jeunes du Lugdunum et j'ai suivi le parcours classique : j'ai fait du partie du PES (Parcours d'Excellence Sportive, aujourd'hui ça s'appelle PAHN) et j'ai participé à tous les championnats de France en jeunes. Parmi les joueurs de ma génération, il y avait Victor Crouin et Benjamin Aubert, mais nos chemins se sont séparés par la suite (rires). J'ai aussi disputé plusieurs tournois européens. J'ai gardé de super souvenirs de cette période, ça a été une chance de pouvoir vivre tout ça. » Même s'il n'est jamais monté sur un podium national, le Lyonnais en a été proche dans les championnats de France senior (4ème au championnat de France en 2014, puis 5ème au 3ème série en 2016) et a récemment intégré le top 100. Dans le même temps, il s'est concentré sur son projet professionnel. « J'ai toujours voulu travailler dans le sport, » raconte-t-il. « Après le bac, j'ai choisi de ne pas suivre la filière STAPS, mais plutôt d'intégrer une école privée afin d'obtenir un diplôme d'éducateur sportif. Dans le même temps, j'avais passé mon BF1, et une fois mon cursus terminé j'ai continué avec la formation CQP dont s'occupe Nicolas Sajat. Maintenant ça y est, je me lance dans l'activité d'entraîneur de squash à temps plein … »

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Thierry Bohl (à droite) compte sur Kévin Noirot pour entretenir et développer la dynamique sportive du Squash Espace Evasion (Crédit photo : Kévin Noirot) 

Thierry Bohl compte sur lui pour entretenir la dynamique chez les compétiteurs adultes à Bron, mais aussi relancer l'école de jeunes. « C'est en effet l'un de nos souhaits, même si on n'a pas beaucoup de visibilité étant donné le contexte actuel. Il y a d'autres projets que j'aimerais développer, mais je n'oublie pas que tout est nouveau pour moi et les choses vont se mettre en place petit à petit. » En attendant, une chose est sûre : après avoir joué au Squash Club de Lyon depuis ses débuts, Kévin Noirot viendra renforcer l'équipe de Nationale 3 du Squash Evasion pour la saison 2020-2021. « Je vais proposer à mes équipiers de mettre des séances communes en place tout au long de la saison. L'objectif, c'est de se qualifier pour les play-offs ! » Premier élément de réponse lors de la journée inaugurale, qui aura lieu le samedi 24 octobre.

PALMARÈS ET GRANDES DATES 

☛ Pour Thierry Bohl, « recevoir un championnat de France n'est pas un dû, et l'association a été récompensée de son dynamisme en en accueillant plusieurs dans les années 2000. » Le premier fut le championnat de France vétérans par équipe en 2001, épreuve que le Squash Espace Evasion organisera à nouveau en 2013. Ensuite, il y aura les playoffs de Nationale 2 en 2006, les championnats de France universitaires en 2008 (et 2018), les play-offs des champions de Ligue en 2009, les Interclubs -13/-17 ans en 2015, le championnat de France 2ème série en 2016, et enfin les vétérans en 2018 en co-organisation avec le Lugdunum. « Ce club va bientôt fermer, c'est là où j'ai commencé le squash et c'est donc très symbolique pour moi, » disait-il après la compétition. « Une amitié s'était créée entre nous et nous fonctionnions en totale transparence. La boucle est bouclée en quelque sorte, et ce championnat de France a été chargé d’émotions. » Il faisait notamment référence à la victoire d'Olivier Collignon, propriétaire du Lugdunum, en +50 ans ...

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Le Squash Evasion avait co-organisé le championnat de France vétérans en 2018 avec le Lugdunum (Crédit photo : FFSquash)

☛ Le Squash Evasion compte deux titres nationaux à son palmarès : l'équipe masculine a été championne de France Nationale 3 en 2000, avant que l'équipe 2 ne remporte la Nationale 2 en 2004. Pendant cette période, les garçons ont évolué quelques saisons dans l'élite (contribuant ainsi à ce que Bron soit nommée "ville la plus sportive de France" dans la catégorie des communes de plus de 20 000 habitants par le quotidien l'Équipe en 2008). Ils se sont même qualifiés pour les play-offs en 2006 avec une équipe composée intégralement de joueurs du top 15 français (Julien Balbo, Laurent Elriani, Romain Tenant, Joan Lezaud et Christophe Labit). Logiquement battus par Rouen (futurs champions de France) en demi-finale, les Rhône-Alpins passent tout près de décrocher le bronze mais s'inclinent au nombre de jeux face à Aix et Grégory Gaultier. Redescendue en N2 au début des années 2010, l'association se distinguera avec une médaille d'argent aux play-offs en 2013 derrière Rezé (avec Tony Hands, Alexander Bell, Conor D'Cruz et Raphaël Gnininvi).

☛ Les féminines ont également évolué au plus haut niveau dans les années 2000 : en 2006, Anna-Carin Forstadius, Sandy Matthews, Élisabeth Dalmasso et Élaine Watson décrochent à domicile la médaille d'argent lors des play-offs de Nationale 2. En finale, elles s'étaient inclinées face à Créteil et une certaine Camille Serme, âgée de 17 ans à l'époque. L'équipe, renforcée notamment par la Danoise Line Hansen, évoluera ensuite en N1.

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L'équipe féminine de Bron, médaillée d'argent en Nationale 2 en 2006 (Crédit photo : SiteSquash) 

☛ Comme évoqué précédemment, plusieurs joueurs du top 15 français ont joué pour le club dans les années 2000, certains ayant même évolué en équipe de France pendant leur période Brondillante. En 2005 et 2006, Laurent Elriani décroche la médaille d'argent avec les Bleus au championnat d'Europe par équipe, alors que Romain Tenant sera médaillé de bronze en 2007. Quatre fois vice-champion d'Europe de 2006 à 2010, Julien Balbo a même participé à deux championnats du monde : après une troisième place en 2007, il décroche - aux côtés de Thierry Lincou, Grégory Gaultier et Renan Lavigne - une superbe médaille d'argent qui n'avait pas été loin de se transformer or : dans le match décisif, Lincou avait perdu en quatre manches face à Amr Shabana mais après avoir mené 10-7 puis 10-5 dans les troisième et quatrième jeux. L'ancien n°42 mondial a également apporté à Bron deux médailles de bronze au championnat de France Élite, en 2006 et 2008. Enfin, un joueur formé au club a fait partie de l'équipe de France -17 ans, demi-finaliste du championnat d'Europe en 1998 et dont le leader était Grégory Gaultier : Fabien Gattaz, dont le père Michel a été à l'origine du projet avec Thierry Bohl.

☛ Outre celle acquise par les filles en 2006, l'association a obtenu deux autres médailles d'argent à domicile, à l'occasion des championnats de France vétérans par équipe en 2013. Si Marseille était intouchable en +45 ans, les +35 ans n'étaient pas passés loin du titre. Dans le match décisif, Thierry Scianimanico (Stade Français) était venu à bout de l'Anglais Tony Hands (ancien n°9 mondial, licencié au club de 2012 à 2016) après un gros combat. Trois ans auparavant, les Brondillants avaient également été vice-champions dans cette catégorie, derrière Antibes.

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En 2013, les deux équipes de Bron (dont les +35 ans, à droite) avaient décroché l'argent à domicile lors des championnats de France vétérans (Crédit photo : FFSquash) 

☛ Ces dernières années, les représentants du Squash Evasion se sont distingués au championnat de France 3ème série : en 2017, Alexis Lugand avait décroché le bronze aux dépens d'un autre joueur du club, Pascal Chapapria, tout comme Julie Modeste (ancienne membre du top 40, revenue à la compétition après une longue pause) lors de l'édition 2019-2020 à Niort. 

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1, rue du 35ème régiment d'aviation, 69500 Bron

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Rendez-vous vendredi prochain pour le quinzième épisode du "Club de la semaine", qui sera consacré au Squash du Plessis-Trévise.

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